Chapitre 16

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Ça fait au moins 2 heures que nous roulons la musique au fond, mais je m'en soucies à peine. Mes pensées divaguent sur tout et n'importe quoi, mais je ne pense pas une seule fois -et c'est tant mieux ainsi- à mon professeur...Je pense de plus en plus à me prendre un appartement à moi seule, je crois avoir sérieusement besoin de mon espace.

-À quoi tu penses ma belle? ME demande Michael.

-Oh...à plein de chose. Tu penses que ce serait une bonne idée que je me trouve un appart et un boulot? Je veux dire...Je suis rendue là dans ma vie tu crois pas?

-Probablement oui...Il répond dans le vague.

Il gare finalement la voiture devant un boisé et il sort de la voiture le regard perdu dans une autre dimension, du moins à ce que j'en vois. Je sors à mon tour et je le rejoins tandis qu'il passe dans un buisson qui laisse d'ailleurs des feuilles dans mes cheveux. On passe encore quelques buissons puis j'arrive devant une petite cabane, le genre de truc qu'on veut quand on est enfant. Elle est décoré de toute sorte de chose, des fleurs, des rideaux, des couvertures, des oreillers...Tout ça renfermer dans une petite cabane, au milieu de buissons.

-C'est...

-Ne dit rien. Laisse-moi parler. Il me dit en souriant amèrement.

J'hoche la tête en m'assoyant les jambes croisés sur le matelas installé au milieu de la petite habitation. Il me rejoint et se pose juste en face de moi, fixant ses mains.

-Mon grand-père m'a construit cette cabane quand j'étais tout petit...Je devais avoir cinq ans peut être...Enfin bref, il m'a dit:'' Chaque fois que quelque chose te tracasse, que tu vas moins bien ou que tu veux être seul, viens ici, et ne repars pas avant de te sentir totalement mieux.'' Pendant des années...Jusqu'à mes 12 ans, je venais chaque fois que je me sentais pas bien. Puis j'ai vieilli et en grandissant ce genre de truc...On commence à trouver ça ridicule, donc  j'ai tout simplement arrêter de venir. Jusqu'à mes 16 ans. Je me rappelle que cette journée-là j'avais eu une dispute avec ma mère. C'est à ce moment qu'elle m'a mis dehors, et le seul endroit auquel j'ai pensé, c'est ici. 

Il avale sa salive et relève brièvement les yeux vers les miens, mais il les détourne aussitôt. Je vois la douleur qu'il ressent à travers ses actions.

-Il a été le seul à s'occuper de moi, de me traiter comme un être humain et non pas comme un objet qu'on utilise pour blesser les autres. Tu sais...C'est pas rose du tout entre mes deux parents, quand j'étais petit la seule chose à quoi je servais, c'était d'être un moyen de manipulation entre les deux. Mon grand-père lui, il m'a traité comme son propre fils et lorsqu'il est mort...J'ai eu du mal à m'en remettre, mais mes parents eu, ils ont été super contents de récoltés leur part du testament. Puis en voyant la partie qui m'était reservé...Ma mère s'est mise à faire attention à moi, au début je comprenais pas pourquoi, j'étais super heureux! Mais l'avocat m'a finalement montré le testament 2 semaines plus tard...Le jour de mes 18 ans j'ai hérité de 90% de la richesse de mon grand-père et toutes ses maisons. Ma mère voulait juste que le jour de mes 18 ans je lui lègue. Si tu savais à quel point je la hais. Il me dit en approchant sa main de ma cuisse.

Je prends ses doigts entre les miens et je le regarde même s'il ignore mes regards. Il m'a raconté son histoire et je n'en suis que plus touchée. 

-Merci. Je lui dis dans un soupir.

-Merci de quoi?

-De te confier à moi...

-C'est normal, j'ai confiance en toi..

-Mais pourquoi? Qu'est ce qui fait que tu as tant confiance en moi?

Il soupire en se levant, le toit de la cabane lui arrivant seulement quelques centimètres au dessus de la tête. 

-Tu le vois donc pas? Je t'aime.

Mes yeux s'embrouillent, coupée par les larmes qui menacent de sortir s'il en dit plus. 

-En fait je t'aime depuis que mes yeux se sont posés sur toi dans ce bus, la première journée d'école, mais tu ne le vois pas. Tu es ma meilleure amie et tu me comprends toujours si bien, mais tu es nulle sur ce point. Tu choisis encore et encore lui au lieu de moi.

Je baisse ma tête, regardant les lattes de bois abîmées du plancher.

-Tu sais pas combien de vœux j'ai fait, à chaque fois que j'en avais l'occasion depuis les 3 premières semaines d'école, dédiés à toi. Et toi tu me parles encore et encore de ce prof! Tu sais l'autre jour à l'école quand t'arrêtais pas de me charrier sur qu'elle fille j'aimais, j'avais envie d'exploser, de le crier devant toute la classe que c'est toi, seulement toi. Mais t'en a rien a faire.

Je relève mes yeux, espérant croisé les siens, mais il était déjà entrain de passer la porte de la cabane. Je rattrape son poignet, l'obligeant à se retourner vers moi seulement quelque seconde. J'aimerais que des mots sortent de ma bouche, des mots qui régleraient tout...Mais je reste plantée à le retenir les yeux mouillés par les larmes. 

-C'est ce que je croyais. Il me dit d'une voix blessée en sortant.

Je reste plantée au beau milieu de la pièce, à fixer mes doigts qui quelques secondes auparavant touchait sa peau. Puis je réalise que c'est lui qui m'a conduit ici, et que je ne sais aucunement ou je suis. Je cours vers la chemin ou on est allé, mais il est déjà parti et évidemment, j'ai  oublié mon téléphone dans sa voiture. 

En colère contre moi-même, contre lui, contre la terre entière je crie, seule en pleine rue. La seule solution que je trouve c'est de retourner dans la cabane et d'y passer la nuit s'il le faut. Je ne crois pas qu'il fera froid, du moins je me rassure en me disant ça. 

Je me couche sur le matelas et je m'endors après avoir fixé le mur un moment.

............

Je suis réveillé par quelqu'un qui me secoue doucement, le visage de Michael apparaît devant moi et je me jette dans ses bras. 

-Je pensais que t'allais me laisser ici! J'avais pas mon téléphone et je...Je m'exclame en le laissant s'asseoir.

-Écoute Anaelle...Je suis désolé de t'avoir avoué tout ça et d'avoir visé mes propos comme si c'était juste toi le problème. Maintenant, est-ce qu'on peut passer la nuit ici enlacé tous les deux, en ami? 

J'hoche la tête en me recouchant.

-Ah et ton cellulaire arrêtait pas de sonner, je te l'ai apporté. Il me dit en me le tendant.

Je l'ouvre et j'aperçois la raison du dérangement.

Ezra:

''Anaelle, faut que je te parle, je viens de faire quelque chose de très grave et je sais pas si tu vas me le pardonner''

''Oh, mais je suis bête tu m'en veux déjà! Juste, réponds s'il te plait! J'ai besoin de ton aide''

Les autres messages sont pas mal semblable au premier, avec en plus de cela 23 appels manqués. Je me demande vraiment ce qu'il a a me dire de si important...

-Michael, ça te dérange si je sors passé un coup de fil? Je reviens tout de suite après.

-Non, vas-y.

Je sors de l'endroit douillet et je compose le numéro de mon enseignant. Il répond après deux sonneries.

-Oui allo? Dit une voix que je reconnaîtrais entre mille, sa femme.

-Euh...Est-ce que Ezra est là? Je lui demande d'une voix tremblante.

-Non. Il est sorti faire quelque chose, tu voulais que je lui passe un  message?

-Oui, en fait je voulais lui demander si on pouvait déplacé mon cour de cette semaine à demain puisque je ne peux pas l'autre jour. Je mens.

-Je lui en parlerai, aurevoir.

Le ton de sa femme était si...Froid. Est-ce qu'elle a découvert quelque chose? Pitié dites moi que non! Je retourne voir Michael qui s'est déjà couché sous les couvertures, je le rejoins en mettant mon téléphone sur une étagère. Lorsque j'entre dans le lit il se retourne vers moi et m'enlace, me murmurant un ''Je t'aime'' à peine audible.  

Dans mon mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant