Un dernier regard en arrière

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La pluie incessante tapaient sur les vitres de la maison. La cafetière résonnait d'un son vibrant dans la pièce d'à coté mais ne surpassait pas la voix du journaliste à la télévision. Celui-ci expliquait les dommages qu'avait causés une tempête de grêles sur les habitations. Son ton monotone avait endormi oncle Bébère, à présent entrain de ronfler, la tête en arrière sur le dossier du divan. Le temps morose et froid des journée d'hiver avait de quoi le fatiguer.

Dans l'air flottait une odeur de grains moulés créant une atmosphère tranquille et sereine. Une dame approchant les septante-cinq ans regardait silencieusement le JT, confortablement installée dans son fauteuil, sous ses couvertures. 

Elle s'inquiétait pour sa petite fille traînant encore dehors par ce temps pluvieux. Subitement, un bruit grinça dans le hall de la maison. C'était la porte d'entrée qui s'était ouverte. Par dessus, on pouvait entendre le son de la pluie battante s'écrasant sur la cour avant que la porte ne se referme. La nouvelle arrivante passa par l'encadrement de la porte du salon et la vieille dame se tourna vers elle :

- Alissa...souffla-t-elle d'un sourire en coin. Qu'a-t-il fait, cette fois ?

Ses yeux s'attarda sur les vêtements crasseux et débordant de boue de la jeune fille. Avec la pluie, ils commençaient à dégouliner, salissant le sol de gouttelettes boueuses.

- "Il n'a pas fait exprès", se contenta-t-elle de répondre d'un ton sarcastique.

* * *

Mes paupière lourdes s'ouvrirent. Il faisait sombre. La nuit était déjà tombée. Je me relevai difficilement en me rendant compte que j'avais loupé le dîner involontairement. Peut-être était-ce mieux ainsi...On aurait pu croire que tout cette histoire n'était qu'un mauvais rêve. Pourtant, ce n'était pas le cas.

Je me vêtis de ma tunique de nuit puis allai me recoucher.

* * *

Encore une journée à subir. Parmi les couloirs vides du château, je ne me sentais plus à ma place. Ni dans la caserne ou les gardes discutaient, le sourire aux lèvres sans prêter attention à mon humeur alors que je prenais le matériel nécessaire à l'entraînement d'aujourd'hui avec Ixel. J'eus la malchance de croiser Mintio qui s'exerçait à l'épée avec Nunt. Après un léger moment de distraction à ma vue - le faune en profita pour percer ses défenses -, il se contenta de m'ignorer et de demander à son adversaire de recommencer.

C'était dur de ne pas lui parler alors que nous étions devenus si complices. Il était la personne avec qui j'étais la plus proche dans ce monde...

Je rejoignis la commandante dans la forêt en traînant des pieds. L'entraînement se termina en un battement de cil : quelques exercices d'endurance mêlés à un petit essaie à l'arc pas très satisfaisant. Je retournai dans ma chambre en sueur et demanda à Al de me ramener une bassine d'eau afin de me rafraîchir. Après quoi, je promenai dans le château dans un état second. Il y avait plus de risque que je croise le prince qu'en restant dans ma chambre mais j'avais besoin de sortir de cet isoloir. De plus, en réalité, j'avais envie de voir Mintio. Pour lui dire à quel point je regrettai. Tans pis s'il ne m'écoutait pas, au moins j'aurais tout tenté. 

Soudain, des voix attirèrent mon attention, filtrant à travers une porte en bois foncé. Cette dernière appartenaient à la salle de réunion. Le timbre grave du roi me dissuada d'écouter ce qui se disait, je ne voulais pas lui donner une raison de plus de me gronder.

- En premier lieu...devoir...Alissa...

Il avait prononcé mon nom ! Qu'est-ce qu'il racontait ? Finalement, mon oreille se colla au bois lisse de la porte, tout ouïe à la conversation. La voix grave et autoritaire du souverain se laissait plus facilement entendre alors que les autres me donner du fil à retordre pour les percevoir.

Les yeux ciel, Tome 1 : Mon origine cachéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant