27 : sept ans après.

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Sept ans après le chapitre 26.

[Point de vue Lana Wyers]

Je contemplais les flammes provenant de ma cheminée.
Sept ans étaient passés depuis mon départ de Forks : j'avais passé quatre ans à étudier la littérature en Arizona.
Le soleil d'Arizona me plaisait, le beau temps me rendait heureuse mais la nostalgie de Forks était toujours présente.
J'étais heureuse qu'Embry m'ait suivi jusqu'à là-bas. Qu'il ait décidé de vivre avec moi et de ne pas me lâcher.
Il s'était trouvé un boulot de mécanicien là-bas, s'était fait des amis et appréciait lui aussi le beau temps de la ville.
À vrai dire, tout se passait divinement bien.

Mes yeux se baissèrent sur les photos éparpillées sur la table basse du salon.
Il y'avait toute ma vie, tous les gens que j'aimais et ceux que j'ai aimé.
J'attrapais une photographie à mourir de rire de Dean Davis, Claire Silver et moi. Nous venions de fêter les dix huit ans de Claire : Dean et moi regardions Claire d'un air jugeur tandis que la blonde faisait un cul sec.
Je secouais doucement la tête. Oh mes amis.
Mes amis de toujours.

Dean avait épousé une londonienne branchée, Leigh. Son métier était plutôt confortable, il était à peu près heureux : même si lui et Leigh n'arrivaient pas à avoir d'enfants.
J'ai rencontré Leigh il y'a quatre ans, le jour du mariage même, j'étais fort surprise de voir que Dean pouvait plaire à une si belle femme.
Dean et elle avaient eu le droit à mon petit discours.... ou plutôt mes sanglots.

Je cherchais les photographies du mariage de Dean mais je tombais sur Lena, une petite vietnamienne de deux ans.
Je me mis à sourire de toutes mes dents et la contempla.
Elle s'appelait Lena Silver. Et c'était la fille adoptive de Claire et de sa femme, Marie.
Claire était parti vivre à New York pour ouvrir son salon de tatouage.
Tout d'un coup, une petite française était rentrée : et ce fut le coup de foudre.
Elles adoptèrent Lena au Vietnam, et je devins sa marraine (préférée.)

Je me mis à sourire, les larmes aux yeux.
Dans deux ans, j'allais avoir trente ans. Et tout ce que j'avais vécu n'avait rien de banal ou d'ennuyeux. Non.
J'avais eu une vie mouvementée, digne de fictions.
J'ai aimé, détesté, perdu, retrouvé et blessé. Mais tout était intense, du début à la fin.
J'étais à présent une femme, l'adolescente timide et pas sûre d'elle sur ses photos était bien derrière moi.
Je les regardais encore : Claire et moi en train de boire un milkshake au Paul's Coffee, Lenny et moi au Noël de mes dix sept ans.
Je soupirais doucement : papa allait bien, et que dieu le préserve.
Il était d'ailleurs ravi que j'achète une maison à Forks et que j'y habitais à présent : et j'avais même un travail.

J'avais écris un livre. Et j'étais sur mon second.
Le premier a été un succès à ma plus grande surprise : je m'étais secrètement inspiré de ma vie. Une adolescente sortant avec un loup garou, une histoire très ordinaire, quoi.
Ils comptaient même en faire un film.
Et ils ne savaient même pas que c'est une histoire vraie.
Mon histoire.
Celle d'Embry.

Je frissonnais doucement en attrapant une photo de moi petite avec ma mère sur la plage de la Push. Je fronçais les sourcils : cette photo me disait quelque chose et j'étais presque sûre de l'avoir gardé près de moi dans ma chambre lorsque j'étais plus jeune.

Ce n'est pas tant la présence de ma mère trop souvent absente sur la photo qui me posait problème mais c'était la Push.
Je me levais d'un bond et j'attrapais mes clefs de voiture.

J'avais un sentiment de déjà vu.
Je savais que cette photo m'avait emmener là-bas pour la première fois.
J'avais même emmené Clausius... Mon pauvre chien.

Je me souvenais de ce jour, ce jour maussade, tristement ennuyeux.
Pourquoi j'étais parti comme ça ? Pourquoi, moi, tête enfouie dans mes livres, j'avais décidé de m'y rendre ?

Mon âme est tienne. [Embry Call]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant