Chapitre 3

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Mercredi 07 octobre ; 06 heures 00 - Chambre Clarke et Octavia.

Encore ce foutu réveil qui ressemble à une alarme de caserne. Elle ne s'arrête donc jamais. Je me demande comment j'ai pu le rater hier ! Je devais vraiment être fatiguée pour ne pas l'entendre. Je maintiens mon coussin contre mes tympans qui n'en peuvent plus de ce bruit strident et répétitif. Je relâche la pression qu'une fois que ça s'arrête. Je dois faire l'effort de me lever aujourd'hui si je veux éviter d'attiser les foudres de Woods une seconde fois. Elle m'a tellement exténué hier que j'ai dormi d'une traite depuis le couvre-feu imposé. Il y a longtemps que je n'avais plus fait une nuit complète. Je grimace en laissant échapper un gémissement lorsque je me redresse. Bordel de merde !

- Courbature ? se moque Octavia qui est déjà debout.

- Et pas qu'un peu, putain.

- Tu t'y habitueras, t'inquiète !

- On me dit que ça depuis que je suis là.

- Parce que c'est le cas. Dépêche-toi si tu ne veux pas avoir encore plus de courbature. On a seulement quinze minutes de préparation avant la vérification, m'annonce-t-elle.

- Quinze minutes ?! répétai-je. Tu te fous de moi ?

- Si seulement, rit-elle.

Je crois que je ne me suis jamais levée aussi vite en réalisant mon retard à la vue d'une Octavia déjà fraîchement habillée et maquillée. Je suis une fille morte si je ne suis pas prête à temps. Woods m'a menacé de me faire endurer pire qu'hier si ça arrivait et je ne suis pas sûre de pouvoir y survivre. Je m'empresse d'aller dans la salle de bain avec le bon uniforme. Il s'avère que je me suis fait renvoyer de mon premier cours pour avoir porté "l'uniforme de sport". Octavia m'avait prévenu, mais l'épuisement avait pris le dessus. Résultat, j'ai dû tout de même revenir dans ma chambre pour revenir en classe avec la tenue adéquate. Tenue qui est affreuse soi-disant passant. Elle est composée de mes rangers, d'un pantalon noir, d'un t-shirt kaki et de ma fameuse veste militaire. J'enfile le tout avant de me maquiller et d'arranger mes cheveux. Il me reste désormais deux petites minutes pour faire mon lit. Je cours presque à lui pour pouvoir le terminer avant son arrivée. Octavia est déjà prête au pied de son lit pendant que je me bats avec ma couette. Je panique en réalisant dans quelle merde je me trouve. Je m'emmêle les pinceaux et je suis incapable de me rappeler les bons gestes.

- Comment tu fais pour être aussi rapide ? Et puis merde ! J'arrive de nouveau plus à faire ce putain de lit !

Je jette la couette au sol sous le coup de la colère. Mon lit ne ressemblait à rien, alors lui montrer mon travail ou cette boule revient au même.

- Un problème, Griffin ?

Je sursaute en l'entendant. Ça y est, je suis foutue. Je me retourne aussi lentement que possible pour la voir derrière moi. Je me sens intimidée par sa posture au bras croisé et son sourcil arqué. Octavia retient un fou rire derrière elle. J'avoue que si ça ne me concernerait pas, j'aurais trouvé cette situation quelque peu amusante. Sauf que ça me concerne donc c'est tout de suite moins drôle.

- Regarde-moi quand je te parle !

Mes yeux reviennent automatiquement sur elle. Son ton cinglant ne donne aucun choix d'écouter. Elle se retourne à son tour vers Octavia qui arrête immédiatement de glousser.

- Aucun problème, Woods, répondis-je en appuyant sur son nom.

- On est allé à la pêche au renseignement, Griffin ?

- Il faut croire... Ce n'est pas Ray qui doit vérifier les chambres le matin ?

Je rive mes yeux sur mon informatrice qui n'est d'autre qu'Octavia. Cette dernière n'ose plus bougé depuis que Woods l'a regardé. Elle est droite comme un "i" avec ses mains liées dans le dos. C'est comme si nous étions face à notre chef de section à l'armée... C'est presque le cas.

Camp JahaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant