Camp Jaha

Chapitre 38

Vendredi 15 janvier ; 17 heures 00 - Appartement de Lexa.

On vient d'arriver en toute sécurité à l'appartement de Lexa. J'ai très bien roulé, mais j'ai bien remarqué que Lexa était soulagée d'arriver à son parking privé. En chemin, j'avais senti mon nouveau téléphone vibré. Lexa a dû fouiller dans ma poche pour répondre. Il était évident que c'était l'une des filles comme je viens de tout changer. C'était en effet Raven qui nous annonçait qu'elles allaient faire les courses pour passer la soirée ensemble ce soir. Contre toute attente, Lexa leur a seulement demandé de ne pas exagérer sur leur achat. Je n'ai rien dit, mais j'ai peur que Lexa ne sache pas à qui elle a confié cette tâche. J'espère qu'Anya sera restreindre les envies de ma meilleure amie. Elle a tendance à abuser sur ce qu'elle ne doit pas prendre, comme l'alcool par exemple. Pendant leur absence, on en a profité pour monter toutes les affaires qui étaient dans la voiture. J'ai rapporté ma valise et celle de Raven dans la chambre d'amie comme nous allons se la partager. Lorsque tout est bon, je rejoins Lexa qui vient de s'installer sur le canapé. Elle s'est plongée dans un livre alors qu'elle me laisse libre de regarder ce que je veux à la télé. Son humeur s'est légèrement calmée, ce qui me rassure. Je ne sais pas du tout ce qui lui a pris avant. C'était bien la première fois qu'elle exprimait aussi clairement sa mauvaise humeur et je n'en ai pas l'habitude. Les minutes finissent par s'écrouler, mais les filles ne sont toujours pas là. Lexa n'a pas l'air de s'inquiéter contrairement à moi. En plus, je ne trouve rien d'intéressant à la télé et je commence à m'ennuyer.

- Dit, Lex ?

- Hum ?

- J'ai encore ma vitre trempée à mettre sur mon téléphone. Tu peux me la mettre ? Je n'arrive jamais à faire ce truc.

- Si tu veux. Cherche-le et je te le fais.

Je souris et je m'empresse d'aller le récupérer. J'avais laissé le sachet sur le bureau de ma chambre. Lorsque je reviens, son livre est posé sur la table basse et elle m'attend patiemment. Je lui donne le tout et me rassieds à ma place. Elle dépose le tout à plat sur la petite et je l'observe attentivement lorsqu'elle nettoie mon téléphone. Elle sort ensuite la vitre et s'arrête un instant pour me regarder.

- Tu veux que la vitre soit de travers ou avec des bulles ?

- Quoi ? Bah non pourquoi ?

- Alors peux-tu, s'il-te plaît, te décoller de moi ? Tu me déconcentres.

- Pardon, marmonnai-je en m'enfonçant dans le canapé. Ce ne serait que vengeance. Toi aussi tu m'as déconcentré au magasin.

- Ça n'a rien à voir, sourit-elle. C'était seulement pour rire. Puis toi, tu as quelque chose à perdre.

- Pour rire ? me moquai-je en croisant mes bras. Si tu le dis.

Elle ne dit plus rien et continue à mettre ma vitre trempée avec beaucoup de concentration. Je surveille de loin son travail qu'elle fait rapidement, puis elle vérifie mon téléphone. Elle me le rend finalement avec un fier sourire.

- Voilà princesse. C'est mis et avec aucun défaut.

- Merci.

Je lui embrasse la joue pour accompagner mes paroles et je finis par ouvrir un de mes réseaux sociaux. Il y a des lustres que je ne l'avais plus fait ça. Le plus bizarre, c'est que ça ne m'avait même pas manqué. Depuis que je suis à l'école, je suis comme déconnectée.

- Hé, je ne t'ai pas autorisé à racheter un téléphone pour que tu y reste à longueur de temps dessus.

- On dirait que j'entends ma mère. Et au cas où tu te poserais la question, ce n'est pas un compliment.