Camp Jaha

Chapitre 41

Mercredi 27 janvier ; 16 heures 30 - Chambre de Clarke et Octavia.

Si j'avais dit qu'un jour ma chambre viendrait une pièce où on se regroupe pour réviser, je n'y aurais pas cru. Quelques jours à peine après la reprise dans ma nouvelle classe et je me sens déjà complètement larguée. Comment ai-je pu prendre cette option ? Je ne pensais pas dire ça un jour, mais... Ma mère avait raison sur une chose, je ne suis pas une matheuse du tout.

- Hey, tu te concentres ? me rappelle-t-on à l'ordre.

Je soupire en frottant mon bras où Niylah vient de me frapper. Comment puis-je me concentrer avec ces matières ? Il y a beaucoup trop de chiffre !

- Ne peut-on pas faire une pause ?

- On vient d'en faire une, t'exagère.

Je me retourne pour sourire à Bell qui pouffe dans mon dos. Celui-ci se trouve à terre contre le lit de sa soeur puisque les deux lits sont pris par Octavia en personne et Murphy. Quant à Niylah et moi, elle a voulu qu'on prenne position devant mon bureau pour travailler dans les meilleures conditions. Je soupire pour montrer mon mécontentement.

- Peut-on arrêter alors ? Je commence en avoir marre.

Elle m'étudie un moment, en se demandant certainement si je plaisante. Non, ce n'est pas le cas. Je n'en peux vraiment plus. Ma tête va exploser avec la migraine qui commence à surgir.

- Bon... Je ne peux pas te forcer après tout.

Sa décision  me fait sourire, tout comme la réaction des mecs qui gémissent de soulage. C'était comme si c'était la seule chose qu'ils attendaient depuis que nous sommes ici. Je suis tout autant contente qu'eux, que Niylah me libère. En aucun cas Lexa m'aurait laissé me défiler comme elle est en train de le faire, mais je ne me sens plus capable de continuer ainsi. Je n'ai en aucun cas la concentration pour réviser. Mon esprit est beaucoup trop perturbé depuis quelques jours. Le silence qui régnait dans la pièce est interrompu par les grognements de Murphy lorsqu'il s'étire.

- Il était temps, putain ! jure Murphy. De toute façon il y en a ras-le-cul de bosser d'arrache-pied pour au final recevoir des sales notes. Je vais me changer les idées en salle commune. Qui vient avec moi ?

- Très bonne idée, s'empresse de répondre Bell. J'ai cru que personne n'allait jamais le proposer.

Je souris en les voyant ranger leurs affaires aussi rapidement que l'éclaire. Contrairement à eux, je prends mon temps. Je ne suis pas aussi pressée de sortir d'ici. Les filles ont l'air d'être du même avis. Enfin, Niylah prend son temps aussi et Octavia n'a même pas l'air de remarqué ce qui se passe avec son téléphone sous les yeux et ses écouteurs dans les oreilles. Les garçons ont l'air de comprendre notre motivation parce qu'ils s'en vont en disant qu'on se rejoindra plus tard. Il ne reste plus que Niylah et moi. Je me retourne vers O qui n'a pas changé de position avant de me retourner vers Niylah à nouveau. Elle me regarde curieusement avant de me sourire timidement.

- Tout va bien ?

- Si on veut...

- T'es moins joyeuse depuis quelques jours. C'est à cause des cours ? Ou peut-être est-ce à cause d'Ontari ?

Je soupire en haussant mes épaules. Il y a tellement de choses qui ne vont plus en à peine une semaine que je ne sais plus pourquoi je ne vais pas bien. L'avantage de ce passage, c'est que je découvre bien tardivement les gens géniaux qui m'entourent. J'ai toujours eu Octavia et Murphy qui continue à être adorable avec moi, mais ce n'est plus les seules désormais. Il y a Niylah, Bell et tous les autres. Je vais mal, ce n'est plus un secret pour personne. J'ai bien essayé de cacher mes expressions, mais c'est devenue difficile alors que je passe des nuits aussi atroces les unes que les autres.