Camp Jaha

Chapitre 8

Samedi 24 octobre ; 09 heures 05 - Chambre Clarke.

J'essaye de me lever du lit sans réveiller mon entourage. Foutue habitude du camp. Woods m'avait prévenu que je prendrais un nouveau rythme. Voilà que je suis réglé comme une horloge à des heures pas possibles. D'habitude je me levais vers midi et non vers neuf heures ! Une fois sortie du lit sans encombrement, je récupère des habits dans mon dressing et m'enferme dans la salle de bain. Avec tout ce qui s'est passé hier soir, je n'ai pas eu le courage de prendre une douche avant de dormir. Je commence donc ma journée en me laissant aller sous les jets d'eaux chaudes. Je prends mon temps comme les filles ne seront certainement pas réveillées avant une bonne heure. C'est le calme avant la tempête. Charlotte m'a promis une surprise si je rentre. C'est certainement encore d'actualité puisque les autres étaient au courant de mon retour. En espérant qu'elle n'a pas invité toute notre famille. Elle adore tout le monde, contrairement à moi. Je sors de la douche au bout d'un quart d'heure. Je ne prends pas le risque d'allumer le sèche-cheveux avec les deux marmottes, alors je me sèche seulement à la serviette. Je m'habille ensuite et je me brosse les dents. Je termine avec une petite touche de maquillage avant de descendre à l'étage. Il est temps de revoir les autres. Je suis contente de ne pas croiser ma mère ou Marcus en chemin. Par contre, je souris lorsque je retrouve Samuel et Lucie dans la cuisine. Un sourire qui s'élargit en voyant leur tête.

- Oh mon Dieu, Clarky ! dit Sam en me prenant dans ses bras. Joyeux anniversaire !

- Déjà réveiller !? s'étonne Lucie. Joyeux anniversaire ma belle.

- Merci, c'est gentil, répondis-je en la prenant à son tour de rôle dans mes bras. Vous m'avez manqué.

- Et toi dont ! Tout est tellement calme depuis ton départ.

- Plus personne pour nous embêter, renchérie Lucie.

- Je suis là que pour deux jours, mais je compte bien me rattraper, les taquinai-je.

- On n'en doute pas, rit Sam. Je te sers ton petit déjeuné ou tu attends les filles ?

- Vu à l'heure où ils vont se réveiller, je le veux bien maintenant.

Il acquise en souriant et se met au travail. Je retrouve ma place au niveau du bar. Je n'insiste plus sur le fait que je peux me cuisiner moi-même. Il n'arrête pas de m'envoyer sur les roses lorsque je le fais. Il me répète que c'est son boulot. C'est vrai, mais cela me donne l'impression d'être une assistée. Je déteste cette idée parce que ça me rappelle que je ne serais rien faire lorsque je partirai de la maison. Je ne vais pas me plaindre non plus. Ces plats sont délicieux. Ils n'ont rien à voir avec la nourriture du camp. D'autant plus, c'est plaisant de ne rien faire, alors autant profiter.

- Depuis quand tu es debout si tôt ? Ce n'est pas ton genre, commente Lucie.

- Je suis réglée comme une horloge depuis une semaine. C'est couvre-feu à vingt deux heures et réveille à six heures. Il faut croire que je n'ai pas perdu l'habitude puisqu'il était six heures à Seattle.

- Ah oui, il y a un décalage horaire, répond Samuel en revenant à moi. Ce n'est pas trop dur ?

- Non ça va. Je préfère ce sens. L'inverse aurait été plus difficile à mon retour.

- Vu comme ça... C'est sûrement le trajet qui t'a fait te réveiller aussitôt. Te connaissant tu as sûrement dormi tout le long.

- Ouais, gloussai-je. Merci, dis-je quand il pose mon petit déjeuner devant moi.

- Je t'en prie mademoiselle, me taquine-t-elle avec un clin d'oeil.

Il m'a préparé une tasse remplie de chocolat chaud et un croissant maison. Tout le monde me dirait qu'il n'y a pas grande différence avec mon déjeuner au camp, mais pour moi c'est un grand change. Sam sait parfaitement doser mon chocolat chaud et son croissant maison, c'est la vie. Je savoure le tout en lâchant un soupire de satisfaction.