Er partit en courant dans les bois. Heureusement, le soleil était encore haut dans le ciel et je pouvais la voir, car dans la nuit noire je n'aurais pu la suivre dans la densité végétale.
Je suivais Er grâce au bruit de branches cassées et de chaussures martelant le sol. Le vent frappait mon visage, alors que je me concentrais pour appliquer les techniques de respiration que Er m'avait apprises, tout en essayant de garder un rythme et en évitant les branches, et les racines qui jonchaient le sol. Je me vidais la tête de toutes les idées noires qui m'accompagnaient maintenant depuis que Dylan m'avait parlé de la loi de HOPE qui m'avait emmené ici, pour ne plus focaliser mon esprit que sur trois choses, ma respiration, mes foulées et les battements de mon cœur. Chaque foulée, inspiration, battement de cœur, me plongeait un peu plus en léthargie. Je ne réfléchissais plus je courais en suivant les cheveux blonds de Er qui tressautaient à chaque foulée.
Pour une fois, Er n'a pas dû s'arrêter pour m'attendre. Je suivais péniblement, mais je suivais. Jusqu'à ce que nous atteignions un arbre géant, son tronc était était tellement large qu'il aurait pu englober une dizaine de ses semblables, il dépassait tous les autres arbres au point que je ne pouvais voir l'extrémité, que les arbres qui l'entouraient cachaient à ma vue. Er reprit sa respiration et m'adressa la parole.
-"Voilà, c'est le plus grand arbre de la forêt."dit-elle attentive à ma réaction "C'est beau, non?"
-"Magnifique!" repondis-je, sincère. Elle commença à grimper à l'arbre et je l'a suivi. L'arbre était facile à escalader grâce aux innombrables branches et à tous les creux qu'avaient façonnés la pluie et le temps.
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Er déjà me devançait,
Quand peu de distance j'avais fait
De perchoir en perchoir elle glissait,
Telle un courant.
L'arbre ascendant
Elle grimpait.
Beauté, grâce
Fluidité, classe
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Elle atteignit le sommet à peine éclaboussée par l'effort. Je n'étais qu'à la moitié lorsqu'elle tourna ses yeux bleus azurés en ma direction, 5 mètres sous ses pieds. La branche sur laquelle Er se tenait était assez résistante et assez large pour supporter deux personnes. Une minute plus tard, je me hissais sur une branche voisine de celle qu'Er avait choisie. Les branches qui entouraient cette branche-mère étaient disposées de façon telle qu'on avait l'impression d'être en sécurité et en même temps permettaient une vue imprenable sur Issues. Cette fois, j'allais enfin pouvoir connaître les limites de ce camp qui semblait ne pas en posséder. Le ciel virait à l'orange, le soleil finissait doucement sa journée. Le camp, encore plus grand que dans mon imagination, devait avoir quelques kilomètres de superficie. Je voyais que les bâtiments que je fréquentais tous les jours depuis mon arrivée, étaient les seuls de Issues, qui était entouré de miradors et d'une haute grille. J'avais imaginé qu'il y aurait plusieurs centres comme le nôtre, mais je ne voyais que les bâtiments que je connaissais déjà.
Le silence avait gagné la forêt, laissant le soleil se coucher, éveillant la nuit réparatrice. Er et moi respections ce silence, chacun dans nos pensées, nous avons laissé l'astre central s'éclipser et la lune se lever du bon pied, avant de briser le silence.
-"Combien de temps?" demandai-je.
-"2 mois, 1 semaine et 9 jours." Dit-elle aux étoiles qui tapissaient le plafond. Un silence qui en disait long s'ensuivit. "Ils me manquent" dit-elle mélancolique" Mon père, ma sœur jumelle, mes demis-frères, mes demis-sœurs, même Believer me manque."
Je restait d'abord muet par respect pour ce moment de confidences et parce que je ne pouvais comprendre sa mélancolie, n'ayant jamais eu de frères et sœurs.
-"Tu étais à l'école quand ils sont venus te chercher?" Questionnai-je Er, .
-"Non, c'était le jour de mon anniversaire, en pleine nuit." Me répondit Er. "Je n'ai même pas pu saluer ma famille" Le tronc de l'arbre nous séparant, je ne pouvais voir son visage mais ses épaules tressautantes me laissaient deviner son chagrin. Je pris dans la mienne sa main tremblante suspendue au-dessus du vide et effectuai une légère pression. Je voulus lâcher sa main une fois qu'elle s'était apaisée, mais Er ne me laissa pas la lâcher, ce qui n'était pas pour me déplaire.
-"Je...tu n'as jamais connu ta mère" Remarquai-je "...moi non plus" rajoutai-je. Les étoiles répondirent par un silence. Nous restâmes Er et moi ainsi silencieux, je ne sais combien de temps. Ce silence n'était pas un silence gêné, il était réconfortant et réparateur. Je proposai à Er de rentrer, l'esprit libre, alors que la lune était déjà haute. Nous ne parlâmes pas de tout le trajet et Er ne lâcha ma main qu'une fois près du dortoir. Nous fixâmes l'heure de l'entrainement du lendemain et nous nous souhaitâmes bonne nuit.
Pendant la soirée, je m'étais dit que je connaissais assez Er pour lui parler de mon plan de fuite, qui se résumait pour l'instant à "rien", c'est pour cela que j'avais aussi décidé de faire une petite fouille au dernier étage du bâtiment, je devais savoir se qu'il se tramait ici.
Bonjour a tous et toutes premièrement j'espère que ce chapitre vous aura plu. Que vont découvrir Er et Wond? Que sont-ils? Quel est ce fameux test? Vous trouverez la réponse à ces questions en lisant la suite 😉
Je ne sais pas dans combien de temps sortira la suite, à cause des examens, donc ne vous attendez pas a ce qu'un chapitre sorte dans les trois jours comme le voulait mon rythme.
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Believer
Science FictionL'eau ruisselait sur mon corps telles les larmes qui perlaient de mes yeux, je pleurais, je pleurais sans me soucier de la hauteur à laquelle je me trouvais, je pleurais pour mon passé, je pleurais pour mon futur, je pleurais pour l'humanité, je ple...