Chapitre 56

23.1K 659 333
                                        


Vendredi 19 février ; 15 heures 00 - Vancouver.

- Maman, soupirai-je à nouveau. Dois-je vraiment me battre avec toi à ce sujet ?

- Pourquoi ne voudriez-vous pas rentrer aussi ? Je m'attendais vraiment à ce que vous veniez.

- Combien de fois vais-je devoir me répéter ? répliquai-je d'un ton blasé. J'ai un entretien mardi. On serait bien venue après, mais tous mes amis restent ici.

- Oui, mais...

Elle commence sa phrase, mais elle s'arrête rapidement pour soupirer à son tour. Voilà près d'un quart d'heure que je suis en train de me débattre avec elle au sujet de notre retour possible à Miami. Je savais que ce serait compliqué de lui annoncer qu'on ne viendrait pas, mais certainement pas à ce point. Elle semble vraiment contrariée.

- J'aurais apprécié vous revoir... Puis, je m'inquiète un peu de laisser Charlotte voyager seule.

- Oh allez, ça ne lui fera pas de mal de se débrouiller seule, tu ne crois pas ? Et puis, ce n'est pas comme si nous n'allions plus remettre les pieds à Miami. C'est juste que ces fins de vacances ne nous arrangent pas.

- Oui, j'ai compris...

Je roule des yeux en me retournant pour m'adosser contre la rambarde de notre petit balcon. J'étais sortie pour m'isoler un peu. Je n'avais pas besoin que Lexa entende notre discussion. Qui sait comment elle aurait pu tourner. Étonnement, elle se passe plus calmement que je l'avais imaginé. Surtout pour un désaccord. Elle n'avait encore jamais agi ainsi avec moi. C'est bien la première fois qu'elle cherche à me voir et c'est peut-être pour ça que je ne suis pas aussi rude pour une fois. Dans ce nouvel angle où je me suis placée, je peux voir l'intérieur de notre chambre. C'était peut-être une mauvaise idée de me déplacer. Lexa est en train de rassembler nos affaires, m'offrant une parfaite distraction. C'est notre dernier jour aujourd'hui et nous partons dans l'heure qui suit... J'ai mon ventre qui se retourne rien que d'y penser. J'aurais adoré prolonger ces vacances.

- J'avais pris quelques jours de congé, tu sais, poursuit ma mère, en me sortant de ma contemplation.

- Essayerais-tu de me faire culpabiliser ? me moquai-je. Je peux être plus forte que toi à ce jeu, maman. Tiens, par exemple, tu n'avais encore jamais pris de vacances pour moi.

Un petit blanc se créé. Je peux presque sentir sa nervosité d'ici et pourtant, je n'ai même pas encore haussé le ton pour une fois. Elle sait que j'ai raison et elle doit avoir peur que je me fâche. Cependant, maintenant que j'y repense, je ne peux pas lui en vouloir. Notre relation était tellement bancale qu'elle évitait de prendre des vacances en même temps que moi. C'était mieux pour tout le monde s'il ne voulait pas connaître sept à quinze jours d'engueulade à en claquer les portes.

- Bon, j'ai compris, soupire-t-elle. J'abandonne, mais penses-tu que vous pourrez revenir bientôt... ?

- Je sais pas. Certainement. On fera en sorte de rentrer durant un week-end, si tu veux tellement nous voir. Lexa t'a tellement marqué ou quoi ? me moquai-je légèrement.

- J'adore Lexa, mais j'aimerais également passer du temps avec toi.

Je me mords nerveusement la lèvre. Ses paroles m'ont l'air remplies de sincérité, mais je ne sais pas pourquoi, j'ai l'impression que cela cache quelque chose. Elle a vraiment insisté pour la présence de ma copine, ce qui est très perturbant. Ma rêvasserie se fait rapidement interrompre par Lexa qui me fait de grands signes à l'intérieur pour attirer mon attention. Ce n'est pas compliqué de comprendre qu'elle attend mon aide. Je soupire en passant ma main dans mes cheveux.

Camp JahaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant