Chapitre 53

24.6K 707 601
                                        


Dimanche 14 février ; 08 heures 15 - Chambre d'Hôtel.

Je pourrais profiter des patouilles de Lexa pendant des heures. Il y a un moment qu'elle est en train de me caresser le dos. Pas un bruit, ni un son de réveil n'ont résonné... Juste son doux touché a été efficace pour me sortir de mes rêves. Rêve... Il y a bien longtemps que ce mot ne faisait plus partie de mon vocabulaire.

- Bébé, souffle-t-elle. Je sais que tu es réveillée. Je commence à croire que c'est une manie de ta part.

De l'amusement est perçue dans sa voix. Je gémis en resserrant le coussin contre moi.

- C'est agréable en même temps, répondis-je.

Beaucoup plus que son premier réveil où je m'étais retrouvée à manger le sol. Je souris en y repensant. Nous y sommes bien loin maintenant. Je me sens beaucoup plus sereine avec moi-même. Je me force à tourner la tête pour lui faire face et ouvre mes yeux. Sa tête repose sur sa paume. Je m'attarde sur ses lèvres où un sourire s'étire à partir du moment où elle découvre mes yeux bleus.

- Les voilà mes deux petits bijoux.

- Hey... soufflai-je en cachant mon visage dans mon coussin.

- Oh non... Ne me cache pas ton visage, glousse-t-elle.

Je me mords à sa tendresse naturelle. C'est une tout autre facette de ce qu'elle m'avait bien pu laisser voir au début. Elle est passée d'une personne rude, pour ne pas dire invivable à cette femme en face de moi. Le changement est plus qu'agréable et plaisant. Je sais cependant qu'elle n'est pas à son maximum. Elle retient ses gestes pour ne pas me brusquer. C'est encore pire depuis mes révélations d'hier. Même si elle n'en dit rien, j'ai remarqué que ça l'avait beaucoup affecté. Elle ne devait pas s'attendre à des conséquences morales aussi grave. C'est quelque chose que je ne souhaiterais même pas à mon pire ennemi. Lexa l'a compris et c'était comme si elle ne savait plus sur quel pied danser. Une chose qui est sûre, c'est qu'elle a bien su le gérer. Son affection n'a cessé d'augmenter. Bien qu'on ne s'était jamais cachée avec nos amis ici, ses gestes en public ont redoublé. Elle m'a rappelé sa présence à longueur de temps avec des petits touchés. Elle a exactement compris ce sont j'avais besoin : sa présence. Sous ses pensées, je souris en retirant ma tête du coussin, créant son sourire le plus que magnifique que j'ai vu à travers les rayons de soleil.

- Quelle heure est-il ?

- Près de huit heures et demie.

- Han ! lâchai-je d'un ton plaintif. T'es pas sérieuse ? On avait dit qu'on dormirait aujourd'hui ! 

- Chérie... tente-t-elle d'un air enjoué.

- Quoi ? Tu aurais pu me laisser dormir. C'est vraiment pas cool, me lamentai-je.

- Bébé...

- Non, mais sérieux. N'essaye pas de me calmer. Je pensais vraiment pouvoir rattraper mon sommeil pour m'assurer de supporter cette semaine si chargée, continuai-je.

- Bonne Saint Valentin.

J'étais prête à défendre mes positions avec des nouveaux arguments, mais ses paroles ont eu l'effet de me figer en écarquillant les yeux. Saint Valentin... ? Merde ! Mes lèvres qui sont restées entrouvertes n'arrivent plus à sortir le moindre son. Comment ai-je fait pour oublier ce jour ? La mimique de Lexa s'accentue pour devenir un sourire narquois. Avant même que je puisse réagir, elle s'était penchée pour s'emparer tendrement de mes lèvres. L'action dépourvue est réceptionnée par mon corps qui a su réagir. Ses lèvres qui se meuvent contre les miennes bercent entièrement mon corps. Pour quelqu'un qui voulait devenir romantique pour sa copine, eh ben... C'est loupé. J'ai complètement été nulle. C'était une opportunité à ne pas louper. Pour être honnête, je ne me rappelle pas avoir un jour célébré cette fête. Raven la trouvait trop commerciale durant nos années ensemble. Elle me disait toujours qu'on n'avait pas besoin d'un jour spécifique pour rappeler à une personne qu'on l'aime. Quant à Finn, la question ne se posait même pas. Nous n'avions aucune notion de temps comme nous étions shootés la plupart du temps. Pour les autres, nous n'étions jamais très longtemps ensemble, ils ne comptaient pas.

Camp JahaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant