Chapitre III

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Le lendemain matin, Keïth la réveilla alors que le jour lui-même n'était pas encore levé. Elle avait dû dormir 2 heures tout au plus... Dehors avec les cochons, elle s'était rendue compte qu'on ne lui ferait pas de cadeaux. Bien sûr, elle était toujours déterminée à retourner dans le confort du palais mais pour le moment, elle avait peur de Bankshi et de ses stratagèmes pour l'éloigner aussi loin et aussi longtemps que possible. Elle s'était donc résolue à recoudre la robe que cette sorcière avait réduite en lambeaux. Alma avait apprit la broderie et elle savait la couture, mais elle ne rapiéçait jamais des vêtements... Ses servantes étaient la pour ça. Aussi, quand au milieu de la nuit elle pleurait à nouveau de désespoir sur cette robe qu'elle n'était pas prête de finir,Keïth, agacé à l'idée qu'elle ne puisse pas se lever pour travailler le lendemain la lui enleva des mains, lui ordonnant d'aller de coucher. Alma avait obéi mais elle n'avait que très peu dormi. Il lui fallut un effort inhabituel pour lever son corps endolori par cette courte nuit sur ce semblant de matelas moisi. Elle se traîna dans la pièce principale où Vénéa recousait la robe d'une main experte.

     -Bankshi veut que je la recouse moi même...

-Dame Bankshi, la corrigea Vénéa

-D-dame Bankshi... Si elle s'en aperçoit elle sera furieuse

- Tu    sais petite, ils s'en fichent bien de qui fait quoi, tant que le    travail est fait. T'es-tu une seule fois souciée de qui avait    préparé ton petit déjeuner ?

Alma    secoua la tête, un peu honteuse. Keïth parla a la place de Vénéa    :

-Alors    tu devrais juste dire Merci et t'estimer heureuse qu'elle le fasse    pour toi. Tiens.

Il    lui tendit une moitié de pomme.

- Pour    les cochons ? demanda Alma.

    Keïth rit, d'un rire jaune.

- Mais non c'est pour toi, même si je t'accorde que la comparaison est tentante. C'est ce que tu auras ce matin. Normalement il y en assez        pour en manger une chacun mais encore une fois, on avait pas prévu        d'avoir à te nourrir aussi. Une chance qu'il y ait eu le banquet        hier, sinon qui sait si on aurait mangé.

La                pomme devenait déjà marron à certains endroits. Elle la mangea                sans se plaindre, trop fatiguée pour tenir tête à ce manant.

Pour                    sa première matinée, Keïth amena Alma au marché. Ils                    devaient aller cherche ce qu'il manquait pour le repas du midi.                    Le Gouverneur n'était toujours pas parti et même si ce n'était                    pas des banquets à chaque fois, les repas se devaient d'être                    irréprochables. A la table du Roi, irréprochable signifiait                    aussi copieux. Alma avait toujours aimé aller au marché, mais                    pas cette fois-ci. Même si la mule portait la plupart des                    marchandises, elle aussi devait porter des sacs, elle qui ne                    portait même pas ses ombrelles lors des promenades. Le marché                    était différent maintenant qu'elle était en bas de                    l'échelle ; l'atmosphère des Manariens entre eux était                    différente. Alors que Keïth marchandait quelques volailles,                    elle aperçut un visage familier.

C'était la fille d'un des autres conseillers du Roi, elles apprenaient le calcul ensemble et Alma s'était toujours bien entendue avec elle.Elle l'appela une première fois mais l'autre fille l'ignora. Keïth était fou de rage.

La Source PerdueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant