Mon âme est tienne. [Embry Call]

2.

Cela faisait une trentaine de minutes que j'étais assise sur mon lit, j'attendais que mon réveil sonne : je n'avais dormi que quelques heures et j'ignorais pourquoi.
Habituellement, je m'endormais en peu de temps, puis, rien ne pouvait me réveiller. Mais cette nuit là, le fait de penser autant au jeune inconnu de la plage m'a tenu éveillée en plus de mes éternuements. J'étais tombée malade à cause du jeune amérindien : je serrais les poings, ils avaient l'air beaucoup plus immatures que moi. Je ne réagis même pas face à mon réveil : je l'éteignis très vite avant de me lever, de prendre des céréales et enfin, me préparer.
J'étais bien en avance aujourd'hui, et le temps à Forks était toujours aussi pluvieux, je disais au revoir à mon père et à Clausius avant d'aller dans ma voiture. J'allumais le chauffage le plus rapidement possible : j'avais froid, encore. Je roulais jusqu'à mon lycée, en prenant soin de me garer à côté de Dean, qui m'avait laissé une place à côté de son 4x4. Dean était châtain, il avait l'air plus âgé que le reste des garçons du lycée, il était svelte, grand et portait toujours ses lunettes de vue. Bien-sûr ce n'était pas le plus populaire du lycée, mais il était beau et les filles ne le lâchaient pas. Il ne s'est d'ailleurs, jamais intéressé à elles. Au début, j'avais l'impression que Dean m'aimait un peu trop depuis qu'on s'était embrassé lors d'un jeu (stupide) de la bouteille l'été dernier. Je sortis de la voiture et j'arrivais vers lui, il fit une mine boudeuse avant de lâcher un rire.

-Eh ! T'as l'air très heureuse aujourd'hui, tu as écrasé un petit chat sur la route ?
Je pouffais de rire avant de m'approcher de lui et recoiffer sa touffe châtain. Il posa son regard sur moi quelques secondes sans rien dire puis m'offrit un sourire gêné.

-J'ai mal dormi en plus de ça, je suis malade. Si tu savais pourquoi en plus ! déclarais-je en soupirant.

Je lui expliquais alors ce qu'il s'était passé, l'air toujours intéressé par ce qu'il se passait dans ma vie. Je lui expliquais toujours aussi énervée et en parlant fort, il secoua la tête en fronçant les sourcils.

-Ce Embry a l'air d'un petit con. J'aurais dû être là pour t'aider.. Il n'a pas le droit de te jeter dans l'eau puis, il se passe quoi avec son père ? C'est vraiment n'importe quoi, dit-il en me prenant par les épaules pour me rassure. 
"J'aurais dû être là pour t'aider" me dit-il souriant doucement, Dean a toujours été là pour moi, il n'avait pas peur de se faire frapper par les brutes du lycée parce qu'ils me regardaient d'un air trop pervers. Je lui fis un gros sourire et l'embrassa sur sa joue qui devint très vite rouge, ce que j'ignorais.
En ouvrant mon casier aux côtés de Dean, Claire débarqua comme par magie à côté de nous avec un petit sourire. Ses cheveux blonds aussi courts que ceux de Dean lui donnaient un certain charme, elle avait son style, des collants troués et ses chaussures en plateforme, la seule chose qui me dérangeait c'est qu'elle était rachitique, elle avait l'air malade et ça, depuis toute petite.

-Bon. Comme vous savez, je fête mes dix-huit ans dans une semaine, déclara-t'elle tout excitée. Donc, vu que je sais que vous êtes deux petits êtres fragiles, non cette année je ne vous obligerai pas à boire. Mais vous viendrez à la soirée !

1 semaine ? Déjà ? J'acceptais bien évidemment accompagné de Dean, et nous allions en Biologie tous les deux, laissant Claire partir en Français très, très doucement pour y manquer quelques minutes.

Comme d'habitude durant les travaux de groupe, Dean et moi parlions de tout et de rien : les potins ne nous intéressaient pas, on parlait de nos vies, ce qu'on aimait faire. Il me parlait de son jeu video de zombie et je levais les yeux au ciel : "Bah quoi ? C'est plus intéressants que tes livres là !" Je riais. À la pause déjeuner, tous trois assis à la table je racontais la même histoire d'Embry à Claire, elle ne parlait pas. Elle attendait que je finisse sans montrer la moindre émotions, à la fin, elle ignora totalement mon histoire.