Au clair du crépuscule

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Attention !!! Trigger Warning : certains passages violents de ce chapitre peuvent choquer les plus jeunes ou/et des âmes sensibles.

* * *

Les aurores levées, nous remballâmes tout dans les charrettes. Il était l'heure pour nous de partir. Quelques villageois nous aidèrent en nous remerciant pour tout ce qu'on avait fait. J'étais un tantinet émue. Boison allait me manquer. Cette excursion m'avait faite voir de tous les couleurs. Cependant, j'avais appris des choses et rencontré des personnes formidables, avais tout fait pour aider ces gens dans le besoin et, le plus important, avais trouvé un moyen de rentrer chez moi. Ce dernier point était encore à confirmer. Malgré mes nombreuses tentatives pour rencontrer cette espèce de panthère humaine, je ne l'avais pas croisé depuis plusieurs semaines. Mais il était hors de question d'abandonner aussi facilement !

Tandis que j'aidai Mikk à porter les outils jusqu'aux carrioles, une voix familière cria dans mon dos :

- Alissa ! Attends !

Je me retournai et fus contente de voir Aya courir vers moi.
Elle se jeta brusquement sur moi et m'enlaça. Je m'accroupis et fis de même.

- Tu vas me manquer, avoua-t-elle en se détachant de moi.

Je lui souris.

- Toi aussi.

Caresser ses bouclettes étsit attendrissant. J'eus voulu lui dire qu'on se reverrait mais c'était peu probable donc je me tus.

- Tu reviendras à Boison ? Me demanda-t-elle comme si elle avait lu dans mes pensées.
- Je ne sais pas...

Elle parut déçue. Pour lui remonter le moral, j'ajoutai :

- Mais je ne t'oublierai pas ainsi que les pas de danse que tu m'as montrés hier. Même si je doutes de danser aussi bien que toi.

Elle leva la tête et me sourit joyeusement.

- Tiens, c'est pour toi, dit-elle en m'offrant quelque chose qu'elle tenait dans ses petites mains.

C'était une jolie boîte ronde, embellie de pierres précieuses vertes. Je l'ouvrai et dedans reposait une sorte de crème translucide rose pâle.

- Ma maman fabrique des baumes à base de fleurs et elle a pensé que cela vous servirait. Celui-ci est très efficace même pour les gros bobos, expliqua-t-elle.
- Merci, Aya. Tu remercieras ta maman de notre part.

Elle hocha la tête puis Mikk m'appela pour partir.
Je me levai et saluai Aya à contre coeur.

Je rejoignis la troupe et suivis les charrettes attelées aux corneux vers la forêt. Les habitants nous faisaient signe, certaines femmes avec les larmes aux yeux. En les regardant, je me sentis nostalgique et me surpris à essayer de retenir mes larmes.

La dernière chose que je vis au travers des arbres fut le merveilleux sourire d'Aya.

* * *

Cela faisait environ trois heures que nous marchions. Pour passer le temps, les gardes me racontaient leurs plus grands triomphes. L'un après l'autre comme si il s'agissait d'une compétition. Par exemple, Sab, le faune à l'allure un peu abruti mais adorable, était en réalité un vrai lion en combat. Il combattait auprès des plus fort de la garde royale. Il avait déjà battu un couple de billwins, un serpent marrons au regard doré et à la morsure venimeuse, avec pour seule arme une branche d'arbre. Sa férocité n'était pas des plus voyante au premier regard.
L'autre nain un tantinet plus vieux et à la moustache bien développée, Forius, nous conta la fois où il avait vaincu un loup-garou une nuit de pleine Lune. Il en gardait encore une cicatrice de morsure sur le bras droit.

Les yeux ciel, Tome 1 : Mon origine cachéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant