Un oiseau chantant sur mon balcon me réveilla. Que c'était agréable, cela me rappelait un peu le levé du petit matin à la ferme. Seulement, au moment même, on était pas le matin. Je regardai par la fenêtre ou était placé le Soleil. Mmmh, il devait être un peu plus de midi.
Je sortis de ma chambre pour me rendre au jardin et profiter du soleil. J'avais besoin de prendre l'air, de me sentir malgré tout libre. Je n'étais pas obligée de rester dans ce château.
Une fois dehors, je m'assis à ma place favorite : adossé à l'enceinte intérieur, là où je lisais parfois des livres. Les gardes ne me dévisageait plus de leur regard interrogateur. Ils s'étaient sûrement habitués à ma présence. Et, en ce jour, on aurait dit qu'ils avaient bien d'autres occupations : sous les directives du sous commandant de la garde royale, Hed, un nain d'un certain âge et chauve avec une barbe brune, ils couraient en tous sens avec des caisses de bois, des sacs de tissus,...
Cela devait être cette fameuse chose dont parlaient le roi et son fils ce matin. De la nourriture... Où allaient-ils emmener toutes ces réserves ? Se préparaient-ils à la guerre ou quoi ? Ou peut-être à l'aventure...- En espérant que le voyage ne soit pas trop long, haleta un jeune gnome en portant une grosse caisse en bois dans ces bras pas très musclés.
- Tu es jamais allé à Boison, Mikk ? l'interrogea alors un faune en le rejoignant qui contrairement aux autres ne portait rien.En le voyant, Hed le gronda de sa voix rocailleuse et grave et l'ordonna de faire demi-tour pour aller chercher lui aussi des provisions.
Ils avaient de la chance de pouvoir quitter cette forteresse qui n'était à mes yeux qu'un espace clos aux horizons limitées par de gros murs de pierres infranchissables. Je restai assise un moment là, à les observer courir en tous sens et se préparer vers ce lieu nommé "Boison". Un soldat maladroit qui avait malencontreusement renversé un sac de grain, s'était attiré les foudres du sous commandant dont le souffle ne semblait pas manquer malgré ses nombreux aller-retours et cents pas.
- Si seulement, je pouvais les accompagner pour quitter cette endroit, soupirai-je en le levant la tête vers les plus hautes tours du château me faisant face.
Mais oui ! Ainsi, je n'aurais aucun mal à m'enfuir et partir à la recherche d'un autre pendentif ! Je me félicitai pour mon idée génialissime. D'un bond, mon corps était déjà debout et d'un autre, mes pas précipités se dirigèrent vers ma chambre. Arrivée et gorgée d'une étincelle nouvelle, je pris mes habits dans l'armoire et les fourrai en boule dans ma sacoche. J'emportai également la pierre de feu sur ma table de chevet. Soudain, je me stoppai : sur cette dernière, reposait le mot déplié de ma grand-mère. Mes mains tremblantes s'en emparèrent délicatement puis le menèrent à mes lèvres.
- Je te reverrai, grand-mère, chuchotai-je, comme si on pouvait m'entendre, après un baiser sur son écriture.
La lettre pliée dans ma besace à ma hanche, je sortis en trombe de ma chambre pour rejoindre la grande porte de l'enceinte où des charrettes attendaient. Georis avait précisé qu'elles seraient prêtes pour l'après-midi et on était l'après-midi. Je ne savais pas du tout s'ils accepteraient mon incrustation au voyage mais ils n'avaient qu'à avoir eu au moins l'obligeance de m'en parler.
C'était la première que je voyais la grande porte totalement ouverte. A ces pieds, les gens se chargeaient de remplir une à une les carrioles, dirigées vers la ville, en file indienne tel des fourmis en plein travail. Je reconnus trois des soldats habituellement chargés de garder la porte flemmarder dans un coin reculé. L'infatigable Grey aidait évidemment les autres. En rejoignant les paresseux, mes oreilles prirent part à leur conversation.
- Notre dernier jour à ce poste gonflant, les gars, déclara l'un d'eux.
- Enfin ! dit Alfen s'étirant de tout son long. Je pense bien qu'en restant cloué devant cette porte, j'ai oublié comment on se sert d'une épée. Ixel devra me ré-apprendre.
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Les yeux ciel, Tome 1 : Mon origine cachée
Fantasía"La beauté renferme une part de ténèbres. Avant, je ne le savais pas. Un joyau. Un cristal d'un bleu pur aux reflets du soleil. Il semblait forgé dans les cieux-mêmes. Un monde magnifique où règnent la magie et des créatures fantastiques dignes de c...