Chapitre XI

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Ils arrivèrent dans une petite ville dont ni Alma ni Keïth ne connaissaient le nom. Ils entrèrent sans problème, eux qui s'attendaient à être contrôlés à l'entrée. Un des gardes avait juste passé en revue la marchandise, étape obligatoire pour chaque marchand qui entrait ou sortait d'une ville. Le marchand en traversa une partie; il semblait savoir où il allait. Ils rejoignirent une auberge.

      Souvent, dans les villes d'Higaterra, il y avait des auberges où les marchands ambulants logeaient tous. Ainsi, ils avaient leurs habitudes et ils étaient sûrs de trouver un toit qui puisse les accueillir, eux, leur marchandises et leur chevaux, sans être pillés. Il déposa sa charrette dans un bâtiment avec d'autres. Puis il détacha ses chevaux et les fit entrer dans un box.

-         Vous voyez, dit-il. Quand nous sommes souvent dans une ville, nous avons nos habitudes. Cet emplacement est le mien, celui là, là-bas, c'est celui du vieux Harold, l'éleveur de poules. Là, ce sont ses chevaux, juste à côté des miens et sa charrette est ici, je vais vous le présenter, je le connais bien.

-         Nous n'allons pas au marché ?

-         Il est trop tard pour s'y installer maintenant, nous irons demain à la première heure.

    Tous trois entrèrent dans l'auberge. Keïth et Alma s'installèrent à une table alors que Sean alla prévenir la patronne qu'il était arrivé, et qu'il faudrait soit une chambre de libre, soit deux lits ou matelas supplémentaires dans la sienne. Puis, alors qu'il revenait vers eux, il vit un autre homme, avec une barbe blanche et de l'embonpoint. Il l'interpella.

-         Hey Harold ! Tu ne voyages pas assez ? Il faut que tu demandes des nouvelles en plus à ce chanteur voyageur ?

Sean serra la main des deux hommes et s'assit avec eux un petit moment puis fit signe à Alma et Keïth de le rejoindre pour qu'il leur présente ce fameux Harold. Mais les deux adolescents restèrent figés.  Le poète ambulant avec qui le dénommé Harold parlait, était le même voyageur que celui de l'auberge, quelques jours plus tôt. Ils ne pouvaient pas risquer d'y aller. Keïth fit donc un geste à Sean pour lui faire comprendre qu'ils montaient tous les deux et qu'ils viendraient saluer ce vieil Harold plus tard. Le vieux marchand leur indiqua le chiffre quatre avec les doigts pour leur indiquer le numéro de la  chambre dans laquelle ils devaient aller, puis reprit sa conversation avec ses amis.

      Sean les rejoignit une petite heure après.

-         Vous êtes connus, vous savez ?

Devant leur expression paniquée, il rit.

-         Ne vous inquiétez pas, je plaisantais. Mais lui, il parlait de vous. J'imagine que c'est pour ça que vous n'avez pas voulu venir. Vous avez eu raison, dit-il en souriant.

-         Oui, répondit Keïth. Nous l'avons vu plus tôt dans une autre auberge. Il disait que deux manariens étaient recherchés et que des émissaires seraient envoyés. Qu'a t-il dit ?

-         Des bonnes nouvelles, pour vous.

-         Bonnes nouvelles ?

-         Une de ses connaissances revient aussi de la capitale. Les émissaires n'ont pas encore été envoyés, votre père (il pointa un index sur Alma) aimerait que le bruit ne se répande pas, il aimerait vous trouver autrement. Mais il pourrait ne pas réussir à convaincre le roi très longtemps. Cela vous laisse un peu de répit, cependant.

    Alma et Keïth furent soulagés. Pendant qu'ils étaient sur les routes, sans nouvelles de comment la situation avançait, ils craignaient que des affiches soient déjà placardées sur les murs de toutes les villes du continent. Le sourire sur le visage de Sean disparu.

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