Camp Jaha

Chapitre 66

Mercredi 03 mars ; 05 heures 30 - Chambre de Clarke et Octavia.

Je dormais paisiblement jusqu'à que je sente ma couette se relever, offrant un courant d'air à mon corps frileux. Bien évidemment, je ne manque pas de m'effrayer, petite peureuse que je suis, mais je suis bien vite accueillie par un souffle chaud.

- Shhht. Ce n'est que moi.

Un sourire prend possession de mes lèvres, bien que je sois dans le brouillard total. Lexa se glisse sous ma couette et j'en profite pour me tourner et enfouir mon visage dans son buste. Je peux sentir son sourire lorsqu'elle embrasse mon front, tout en me serrant contre elle. Son corps est gelé, mais il commence déjà à se réchauffer contre le mien.

- Joyeux un mois, mon amour, marmonnai-je contre sa poitrine qui bourdonne de satisfaction.

- Joyeux un mois, répète-t-elle dans un murmure.

Je souffle d'apaisement, n'osant plus bouger, ni la lâcher. J'ai peur que ce soit qu'un rêve, mais je continue à la toucher et elle est toujours ici. Il est certain que je n'arriverais plus à m'endormir, mais peu m'importe. Je suis bien posée contre elle. Ses bras m'avaient manqué. Après tout, on s'habitue toujours trop vite aux bonnes choses.

- Je savais que tu allais prévoir quelque chose, soufflai-je. Ce n'est pas juste. Je n'ai pas les mêmes avantages que toi.

Elle glousse, faisant à nouveau vibrer sa poitrine sur laquelle je repose. Il s'agit d'une bonne surprise. Je n'y avais pas du tout pensé. Commencer ma journée dans ses bras me donneras énormément de motivation et de la bonne humeur.

- Dites, s'élève grave la voix de ma colocataire. J'accepte exceptionnellement que vous vous pelotez à côté de moi parce que c'est vos un mois, mais s'il-vous plaît, soyez silencieuse.

On rit alors que je l'entends se retourner dans son lit. Lexa me calme en laissant sa main glisser sous mon t-shirt. Il est bon de la sentir. J'apprécie qu'elle touche ma peau.

- Tu as compris, bébé ? me sermonne-t-elle faussement.

Je souris en hochant la tête en me collant au maximum contre elle. J'inspire un bon coup pour prendre ma dose de son odeur. Je suis contente qu'elle soit ici, dans mon lit. Je vais avoir le droit à son odeur dans mes draps. Elle va m'aider à mieux dormir, même si ce sera une joie et un supplice à la fois les prochaines nuits. Je relève ma tête et je saisis ses lèvres durement. Ceci est un autre supplice que je compte bien profiter en ce si bon matin. Il est dur de ne pas pouvoir consommer ce qui nous appartient, alors qu'on le voit tous les jours. On continue ainsi, pendant la demi-heure qui nous est permise. La fin fut signalée par notre réveil strident qui raisonne dans le couloir. Lexa soupire et je peux voir sur ses traits qu'elle est déçue que ce soit déjà fini. Pour autant, elle ne bouge pas. Octavia a eu le temps d'ouvrir le volet, laissant passer la lumière du jour qui  nous éblouit au passage.

- Si tu ne te lèves pas, ça veut dire qu'on a le temps pour se préparer ? demande O.

- Certainement pas, se moque-t-elle. Allez, debout ma belle.

- Encore un peu, marmonnai-je.

Octavia rit en partant s'enfermer dans la salle de bain. Son départ me fait reprendre mes baisers, mais Lexa glousse en me repoussant avec délicatesse. Elle m'embrasse finalement front et sort du lit. Je n'avais pas remarqué à cause de l'obscurité, mais elle porte déjà son t-shirt de la journée. Je la suis des yeux et je repère alors son pantalon et sa veste qu'elle enfile avant le retour d'O. J'aurais apprécié m'habiller aussi, mais mes habits se trouvent dans la salle de bain.