Chapitre 48

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Samedi 06 février ; 20 heures 30 - Chez Miller.

Je ne me sens pas très à l'aise de me retrouver ici. La maison de Miller est bondée. En sortant de la piscine, Raven a reçu un message de ce dernier, nous invitant à sa soirée de ce soir. Contre toute attentes, nos copines y étaient tentées. Je ne m'attendais pas à ce que ce soit le cas de Lexa, elle qui a tendance à me vouloir loin des soirées. Le fait qu'elle m'accompagne doit changer beaucoup de choses. Nous voilà donc devant la maison, comme figées à savoir si nous allons y entrer ou non. Je ne sais pas si c'est le cas des filles, mais pour moi, c'est mon cas. La musique est tellement forte qu'elle fait trembler les murs. Il s'agit d'une vraie soirée étudiante, comme nous les connaissons. Rien que sur le perron, nous pouvons déjà voir une dizaine de jeunes avec des gobelets rouges ou des clopes à la main, voire certainement des joints.

- J'ai l'impression de retourner cinq ans en arrière, commente Anya.

- C'est sûrement le cas, glousse Raven, ce qui lui vaut un regard noir.

- C'est une fraternité ? demande Lexa.

- Oh non, rit Raven. C'est la maison de Miller, un pote à nous. Ses parents sont souvent absents le week-end, du coup il en profite pour faire des fêtes et vu que ça se faisait régulièrement, ses soirées ont fini par être connu.

- Bon, on y va ou va-t-on rester ici à les regarder comme des imbéciles ?

Les filles me regardent d'un air ahuri. J'étais celle qui voulait le moins venir, alors ce n'est pas étonnant. Cependant, je me sens vraiment idiote à attendre ici. De plus, si nous y allons pas bientôt, je risque de faire demi-tour à force de trop penser. Les souvenirs de mes dernières soirées sont en train de refaire surface. Si Lexa savait que c'était ici où je m'étais réveillée avec un élastique autour du bras, elle n'aurait peut-être pas accepté la soirée. Anya et Raven sont les premières à avancer. Lexa m'offre un sourire que je lui rends. J'attrape sa main qu'elle me tend pour enlacer nos doigts. C'est rassurant de l'avoir à mes côtés ce soir. Nous suivons les filles entre les jeunes. Certains nous regardent comme si on était des spécimens à part, d'autres s'amusent à nous siffler. Je glousse en voyant Lexa rouler des yeux à leur réaction futile. Au début, j'avais toujours vu Lexa comme une fêtarde, vu la façon dont elle semblait tellement badass, mais mais à force de la côtoyer, je me rends compte que c'est tout le contraire.

- Ils sont toujours comme ça ici ? marmonne-t-elle.

- Serais-tu dépasser par les évènements ? la taquinai-je.

- Non. J'étais en train de me demander si les étudiants étaient partout les mêmes, mais on dirait que j'ai ma réponse.

- J'ai toujours dit que ça s'empire d'année en année.

- T'as raison. Ce sera une raison de plus pour ne pas me quitter ce soir.

- Loin de moi cette idée.

Je me colle à elle pour accompagner mes paroles. Elle passe son bras autour de ma taille en retour, tout en m'embrassant ma tempe. Je me sens en sécurité à ses côtés, tout comme Lexa doit être rassurée, vu la façon dont elle me tient. Ce qui me chiffonne, c'est qu'elle ne m'a pas l'air très à l'aise dans cet environnement. Nous traversons le hall où je salue quelques connaissances de lycée qui me reconnaissent. Je regarde autour de moi pour m'assurer que Finn ne soit pas là. J'espère sincèrement qu'il a lâché l'affaire maintenant. Je ne serais pas comment je réagirai si on serait amenée à le croiser. J'inspire fortement à cette pensée. Ils sont interrompus par Lexa lorsqu'elle est obligée de me reprendre ma main pour passer à des passages plus étroits. Elle passe devant en serrant fermement sa main dans la mienne. Cela me permet de profiter de la vue. Je n'ai pas encore eu beaucoup l'occasion de voir Lexa porter des habits autres que son uniforme, mais ça en vaut la chandelle. J'adore son style vestimentaire. En ce moment, elle porte que du noir, ce qui doit clairement être sa couleur. Un pull, un jean et des petites bottines qui affine ses jambes déjà bien musclées. Autant dire qu'elle est irrésistible. Je me sens presque minable avec mon slim noir et ma chemise en jean. Je remonte mes yeux vers son visage lorsque je la sens se retourner. Sa mimique me fait réaliser que je me suis fait prendre en flagrant délit. Je rougis par gêne et heureusement pour moi, nous arrivons à la cuisine. C'est ici que se trouvent toujours les garçons en début de soirée normalement. On dirait que c'est encore le cas ce soir.

Camp JahaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant