Je suis en train de faire un jogging dans le quartier de mes grands-parents. Il n'y a que des vieux ici. Des retraités qui sont à la recherche d'un peu de tranquillité après une vie de dur labeur. Je cours depuis plusieurs minutes maintenant avec mes écouteurs dans mes oreilles quand je vois une des amies de ma grand-mère me faire signe dans son jardin. Je m'arrête donc en ralentissant progressivement et je retire mes écouteurs pour la saluer en souriant.
- Madame Johnson, comment allez-vous ?
- Je me sens comme une petite jeunette de vingt ans aujourd'hui.
- Dans ce cas la prochaine fois que j'irai faire un jogging je vous inviterai à venir avec moi.
- Oh tu sais faire du jardinage toute la journée est tout aussi épuisant.Elle sourit puis regarde mon ventre.
- Il commence à grandir ce petit.
- Ou cette petite. J'espère que ça sera une fille.
- Eh bien...les filles ne sont pas forcément plus simples à gérer.
- Oui mais au moins je saurai à quoi m'attendre. Avec une grande et une petite sœur je suis préparée.Elle se met à rire et reprend un air sérieux.
- Toujours pas de nouvelles du père ?
Et dire que j'avais enfin réussi à ne plus penser à lui. Pendant deux secondes.
- Non. Pourquoi je vous ennuie déjà ?
- Oh non absolument pas. Ça nous fait du bien un peu de jeunesse dans ce quartier.
- Tant mieux. Je compte bien rester encore un petit moment.Ma montre se met à biper. Mon signale de départ.
- Désolée madame Johnson, le devoir m'appelle.
- Fonce, j'étais contente de te parler.
- Moi aussi. Au revoir.Je lui souris, remets mes écouteurs et reprends ma course jusqu'à la maison de mes grands-parents dans laquelle j'entre très vite pour aller dans la cuisine. Où sont déjà mes deux petits vieux préférés.
- Ah Améthyste, tu as bien couru, m'interroge mon grand-père une bouteille de bière sans alcool à la main.
- Oui. C'est agréable de courir ici le paysage est magnifique.
- Il l'est aussi à Mara Island, me contredit ma grand-mère, il est juste devenu banal pour toi.
- Tu as sûrement raison. Mais ça veut dire qu'à force de rester ici je vais finir par perdre mon amour pour cet endroit ?
- Non ici tu peux rester aussi longtemps que tu veux rien ne sera jamais comme hier, me rassure mon grand-père qui bien sûr ne veut pas que je parte.Je vois ma grand-mère sortir deux gros bols du réfrigérateur en même temps alors je me dirige vers elle.
- Tu veux de l'aide grand-mè-
- Ah non ! Hors de ma vue ma petite tu transpire comme une cascade.
- Mais je-
- Oust, à la douche !Je ris face à son ton plus mignon qu'autoritaire et je m'éloigne d'elle en levant les mains pour lui montrer que je suis inoffensive. Puis je vais à côté de mon grand-père.
- Toi grand-père tu ne me chasseras jamais pas vrai ?
- Le jour où tu verras des joueurs de football finir un match sans une goutte de sueur alors tu pourras courir loin de moi. En attendant c'est à ça qu'on reconnait les vrais hommes.
- Ta petite-fille est une femme mon chéri, une jeune femme magnifique qui n'a pas besoin d'empester la transpiration pour être aimée, alors monte prendre une bonne douche avant le repas et n'écoute pas les idioties que ton grand-père un peu maboule raconte.Je ris encore et dépose un baiser sur la joue de mon grand-père avant de courir vers les escaliers. J'ai l'impression qu'ici je suis de nouveau une petite fille. Ça fait un peu moins de deux semaines que je suis ici maintenant. Je crois bien qu'au total ça fait...onze jours. Je n'avais presque plus de vêtements de disponibles dans ma valise alors à sa grande joie ma chère grand-mère m'a accompagnée faire les magasins. Évidemment j'ai acheté tous mes vêtements avec mon argent et ça ne lui a pas vraiment plu. Mais on s'est amusées comme des petites folles. Je m'amuse beaucoup ici. Bon...Mara Island me manque énormément c'est vrai. Mes amis me manquent, mes sœurs me manquent....Dylan...Dylan me manque à un point inimaginable, mais je suis venue ici pour m'éloigner de tout ça justement. Je veux faire un total retour aux sources et pour ça il n'y a rien de mieux qu'un séjour ici. J'ai peur d'ennuyer mes grands-parents parfois, où de les déranger en m'imposant. Mais je sais aussi qu'ils sont à un stade de leur vie où tout ce qu'ils veulent c'est passer du temps avec leur famille. Je vois bien tous les jours qu'ils sont heureux que je sois là, et à la façon dont ils me chouchoutent comme si j'étais encore leur petite-fille de six ans. Mais je sais que je ne vais pas m'éterniser ici. Alors je profite au maximum. Une fois que je me suis douchée et changée, je sors de la salle de bain en essorant mes cheveux avec une serviette. Mais en sortant de ma chambre je manque de faire tomber un cadre sur l'étagère à l'entrée. Heureusement je le rattrape de justesse en faisant tomber ma serviette par terre. Je regarde le cadre en question. Une photo de mon père, mes sœurs et moi...c'est cette photo qui chaque jour me donne envie d'aller plus loin dans cette grossesse. Qui me donne espoir que...même avec un seul parent on peut très bien s'en sortir. A condition que ce parent assure.
- Il adorait cette photo.
Je me tourne vers mon grand-père qui vient d'entrer dans la chambre en regardant la photographie que je tiens dans ma main.
- Moi il m'a dit qu'il trouvait que le flash le vieillissait dessus, je réponds en souriant.
- Si lui était vieux alors qu'est-ce que je suis ?Je ris et il prend le cadre en souriant.
- Il était tellement fort et...charismatique. Et il était tellement, tellement heureux avec vous trois.
Je le laisse parler parce que...habituellement quand je parle de mon père avec quelqu'un c'est surtout avec ma grand-mère. Mon grand-père il est...plutôt du genre à rester discret sur le sujet.
- Il me parlait de vous constamment quand il m'appelait. Il me racontait vos derniers exploits avec fierté.
Il a l'air amusé en repensant à ça.
- Si tu l'avais entendu le jour où Cassiopée a fait ses premiers pas, il pensait qu'elle avait un problème qui faisait qu'elle ne pouvait pas utiliser ses deux jambes correctement. Il lui a fait passer une batterie de tests que même toi tu ne feras jamais en une vie entière.
Ce souvenir me fait assez rire. J'imagine très bien mon père avec quelques années de moins, courir dans tous les sens en paniquant parce que sa fille n'était pas encore parvenue à marcher.
- Et je ne te raconte même pas son enthousiasme et sa fierté quand tu as dit ton premier mot.
- Papa.Le premier mot qui est sorti de ma bouche. Si j'avais prononcé maman en premier j'en aurais honte encore aujourd'hui.
- Pour Dahlia son plus grand soulagement a été quand elle est enfin parvenue à passer une nuit entière sans se réveiller en hurlant. Il était épuisé.
Oui j'imagine bien. Il repose le cadre et se tourne vers moi.
- Il était votre plus grand fan, à chacune de vos rentrées, à chaque déceptions, à chaque moments importants de vos vies...il était là. A admirer ses petites filles. Et je suis sûr qu'il aurait aimé être là aujourd'hui pour voir ses enfants devenir de vraies femmes. Et bientôt des mères.
Les larmes commencent à monter.
- Je ne te dis pas qu'être parent sera une chose facile. Au contraire ton père n'y a pas survécu en se tournant les pouces comme tu peux t'en rendre compte. Mais il pouvait compter sur moi. Tout comme toi.
Je lui souris alors qu'une larme parvient à s'échapper et je le prends dans mes bras, il me serre aussitôt contre lui.
- Je t'aime fort Améthyste.
- Je t'aime aussi grand-père.∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆
Voilà pour ce chapitre j'espère que ça vous a plu, n'hésitez pas à donner votre avis en commentant et en votant.
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Notre Amour Incertain T2
FanfictionPendant quatre ans ils avaient eu droit à une vie calme. Une vie dont ils avaient rêvé ensemble loin de tous les problèmes du monde. Et pourtant le sort continue de s'acharner sur les deux jeunes amoureux qui ne pourront à nouveau pas vivre des vaca...