Les yeux ciel, Tome 1 : Mon origine cachée

Perdue au milieu de contrées inconnues

Quelques oiseaux gazouillaient. Leur son demeurait clair et mélodieux, l'un était plus lointain alors qu'un autre devait provenir d'un oiseau à seulement quelques mètres de moi. Curieusement, je ne reconnaissais aucun de leurs chants. En temps normal, j'aurais su identifier un pinson ou une mésange mais là... rien. Je ne savais même pas où je me trouvais et n'avais pas encore la force d'ouvrir les yeux pour le découvrir. Mes paupières étaient bien trop lourdes. Je ne pouvais que sentir les odeurs, entendre les bruits et toucher ce qui m'entourait.

Quand j'inspirais, seul le parfum de végétation me parvenait au nez. Lorsque je tâtais ce sur quoi j'étais couchée, de l'herbe mouillée me chatouilla les doigts. Appart les chants d'oiseaux, le lieu paraissait très calme. Je devinai que je me trouvais dehors grâce au vent frais qui fit frissonner ma peau.

Étrangement, je me sentais très fatiguée, comme si on m'avait volé toute mon énergie. Aucun de mes membres ne voulait bouger. Il fallut quelques temps pour que je trouve la force d'enfin laisser la lumière du jour éclairer mes pupilles.

La première chose que je vis fut des arbres et des buissons. Péniblement, je me mis assise pour mieux observer ce qui m'entourait, et découvris une forêt sous un ciel d'aube coloré d'orange et de rose. Le soleil, encore faible car que nous étions le matin, se cachait timidement derrière le feuillage des arbres.

- Qu'est-ce que je fais ici ? M'interrogeai-je d'une voix encore ensommeillée.

Puis, tout m'apparut comme un flash : les chevaux s'enfuyant, Thomas à leur recherche, les perles d'azur et... le portail... qui me dominait par son éclat. Celui même qui m'avait conduite ici apparemment.

Je me levai pour mieux examiner les environs : des arbres aux formes noueuses qui portaient des feuilles turquoise tandis que d'autres plus grands faisaient pousser des feuilles vertes et oranges. Certains de ceux-ci étaient même entourés d'une sorte de lierre. Il prenait racine dans l'herbe puis s'enroulait sur un tronc à proximité. Il était quelques fois embellis de petite fleurs roses.

Dans l'herbe ou sur quelques arbrisseaux, poussaient d'autres fleurs plus originales les unes que les autres. Petites, grandes, jaunes, violettes, grosses, petites, en formes de coque aussi, ...

Les volatiles volant au-dessus de ma tête, eux, ressemblaient à ces beaux oiseaux tropicaux qu'on ne voyait que rarement. Certains peureux s'enfuirent en me voyant.

Cette forêt appartenait à un autre monde... lointain... provenant peut-être de mon imagination... Sinon, comment était-ce possible ? Non, je ne rêvais pas : mes songes ne pouvaient demeurer aussi réaliste. Mais alors, comment ? Qu'était-ce cette magie qui m'avait amenée ici ? Et... quel était cet endroit ?

J'étais complètement perdue. La seule chose que je pouvais faire était d'errer parmi ces arbres étranges à la recherche d'explications. Mon incompréhension voilait la beauté de la forêt car oui, ce paysage se présentait magnifique mais j'étais dans l'incapacité de m'épanouir alors que ma vie se trouvait chamboulée.

Je posai mon regard devant moi et me sentis, d'un coup, perdue face à l'immensité de l'étendue végétale se dressant devant mon minuscule petit être. Je commençai malgré tout à marcher, pas après pas. Je n'avais pas trop le choix aussi. Je prenais soin de regarder aux alentours, ayant aucune idée des créatures qui y trônaient tout en zigzaguant au travers des fougères. Sur le chemin, je gardai bien mes bras contre moi pour éviter le contact de ces fleurs insolites ornant ce bois au risque d'empoisonnements quelconques. Je ne savais quel sentiment m'habitait mais cela me rongeait. De l'appréhension ? De la... crainte ? Il était vrai que je quittais rarement ma ferme. Je n'avais pas l'habitude de l'étranger.

Ma respiration se fit plus lente pour retrouver un semblant de sérénité. Ainsi, je pus réfléchir, ressasser mes souvenirs et trouver le moindre indice anormal. Je savais déjà que mon pendentif avait eu un rôle des plus important dans tout ça. Il avait soudainement commencé à briller avant que tout s'enchaîne...