28. Er

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Du béton gris et des chaînes, des sangles de cuir, voilà ma cellule. Gris, gris, gris.

Le soldat bien bâti qui s'occupait de moi ferma la porte derrière moi. Une barbe de quelques jours parsemait son visage carré. Quelque chose me perturbait dans son attitude. Ses mains tremblaient sur son arme et sa mâchoire serrée lui donnait un air de stress.

Il se retourna et, dans un moment de flottement, se mit à me regarder étrangement.

-"Ça va?" Demandai-je.

Le soldat, comme interrompu dans un rêve, perdit son regard carnivore et secoua la tête, me regardant cette fois d'un air méchant.

-"Arrête, sorcière!" Dit-il, en s'approchant de moi.

Complètement déboussolée par sa réponse, je fis quelques pas en arrière.

-"Arrêter quoi?" Dis-je me heurtant aux limites de la cellule.

-"Ne fait pas l'innocente, tu sais très bien de quoi je parle!"

Le soldat me propulsa sa crosse dans l'estomac, me mettant à genoux. Il croyait sans doute que j'allais tenter de m'échapper. Mais les portes fermées à double tour m'indiquaient fort bien que cela ne servait à rien.

Le soldat me plaqua à plat ventre d'un pied et entreprit de défaire mes liens. M'écrasant de tout son poids, le soldat m'empêchait de bouger.

Le soldat, une fois les liens défaits, m'attrapa les cheveux et me souleva, le regard enragé. Je précipitai mes mains vers les siennes, tentant désespérément de lui faire lâcher prise, criant de mal. Le soldat à qui mon entreprise n'avait visiblement pas plu, lâcha mes cheveux pour m'attraper à la gorge d'une main et de l'autre préparer un coup au visage. Mon regard croisa alors ses yeux gris foncé. L'horreur, voilà ce que je vis. L'horreur et le désir.

Le coup de poing propulsa ma tête en arrière, percutant le mur. Le soldat me lâcha et je m'étalai, à moitié consciente.  Les yeux mis-clos, je le vis m'attacher aux sangles et finalement partir, juste avant que je ne flanche.

10 secondes? 1 minute? 10 minutes? 1 heure? Dieu seul sait combien de temps j'étais restée inconsciente, quand j'ouvris enfin les yeux.

Ma pommette gauche et mes muscles étaient endoloris. Je levai les yeux vers la porte de fer, constatant qu'elle était bien fermée, et je regardai mes poignets. Mes poignets avaient viré au rouge, irrités par les sangles de cuir.

Les bras en l'air, je m'appuyai sur mes sangles pour me relever, histoire de me dégourdir un peu les jambes.

Après quelques minutes d'étirements, je regardai autour de moi à la recherche d'une issue quelconque. Le béton était frais, encore lisse, 4 mètres sur 4, un beau carré, une lourde porte de fer, voilà la cellule construite pour moi. Je me demandai à quoi ressemblait la cellule de Wond. Elle était peut-être pareille, mais dans ce cas je ne voyais pas pourquoi les cellules étaient surmontées de nos numéros respectifs.

Aussi me demandai-je pourquoi ma cellule était faite de béton et pas autre chose. À vrai dire, je ne connaissais pas vraiment mes pouvoirs contrairement à Wond. "Qu'est-ce qui obstrue du béton? Plein de choses!" Je savais que la couleur des yeux avait un lien avec les pouvoirs, j'avais vu ça chez Wond et Saeris. Les miens sont verts. "Des plantes? Un pouvoir psychique?" Non, je suis censée être la déesse du mariage, enfin même cela on ne peut en être sûr.

Finalement, je conclus que je ne pourrais le deviner. C'était frustrant mais j'allais devoir attendre qu'il daigne se montrer seul.

Je tuai le temps à imaginer toutes sortes de scénarios de fuite de la prison.  Avant de penser à Ophélie et les autres. "Qu'étaient-ils devenus et où étaient-ils? Regrettaient-ils leur choix de nous avoir laissés derrière? Planifiaient-ils de venir nous aider?"

Ainsi passèrent des heures. Combien? Dieu seul sait. De même qu'il est le seul à savoir si le repas qu'amena finalement un soldat était le déjeuner, le souper ou plutôt le dîner.

Sans fenêtre, il m'était impossible de savoir s'il faisait nuit ou si l'on se trouvait en plein jour.

Ainsi passèrent 3 jours, vu le nombre de repas que l'on me servit. Enfin, un soldat entra dans la cellule. Ce soldat se trouvait être le soldat qui m'avait incarcérée.

Le plateau dans une main, il ferma la cellule derrière lui, avant de se tourner vers moi et de planter ses yeux dans les miens. Après une curieuse pause, il s'avança vers moi et déposa le plateau à mes pieds. Quand il se releva et me regarda, je le vis hésiter. Voyant bien qu'il était sur le point de partir, je tentai un geste.

-"Que se passe-t-il, quelque chose vous embarrasse?" L'interpellai-je au moment où il se retournait.

Il s'arrêta en plein mouvement, visiblement en plein doute.

-"Allez-y, je suis attachée, il ne peut rien vous arriver." Insistai-je.

Quand finalement il se retourna et planta ses yeux dans les miens, je ne vis plus l'assurance et le calme qui y régnaient lorsqu'il était entré. Un désir profond et des doutes, voici ce que j'y vis, plutôt déstabilisant pour un soldat qui quelques jours auparavant m'avait frappée au point de me faire flancher.

-"Je...j...je voulais m'excuser." Dit-il finalement, détournant son regard du miens.

-"Vous excuser de quoi?" Demandai-je en fronçant les sourcils.

-"Je voulais m'excuser de vous avoir frappée, ce n'était pas nécessaire." Dit-il après hésitation.

-"Je vous pardonne." Dis-je surprise. Depuis quand un soldat s'excuse-t-il? Comme si un fermier s'excusait à la mère du veau qu'il avait envoyé à l'abattoir le jour-même.

Finalement le soldat sortit de la cellule les épaules affaissées.

Voili, voilou
Un petit chapitre pour vous😂👌

Je suis rentré hier de vacances, 😆
Donc comme vous pouvez constater j'ai fait au plus vite pour sortir un chapitre.💪📝

Aussi ne vous inquiétez pas, le prochain chapitre sortira lui bien dimanche.😁

En tout cas, j'espère que ce chapitre vous aura plus.🤔

Je vous souhaite une bonne fin de vacances à tous et à dimanche😘🦄🦄😊

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