Notre Amour Incertain T2

Chapitre 5

Déjà vendredi. Ça fait officiellement une semaine que j'ai fait ce test. Mercredi soir quand Dylan est revenu dans la chambre après avoir pris son coup de fil je m'étais couchée. Pas parce que j'étais fatiguée, mais parce que je ne voulais plus parler. Je viens de finir de créer une chorégraphie sur laquelle j'étais restée bloquée depuis plusieurs jours. J'allais prendre ma bouteille d'eau pour boire mais mon téléphone se met à sonner. C'est un numéro que je ne connais pas donc je réponds méfiante. Ma mère n'a toujours donné aucun signe de vie et je redoute ce moment.

- Allo ?
- Améthyste c'est Clara.

Clara. Mais bien sûr. Je lui avais donné mon numéro et elle m'avait dit qu'elle m'appelerait. J'avais complètement oublié ça.

- Salut Clara. Ça va ?
- Oui et toi ? Les nausées ?
- Disons que je ne préfère pas en parler.

Je l'entends rire alors je me mets à sourire. J'aime bien parler avec elle. Je ne dis pas que Nessa ou Cassie ne me comprennent pas, je sais que je peux me confier à elles si j'en ai besoin. Mais avec Clara...je sais que je peux parler avec quelqu'un qui comprend ce que je vis. Parce qu'elle est passée par là elle aussi.

- Tu n'en n'as toujours pas parlé au futur papa je me trompe ?
- Comment tu as deviné ?
- Tu poses vraiment la question ?

Tiens qu'est-ce que je vous disais ?

- Je te l'ai dit c'est toujours plus simple après qu'il soient au courant.
- Je sais. Et j'étais sur le point de le faire l'autre jour mais...ce foutu téléphone s'est mis à sonner et...je me suis dégonflée.
- Je vois. Tu sais quoi ? Tu as de la chance je suis libre demain et mon petit diable n'arrête pas de te réclamer.
- Demain ?
- Sauf si tu as quelque chose de prévu.
- Non non demain c'est parfait.

Ça va me faire du bien de la voir. Et de voir le petit garnement aussi.

- Tu peux venir chez moi si tu veux.
- Je ramènerai ma citronnade maison.
- J'ai hâte de goûter ça.

Je ris à nouveau quand Dylan descend les escaliers en portant un smoking très élégant qui le rend encore plus sexy que d'habitude. Qu'est-ce qui se passe ?

- Je dois te laisser Clara. On se voit demain.
- Ça marche jolie maman. A plus.

Elle raccroche et je me tourne vers Dylan en essayant de cacher ma peur du mot maman prononcé par mon amie il y a quelques secondes à peine.

- Whaou. Ce n'est pas que te voir en costume me déplait mais...c'est en quel honneur ça ?
- Je veux juste fêter le fait d'avoir une petite amie incroyable.
- Tu sais que notre anniversaire c'est bientôt ?
- On a besoin d'un anniversaire pour sortir en amoureux maintenant ?
- Disons qu'on n'a pas vraiment l'habitude de sortir sans raison.
- Tu veux une raison ?

Il vient se mettre devant moi et me sourit avec cet air si gamin qui pourtant est devenu si adulte avec les années.

- Dans ce cas...aujourd'hui ça fait quatre ans jour pour jour qu'on a dansé ensemble pour la première fois.

Je m'en souviens comme si c'était hier.

- Ça te va comme raison ?
- Je vais faire avec.

On se sourit et il se penche vers moi pour m'embrasser. J'ai vraiment de la chance de l'avoir je ne sais pas pourquoi je n'arrive pas à lui parler du bébé. On se sépare en se souriant.

- Bon maintenant Stone tu bouges tes fesses et tu vas te changer parce que je t'emmène dîner ce soir.
- A vos ordres chef.

Je ris et pars vers les escaliers.

- Tu as exactement quinze minutes, après ça je pars sans toi.
- Je me dépêche.

Je sais qu'il serait capable de vraiment partir sans moi alors je me mets à courir. C'est le genre de personne qui ne fait pas de menaces à la légère. Alors je monte je me prépare très vite en me faisant tout de même belle, j'ai eu quatre ans pour m'entraîner à le faire rapidement avec lui, et je redescends. Il se tient devant la porte d'entrée les yeux rivés sur sa montre.

- Vingt secondes de retard Stone.
- Ta montre est en avance crétin.
- Possible.
- On peut y aller ?

Il me sourit et m'ouvre la porte pour que je sorte. Une fois dans la voiture, disons que l'ambiance est beaucoup moins...tendue et étrange que ces derniers jours. Jusqu'à ce que la question que je redoutais arrive.

- Tu étais au téléphone avec qui tout à l'heure ?
- Une fille que j'ai rencontré l'autre jour. Clara.
- Comment vous vous êtes rencontrées ?
- J'ai détruit le château de sable de son petit garçon.
- Il faut toujours que tu fasses pleurer les gosses toi.
- La ferme.

Il rit et je ne peux pas m'empêcher de sourire. Je sais que cette remarque était une plaisanterie alors je ne le prends pas mal comme j'ai tendance à le faire ces temps-ci. En même temps dès que le sujet des enfants est abordé j'ai l'impression d'avoir la nausée et je ne parviens plus à avoir les idées claires. Je pense que cette soirée va me les changer.

- Hey tu sais que j'ai vu Lia en ville hier ? poursuit ce dernier.
- Elle faisait quoi ?
- Elle était avec un garçon. Ils sortaient du cinéma.
- Et elle ose nous cacher ça ?
- Elle ne veut peut-être pas en parler avec ses grandes sœurs. Et encore moins avec son grand frère.
- Et pourquoi pas ?
- Je dois vraiment te rappeler tout ce qu'on faisait pendant les vacances quand on avait son âge tous les deux ?

On avait dix-huit ans à l'époque. Ça me manque. Mais d'un côté il a raison.

- C'est vrai que je n'aimerais pas entendre ce genre de trucs de la bouche de ma petite sœur.

Il sourit à nouveau puis me regarde un instant avant de retourner son attention vers la route devant lui. Mais ce court moment me perturbe assez.

- Quoi ?
- Rien.
- Tu me regardes en souriant il y a forcément un truc.
- Absolument rien.
- Dylan O'Brien.
- Améthyste Samuels. Tu sais que je t'aime, mais cesse d'être aussi curieuse.
- Moi je te déteste.
- Je sais que non.
- Connard.
- Tu es sexy quand tu m'insulte tu le sais ça ?

Je le frappe ce qui rend ce dernier encore plus heureux.

- Je conduis Stone.
- Et alors ? Si tu nous tues ça ne sera pas parce que je t'aurais frappé mais parce que tu es un gamin au volant d'une voiture.

Il rit puis prend ma main pour déposer un baiser dessus et la serrer.

- Tu sais pourquoi j'ai souris Stone ?
- Non mais tu vas me le dire.
- J'ai repensé à tout ce qu'on faisait quand on avait dix-huit ans. Et je me suis dit que j'avais de la chance d'être tomber sur une fille sur qui le temps n'a pas d'influence.

Je souris en entendant sa réponse et puis...je me rappelle que la rebelle du temps que je suis l'a assez été pour tomber enceinte. Génial. Repenser à ça toutes les deux secondes ça va me gâcher la soirée. Change de sujet.

- Bon on va où comme ça ?
- Tu verras bien.
- Tu me fais toujours ce coup-là.
- Et ça t'a déjà déçu une fois ?
- La fois où on est allés à la montagne en France ?
- On a passé deux jours seuls dans un chalet à s'envoyer en l'air.
- Ça s'appelle un lot de consolation ça.
- Et alors ?
- Quand on veut consoler quelqu'un, ça veut dire que ce quelqu'un a été déçu.
- Mais au final on s'est bien amusés.
- Oui d'accord. Je l'admets on s'est bien amusés. Mais ça ne me dit toujours pas où on va.
- Tu verras bien.

Je lève les yeux au ciel et je repense à notre voyage en France. Puis à celui en Italie, en Espagne, en Australie, au Japon, au Brésil...en quatre ans on a pu faire le tour du monde lui et moi. On a découvert des choses que certaines personnes n'ont même pas la chance de connaître après une longue vie. Je suis vraiment chanceuse. Et peut-être qu'après tout...j'ai assez pu profiter de la vie de jeune adulte.

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J'espère que ce chapitre vous a plu, n'hésitez pas à me le dire en votant et en commentant.