Chapitre 4

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Lundi 12 octobre ; 09 heures 20 - En cours.

Il y a une semaine exactement, je quittais Miami pour intégrer cette école. Je commence petit à petit à petit à m'habituer dans ce nouvel environnement, même si ce n'est pas évident tous les jours. J'entame en ce moment ma deuxième heure de cours où je discute tranquillement avec Octavia. Cette dernière n'est plus aussi coincée et sérieuse qu'elle l'était au début. On rigole et parle énormément. C'est devenu une mauvaise habitude puisqu'on a tendance à décrocher des cours et à se faire réprimander par nos professeurs. Nos rires se mélangent à des bruits de pas qui raisonnent dans le couloir. Les murs épais perçoivent le moindre bruit quand la porte est ouverte. Personne n'y prête attention, jusqu'à qu'on toque à la porte. Le silence règne à part mon rire que je ne parviens pas à étouffer. Cela me vaut un regard sévère de mon professeur qui s'avance en même temps vers la porte pour inviter l'inconnu à rentrer. Il n'aurait pas eu besoin de prendre cette peine quand je remarque qu'il s'agit de ma responsable en mode furie. Ils se font tous petit quand elle parcourt visuellement la pièce jusqu'à tomber sur moi. Ses yeux se rapetissent et deviennent noirs de colère. Octavia est obligée de me donner un coup de genou pour que je calme mon fou rire.

- Excusez-moi du dérangement Monsieur Smith, début-elle sans détourner ses yeux. Je viens juste récupérer une élève qui ne reviendra pas le reste de la journée. Si vous pourriez passer le mot à vos collègues.

- Oh, euh... Oui oui, pas de soucis Mademoiselle Woods.

Même mon professeur est intimidée par elle. Pathétique. Je comprends mieux pourquoi ma réputation est montée en flèche en à peine une semaine. La plupart me connaissent déjà comme l'élève courageuse qui ose tenir tête à la commandante. Je suis blasée de ce cinéma. Je cherche le soutien de ma voisine, mais cette dernière semble tétanisée ce qui se passe devant elle. Elle a un mouvement de recul au moment où Woods frappe violemment ma table de ses mains plates, me faisant sursauter. Nos visages ne sont qu'à quelques centimètres quand je pivote ma tête dans sa direction.

- Hé ! lâchai-je d'un air outré. Il faut faire attention au matériel de l'établissement, voyons !

- Ferme-là, Clarke. Juste, ferme-là si tu ne veux pas que je m'énerve encore plus, me menace-t-elle. Range tes affaires. Maintenant !

C'est qu'elle est remontée à bloc la brunette ! Je ne l'ai jamais vu aussi colérique ou encore employer un ton aussi méprisant. Je souris en rassemblant mes affaires. Je ne devais pas être assez rapide pour elle parce qu'elle récupère mon sac au sol pour ranger elle-même mon bloc note pendant que je regroupe mes stylos dans ma trousse. J'ai à peine le temps de la fermer qu'elle me la prend des mains pour la jeter dans le sac. Elle le referme et le colle contre mon torse, d'une telle violence que ma chaise recule face au choc.

- J'espère que tu es en forme, parce que je ne vais rien t'épargner aujourd'hui. Bouge-toi, on y va.

J'ai à peine le temps de mettre ma veste camouflée et mon sac sur le dos qu'elle me pousse dans l'allée pour que je passe devant. Je ne me débats pas et surtout, je ne réplique pas. J'ose à peine le faire quand elle est calme, alors le faire maintenant serait défier le diable en personne. Je l'ai assez côtoyée la semaine dernière pour connaître sa froideur et sa force. Je ne fais clairement pas le poids mentalement et physiquement. J'attends dans le couloir le temps qu'elle s'excuse du dérangement auprès de mon professeur. Quand elle me rejoint, j'ai le réflexe de baisser la tête pour fuir ses yeux. J'ai certainement réussi le meilleur coup de ma vie, mais devant sa carrure impressionnante, je redoute déjà la suite.

- Je ne sais pas comment tu t'es démerdées pour parvenir à faire ce que tu as fait, mais ça va mal aller pour toi ! me réprime-t-elle.

L'idée de nier les faits me traverse l'esprit, mais ça ne servirait à rien. Mon silence l'incite à tirer mon bras pour avancer. Elle me tient toujours de la même façon, mais c'est la première fois qu'elle me fait aussi mal. Elle est vraiment en rogne. Je peine à suivre son rythme. Je ne dis rien, de peur qu'elle accélère si j'ose râler... Et puis merde, je n'ai pas à me laisser faire !

Camp JahaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant