Un brownie pimenté

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La clarté du jour me réveilla, sous l'effet d'une caresse d'un rayon de soleil sur mon visage. Ce fut un réveil doux jusqu'à que j'ouvre les yeux : les souvenirs revinrent brutalement tel un torrent qui m'assaillit le cerveau. J'écartai ma couverture et m'assis sur le rebord du lit, immobile, pendant quelques secondes. Soudain, un léger toquement à ma porte me ramena à la réalité.

Sentant mes jambes lourdes et une certaine paresse m'emparer, je n'ouvrai pas mais exclamai d'une voix rauque :

- Entrez !

À l'instant, je me sentis telle une princesse dans sa tour.

Derrière la porte apparut un brownie ressemblant à tout ceux que j'avais pu voir auparavant. Il avait les traits d'un enfant et de grosses joues rosies. Ses cheveux montraient un début de calvitie ou peut-être était-ce juste ses cheveux habituels.

- Ravi de vous rencontrez. On m'a chargé de m'occuper de vous. Je vais commencer par vous faire visiter le château si vous le voulez bien, prononça-t-il d'une voix rapide.

Je le fixai un instant, il était si mignon !

- Euh...bien sûr, dis-je d'un ton neutre pour rester correct. Je vais d'abords m'habiller si vous le voulez bien...

Il me dévisagea de la tête au pieds, interrogateur.

- Pourquoi ? Vous êtes habillée.

J'étais hébétée : il se moquait de moi ?

- Oui mais je suis en tunique de nuit...déclarai-je de façon évidente.
- Tunique ou pas, cela ne changera rien à la visite.

Je n'en pouvais plus. Mon cerveau hésitait entre rire ou pleurer.

- Si cela ne vous dérange pas, je préfère quand même changer de tenue, parlai-je d'un air que je voulais neutre malgré ma forte envie d'exploser de rire.
- Comme vous voudrez. Je vous attends dehors, soupira-t-il avant de refermer la porte de ma chambre.

Je m'habillai en vitesse - pour ne pas le contrarier - en oubliant ma pendentif que j'avais posé la veille sur ma table de chevet, fis brièvement mon lit et le rejoignis dans le couloir. Il me fit visiter le château et ses alentours, beaucoup plus grand que ce que j'imaginais.

Durant la tournée, je pus apprendre que mon guide s'appelait Al et possédait un fort caractère qui ne dégradait malgré tout pas sa bouille de bébé. Ses petite jambe le faisait avancer très vite et, en le suivant, j'avais plus l'impression de courir que de marcher. Il me rappelait le petit frère de Thomas, mignon, rigolo avec de grands yeux bruns...cela me rendit un peu nostalgique. Je ne pus m'empêcher de compter depuis combien de jour je me trouvais à Elna : Un,...deux, trois... aujourd'hui était le cinquième jour. J'avais l'impression d'être ici depuis bien plus de temps pourtant.

Après lui avoir préciser que je connaissais déjà la salle à manger et la salle de réunion, il m'indiqua où se situait la bibliothèque, son endroit préféré avoua-t-il, sans pour autant s'y rendre.

Le petit brownie - ceci était un pléonasme - me montra ensuite la caserne, accolé au château et les zones d'entraînement pour les gardes. Dans un coin, nous pûmes observer un rassemblement autour d'un combat en pleine action. Un nain armé seulement d'une massue se battait contre une femme faune équipée de deux armes ressemblant vaguement à des pioches, une dans chaque mains. Malgré que son adversaire soit plus grande que lui, le nain se défendait avec agilité. Leurs armes s'entrechoquaient, ils esquivaient les coups de leur opposant en faisant des figures spectaculaires, en se roulant par terre, ...Leur affrontement était à la fois brusque et impressionnant. Je n'en revenait pas.

Les yeux ciel, Tome 1 : Mon origine cachéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant