Chapitre 22

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Lundi 30 novembre ; 08 heures 15 - Etablissement scolaire.

Passer une journée dans la neige, c'est bien. Le faire deux jours de suite et tomber malade, ça l'est moins. Je me suis coltinée une grosse grippe. En voyant mon état vendredi matin, Woods m'a carrément interdit d'aller en cours. J'étais juste bonne à me recoucher pour passer la journée au lit. J'ai même dû renoncer à mon retour à Miami alors que ma permission a été accepté. Je me suis dit que ce n'était pas la peine de rentrer pour rester au lit et refiler mes microbes à tout le monde. Woods est restée du coup et elle a passé un peu de temps avec moi lorsque je ne dormais pas. Je n'étais même pas capable de lui parler à cause de ma voix rouée. C'est qu'à partir d'aujourd'hui que j'ai retrouvé un minimum de parole.

J'éternue pour énième fois en me rendant dans le bureau de mon instructeur. Comme mon état s'est légèrement améliorée aujourd'hui, j'ai insisté pour retourner en cours. Woods ne pouvait pas m'interdire d'y aller, encore moins devant la détermination que j'y ai mit. Je n'avais pas envie d'empirer mon retard alors que j'en ait encore. Tout était bon, mais je n'aurais jamais imaginé que mon prof me refuserait en voyant ma mine. Bon, il est vrai que je suis un peu blanche, que j'ai l'air fatiguée et que je n'ai pas encore totalement retrouvé ma voix, mais je me sentais capable de travailler ! Il m'a finalement laissé une chance, mais c'était de courte durée. Il m'a obligé de sortir au bout de cinq minutes parce que je n'arrêtais pas de tousser de me moucher. Génial, non ? Pour une fois que j'étais motivée, on m'interdit de travailler. Je toque à la porte du bureau qui est grande ouverte. Les deux instructeurs dont j'ai l'habitude de côtoyer relèvent instinctivement la tête au bruit.

- Il m'a renvoyé à cause de mon état, marmonnai-je d'une voix cassée.

J'ai une voix de canard. Ray se retient son rire. J'ai moi-même du mal à comprendre ce que je viens de dire. Je croise les bras pour resserrer ma veste contre moi. Les classes sont peut-être chauffées, mais les couloirs c'est une autre histoire.

- Tu m'étonnes, pouffe Ray. Tu ressembles à un zombie !

- Arrête de te moquer, Anya, la sermonne Woods. Je t'avais prévenu que c'était une mauvaise idée.

J'éternue et je laisse ma main devant mon nez en sentant que ça coule. C'était la chose de trop pour Ray qui explose de rire. Ma responsable se lève en prenant sa veste au passage. Je la remercie lorsqu'elle m'offre un mouchoir. Elle m'a donné un paquet ce matin, mais il est déjà vide. Bon, je ne peux que lui donner raison. C'était vraiment une mauvaise idée d'essayer de retourner en cours.

- Je vais la raccompagner dans sa chambre. Je reviens tout à l'heure.

- Pas de souci. Bon rétablissement Clarke.

- Hum, merci.

Elle me raccompagne jusqu'au dortoir. Je fais un passage dans la salle de bain pour me vêtir d'un jogging et d'un plus gros pull et j'en profite pour me laver les mains. Je me plonge dans mon lit ensuite. Dire que j'avais pris la peine de le faire au carré. Woods me regarde avec amusement. Elle s'approche de moi et vérifie ma température. Nous savons toute les deux que si je suis malade, c'est à cause de ma rechute il y a peu. Mon système immunitaire est naze. Le comprimé que Woods m'a donné ce matin doit faire son effet puisque selon elle je n'ai plus de fièvre. J'en avais ce week-end. J'avais l'impression de revenir quelques semaines en arrière.

- Bon, je vais chez Jaha pour savoir si je peux t'emmener chez le médecin. Tu as besoin d'un traitement adapté si tu veux guérir rapidement. Je n'en ai pas pour longtemps. Reste sagement ici en attendant.

- Très drôle. Où veux-tu que j'aille ? grognai-je.

- Avec toi, on ne sait jamais, sourit-elle. Je reviens.

Camp JahaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant