"La" main, devint "les" mains de fer. Je fus soulevé du blanc immaculé du sol, je me débattis et criai de toutes mes forces mais je ne pouvais pas bouger. Ces mains métalliques possédaient une telle force. La porte s'était fermée, personne ne m'entendais donc crier désespérément. Je ne pouvais que compter sur moi pour m'échapper, je regardai alors au-dessus de moi, tentant de localiser la provenance de ces mains. Je vis alors au loin des trous dans le plafond, je vis alors du coin de l'oeil d'autres trous dans les parois, d'un des trous à ma gauche je vis un bras sortir, une seringue en main. Je reconnus immédiatement la seringue de Fortuna, reconnaissable à une inscription que je n'avais eu le temps de déchiffrer la dernière fois. Je lus l'inscription en me concentrant pour la mémoriser "Patentia fixi deos" lus-je. Le bras de fer m'injecta le contenu de la seringue et un éclair d'énergie déferla sur moi, mes mains crépitèrent. Les bras qui tenaient mes mains les lâchèrent comme si quelque chose en elles leur faisaient mal, je voulu faire un bond de peur de me faire électrocuter, de l'électricité parcourait mes doigts et je ne sentais rien. L'image de l'éclair dans ma main droite lors de mon arrivée me revint alors. Les robots me tenaient toujours cinq mètres au-dessus du sol, je me rendis compte que j'étais nu et qu'un jet d'eau était dirigé sur moi.
L'eau ruisselait sur mon corps telles les larmes qui perlaient de mes yeux, je pleurais, je pleurais sans me soucier de la hauteur à laquelle je me trouvais, je pleurais pour mon passé, je pleurais pour mon futur, je pleurais pour l'humanité, je pleurais pour ma mutance, je pleurais.
Je ne sais dire combien de temps cela avait duré, mais les mains de fers m'avaient habillé et je n'étais pas arrivé en retard pour le repas. Conscient de mes yeux probablement rouge sang par les traces que les larmes avaient laissées, j'avais décidé que je ne cacherais pas mon humanité aux autres. J'entrai dans la salle à manger le dernier, les yeux rougis par mon humanité et les mains rougies par mon inhumanité. Je m'assis en ignorant les visages curieux qui me toisaient, telle des rapaces prêts à bondir au moindre signe de faiblesse de ma part. Ma place se trouvait en bout de table à côté de Er, plus que tout j'aurais préféré ne pas présider la table. Bien obligé de m'assoir là, je m'assis à ses côtés. Une petite cinquantenaire fit alors son entrée, elle ne mesurait pas plus d'un mètre cinquante, ses cheveux tenus en un chignon pointaient dans toutes les directions, son sourire affichait une passion éternelle et ses yeux riaient telles deux balises dans un univers sans amour. Elle était comme un phare parmi ces visages ternis par des songes noirs.
-"Bonjour à tous et à toutes."Dit-elle une lumière dans la voix. Elle était petite mais sa voix et son attitude compensaient cela sans problème.
-"Aujourd'hui nous accueillons un nouveau, je vous présente Wond le douzième" Aïe, encore ce chiffre, cela sonna comme une fausse note à mes oreilles "Je m'appelle Ïaga et je suis la directrice du camp. Je compte sur vous tous pour accueillir chaleureusement Wond. Bon appétit à tous."
Elle sortit de la salle et un brouhaha éclata. Comme il n'y avait encore aucun plat à table, j'attendis de voir comment les autres allaient se servir. Quand je vis des portes s'ouvrir dans le plafond et des bras métalliques en sortir, je frissonnai au souvenir des bras qui m'avaient attrapé quelques minutes auparavant, mais cette fois-ci les bras ne venaient pas pour m'attraper mais pour nous servir à manger. En voyant les différences de portions, je compris pourquoi il y avait un numéro sur chaque chaise, on recevait chacun une portion différente.
Le lendemain, je me dirigeai vers la salle à manger lorsqu'une fille m'aborda. Elle portait des petites lunettes rondes, avait des yeux marrons, des cheveux châtains et ses yeux brillaient de gentillesse.
-"Tu es le nouveau, n'est-ce pas?" Dit-elle.
-"Oui, je suis arrivé hier, et toi?"
-"Moi, ça fait un an que je suis y ici et je m'appelle Ophélie. Je suis la sixième."
Nous allâmes manger en nous racontant la vie qu'on avait vécue avant de venir à Issues. Ophélie venait du sud du pays et était d'une famille modeste.
Après le déjeuner, nous eûmes droit à deux heures de course. Je terminai bon dernier et notre coach me dit que j'allais devoir m'entraîner le week-end en plus pour combler mon retard.
Ensuite, après une courte pause, nous avons eu droit à deux heures de natation, à la fin de ces deux rudes heures comme d'habitude je terminai dernier et j'eus l'honneur de recevoir comme devoir deux heures de natation en plus le week-end. Je profitai de tous ses entraînements pour établir un classement des meilleurs et clairement Er était devant tout le monde.Une semaine passa ainsi en souffrance. Chaque jour je terminais sur les rotules pour me réveiller avec une douleur multipliée le lendemain. J'appris à connaître Ophélie et nous devînmes vite de bon amis, tandis que les autres ne m'avait qu'adressé la parole de rare fois.
Le samedi, après le déjeuner, Fortuna vint me chercher pour parler à la directrice. La directrice m'accueillit dans son bureau, qui était un grand bazar. Contrairement à partout dans le pays les murs étaient tapissés de papier peint bien moche, vous savez le vieux papier peint rayé de grand-mère. Des objets d'autres horizons étaient posés partout et au milieu de ce capharnaüm se trouvait la directrice.
-"Bonjour Wond, ça va? J'espère que ton installation ici se passe bien?" Me dit-elle d'un air maternel.
-"Euh...Oui" Balbutiai-je en contemplant son bureau.
-"Je sais que les première semaines sont les plus dures donc n'hésite pas à venir chez moi si tu as un problème."
-"Ok, je tâcherai d'y penser."
-" Bon, je ne t'ai pas convoqué pour te parler de ça. Je dois te parler de tes premier tests qui se dérouleront dans deux semaines, je voulais te prévenir que tu as intérêt à bien te préparer pour ces tests. Donc ne te relâches pas pendant les week-ends, ok?" Me dit-elle en me regardant droit dans les yeux.
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Believer
Science FictionL'eau ruisselait sur mon corps telles les larmes qui perlaient de mes yeux, je pleurais, je pleurais sans me soucier de la hauteur à laquelle je me trouvais, je pleurais pour mon passé, je pleurais pour mon futur, je pleurais pour l'humanité, je ple...