Combien de temps, minutes, heures, jours, semaines étaient passés? Je ne savais pas. Mais peu m'importait le temps, plus m'importait l'heure. Les soldats me servaient les repas sans plus aucune régularité. Je ne savais plus quand dormir, manger.
D'ailleurs, d'autres choses m'occupaient l'esprit. Que se passait-il pour Wond? Où étaient Ophélie et le reste? Allaient-ils venir nous sauver? Mais surtout, pourquoi ce soldat s'était excusé? Cela me semblait si étrange.
Dans notre pays, il était normal pour un soldat de cogner des personnes, surtout des détenus.
Les soldats ici étaient des zombies, des fanatiques dont le cerveau a été lavé pendant leurs formations.
Je passais le temps en méditant sur des questions sans réponse.
Jusqu'à ce qu'un jour, une nuit? On vint me chercher.
Menottée et encadrée de deux soldats, nous sortîmes de la cellule. Le fameux soldat en faisait partie.
Je lui lançai des regards, cherchant à voir s'il s'était finalement transformé en fanatique ou non. Son absence de réaction me fit penser, déçue, que oui.
Nous parcourûmes quelques couloirs déserts et arrivâmes finalement devant une porte lourde.
Le soldat inconnu qui se tenait à ma gauche palabra quelques longues minutes avant que finalement la porte ne s'ouvre sur un long couloir bordé de soldats bien armés.
La lourde porte se ferma derrière nous dans un claquement sourd. Une porte de plus m'aliénait à présent. Pourquoi m'amenaient-ils ici? Auraient-ils peur que je sache briser des murs?
-"Bonjour Errrrr!" Sonna à nouveau une voix dans ma tête.
Poussée par le soldat à ma droite, qui n'appréciait visiblement pas que je ralentisse la marche, je vérifiai la réaction du soldat à ma gauche, qui visiblement fixait un point invisible au loin. Vu son manque cruel de réaction, je conclus que c'était sûr, il était devenu un zombie comme les autres. Ce qui me rajouta le poids de la solitude sur le dos. Dire que j'avais pensé avoir trouvé de l'aide.
Une autre porte aliénante nous attendait de l'autre côté du couloir.
À nouveau le soldat dut user de son talkie-walkie pour nous faire passer.Cela ne présageait rien de bon.
La porte se ferma dans un grincement assourdissant sur une pièce policée.
Ïaga, matraque à la main, m'attendait au milieu de la pièce, deux autres soldats la flanquant. De quoi avaient-ils peur?
-"Bonsoir, bonjour, j'en sais rien." Saluai-je Ïaga.
-"Bonsoir, Er."
-"C'était vous dans ma tête dans le couloir."
-"Non, c'était Saeris, mais nous ne sommes pas ici pour discuter."
Je remarquai alors seulement le jeune ténébreux aux yeux rouges.
-"Si la prochaine fois tu pouvais ne pas crier? Cela me ferait plaisir." Lançai-je à Saeris avec un grand sourire.
Saeris m'ignora pour toute réponse.
Ïaga, qui d'habitude aimait parler, se retourna et fit signe au soldat de me faire avancer. Elle déverrouilla la porte derrière elle à l'aide d'un lecteur d'empreintes.
La porte, qui ne fit aucun bruit, s'ouvrit sur une pièce cubique de 3m de côté. Les murs étaient métalliques, chacun bizarrement sectionné en quatre.
Ïaga prit une grande inspiration et entra dans la petite pièce, les mains croisées dans le dos. Elle me fit face exactement au milieu de la pièce.
-"Perdu pour perdu, nous avons décidé de faire de toi notre cobaye pour les futurs prototypes." Dit-elle, alors que je venais de remarquer qu'elle n'avait pas de vieux bonbon en main. "Peut-être que grâce à toi nous pourrons enfin régner comme nos ancêtres l'ont fait jadis."
Le regard dans le vague, elle n'avait pour une fois pas l'air d'un monstre. Pour la première fois, Dieu sait comment, mais je pouvais apercevoir une âme, faible peut-être, mais véridique. Tordue, déchirée, blessée, mais toujours vivante.
Cet instant ne dura que quelques secondes, avant qu'elle ne revienne à son bon vieux sourire narquois.
-"Avance, rejoins-moi." Rajouta-t-elle, voyant que je restais clouée sur le pas de la porte toujours ouverte.
Considérant cela, un bref instant l'idée de fuir me passa par la tête. Mais je n'eus pas à réfléchir pour savoir que je n'avais aucune chance.
Je m'avançai, résignée, dans la pièce, laissant les quatre soldats et Saeris sur le pas de la porte.
-"Tu sais, Er, c'est la première fois que nous rencontrons des résistances au niveau de la lobotomisation de nos soldats. Il y a bien sûr déjà eu de forts caractères mais ils finissaient tous par craquer à un moment ou l'autre." Continua-t-elle son monologue en me tournant autour, comme autour d'un rat de laboratoire. "Malheureusement à cause de toi et tes amis malencontreusement morts, nous allons devoir tout recommencer."
Le mot me fit l'effet d'un coup de poing.
-"Morts?" Bredouillai-je.
-"Comment ça, tu ne le savais pas?" Fit-elle semblant de ne remarquer que maintenant.
-"Ophélie?" Marmonnai-je. Le regard au sol.
-"L'intello? Oui, elle aussi." Dit-elle comme si elle ne parlait que d'une anecdote.
-"Vous êtes un monstre!" Crachai-je, haineuse.
-"Je sais, on me le dit souvent quand je tue la famille des soldats récalcitrants." Dit-elle en souriant à pleines dents.
Elle menaçait à présent ma famille. Mais n'avait-elle pas eu assez en tuant ma meilleure amie et dix de nous douze.
-"Bon, nous ne sommes pas ici pour parler d'expériences ratées." Dit-elle en sortant une seringue de sa poche.
-"Pas encore." Gémis-je en reculant.
-"Tu as de la chance, c'est un nouveau prototype, plus puissant et plus long, et devine quoi, tu seras la première à l'essayer." Dit-elle, le ragard fou, un sourire découvrant jusqu'à ses dents de sagesse.
Je reculai jusqu'à ce que je me cogne aux soldats devant la porte.
-"Tenez-la!"
L'aiguille s'enfonça dans mon bras et Ïaga s'empressa de faire couler le liquide transparent dans mes veines.
Voili, voilou,
Un petit chapitre pour vous!👌Un peu en retard je vous l'accorde, mais comme on dit;"mieux vaut tard que jamais"😁
J'espère qu'il vous aura plu.🤔
Et je vous souhaite bonne semaine et à dimanche.😘🦄😂
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Believer
Science FictionL'eau ruisselait sur mon corps telles les larmes qui perlaient de mes yeux, je pleurais, je pleurais sans me soucier de la hauteur à laquelle je me trouvais, je pleurais pour mon passé, je pleurais pour mon futur, je pleurais pour l'humanité, je ple...