-"Wond," Sussura-t-elle avec un sourire timide."je t'aime."
Sa main toujours posée sur ma joue, je m'enivrais de son parfum. Car je savais qu'elle n'était pas qui elle voulait me faire croire.
Elle soupira avant de reprendre.
-"Mais je ne suis pas venue pour cela, Wond, je suis venue car Ïaga m'a expliqué la vérité." Dit-elle en soufflant le dernier mot, croyant sans doute que j'allais la harceler de questions. Voyant que je restais la à la fixer, le regard mélancolique, elle insista. "Wond, je connais la vérité!"
-"Moi aussi, Er, moi aussi." Dis-je sortant de mon silence. "Seulement tu ne connais pas la seule bonne, car tu ne peux la connaître." Dis-je me mettant à sa hauteur. "Car tu n'es pas Er." Dis-je, touchant d'un doigt le front de l'hallucination.
La fausse Er disparut, la pièce reprit sa teinte normale. La lampe qui pendait au plafond clignotait comme un épileptique.
J'étais seul debout au milieu. J'avais vaincu l'hallucination, j'avais gagné une bataille contre Ïaga, pourtant je ne ressentais aucune excitation. Je savais qu'en fin de compte je n'avais fait que lui fournir des informations pour battre ma conscience .
Je restais là à méditer sur la manière de m'y prendre, attendant qu'on vienne me chercher pour me ramener en cellule.
Une tentative d'évasion ne servait à rien: même dopés par l'injection, mes pouvoirs ne suffisaient pas. Surtout si la même force que la dernière fois intervenait.
La porte blindée s'ouvrit enfin dans un vacarme insoutenable. Je fixais la porte, m'attendant à voir Ïaga, Saeris, ou des soldats entrer à tout moment. Mais, contre tout attente, rien ne se passa.
"Wond, c'est Saeris." Entendis-je la voix du couloir clamer dans ma tête. "Ophélie t'attend à la sortie que toi et Er aviez voulu emprunter il y a plus d'une semaine. La voie est libre. Maintenant, fuis!" Il n'en fallait pas tant pour que je me lance dans un sprint en direction de la sortie.
"Combien de temps ai-je?" Me demandai-je.
-"4 minutes et 36 secondes." Répondit la voix de Saeris.
Je sortis de la salle de torture, comptant les secondes.
2, 3, 4
Le couloir était bien vide. Les soldats habituels avaient disparu.
8, 9, 10
Sans doute avaient-ils tous été appelés par la sirène qui m'assourdissait les tympans alors que je courais dans le couloir vide.
14, 15, 16
Je passai une seconde porte. Ma condition physique s'était bien dégradée, je sentais déjà que je devais décélérer.
20, 21, 22
Encore une porte de passée. Il ne m'en restait plus qu'une avant le couloir des cellules.
25, 26, 27
La porte passée, je me trouvais maintenant dans le couloir aux portes numérotées. 12,11,...Er! Était-elle aussi en cavale? Je me devais de vérifier, de plus cela me permettrait de reprendre mon souffle.
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Believer
Science FictionL'eau ruisselait sur mon corps telles les larmes qui perlaient de mes yeux, je pleurais, je pleurais sans me soucier de la hauteur à laquelle je me trouvais, je pleurais pour mon passé, je pleurais pour mon futur, je pleurais pour l'humanité, je ple...