Malédiction Éternelle - The Originals

Nouveau Départ

(La vidéo YouTube est le générique).

Cela fait maintenant 10 siècles que je vis sans elle.
J'ai vu des nations naître puis tomber.
J'ai vu des royaumes brûlés, inondés, complètement détruits.
J'ai survécu à des guerres par centaines.
J'ai vu la cruauté de l'Homme et sa soif de pouvoir et de vengeance.
J'ai survécu à tout hormis la perte de ma sœur, Candelaria.

C'est assez étrange, quand on y pense. La vie prend toujours plus que ce que nous avons déjà. C'est injuste, la vie est injuste. Je l'ai compris dès que j'ai vu l'autre visage de la vie.
Ma famille a vécu tellement de choses, si tôt. Tellement de problèmes à porter et à résoudre. La vie est le plus grand des mystères ; on l'aime puis on la déteste sans même savoir ce qui se passe dans nos vies, jusqu'à ce qu'on soit en face des problèmes. Mais n'est-ce pas là, toute la beauté de la vie ? La vie, c'est la simplicité d'être terriblement compliquée.

La plus douloureuse épreuve à traverser est la perte de quelqu'un. Surtout lorsque c'est par la mort, que l'on perd la personne. Alors voilà, la plus grande épreuve à traverser est la mort. Pas être mort parce que mourir c'est assez facile lorsqu'on y pense. On respire et puis d'un coup... Tout s'arrête. Plus aucune douleur à ressentir. Plus aucune perte. Il y a juste... Le vide absolu. Chose qui ne m'est pas inconnue. Cela ne fait-il pas de moi une morte dans le corps d'une femme pleine de vie ?

Je sais que je devrais accepter sa mort parce que c'est comme cela que ça fonctionne ; nous naissons dans le but de mourir. Mais elle me manque. Je ressens un vide dans la poitrine qui ne peut être rempli que par la présence de ma petite soeur. Ainsi, je ne laisse pas les autres entrer dans ma vie, par peur de les perdre, un jour. Je suis immortelle,  contrairement aux autres. Seuls les vampires sont aussi immortels mais bon, je n'aime pas trop l'idée de me faire vider le sang, et vous ?

Chaque soir je me remémore la promesse que j'ai faite à Candelaria ; celle de la ramener à la vie. Elle méritait de vivre, d'aimer et d'être aimée, d'être heureuse. Ou au moins, elle mérite tout ça plus que je ne le mérite. Elle méritait la joie mais je n'étais même pas capable de la faire rire. Elle allait mal, j'aurais dû voir sa tristesse. Mais j'étais trop égocentrique, à croire que j'étais la seule à avoir mal.

Avant son décès, elle m'avait dit d'une voix tremblante :"Tout ira bien, sœur. Le soleil finit toujours par se lever."
Plutôt drôle cette phrase pleine d'optimisme "Tout ira bien."
Les gens savent pertinemment que tout va mal mais ils trouveront toujours le moyen de glisser cette phrase à peu près partout.

L'espoir est une illusion, un poison au goût sucré, qui tue à feu doux. Je préfère tuer que de me faire tuer. Ainsi, j'ai tué tout espoir que j'avais. À trop espérer, on finit par être déçu.

Mais même lorsque le soleil brille, je ne vois que les ténèbres. Et je ne peux même pas mourir pour alléger ma souffrance. Je suis condamnée ainsi à exister durant l'éternité sans même prendre goût à la vie et dans le corps d'une adolescente en plus.
Heureusement que je parais facilement telle une universitaire. De plus, j'ai accumulé les ennemis et les erreurs mais personne ne comprendra jamais que j'ai agi ainsi pour assurer ma survie.
On blame souvent les vampires et les loups-garous tels des abominations de la nature, or, les sorciers le sont tout également. Nous avons beau maquillé nos erreurs, nous demeurons à jamais, des monstres.

Mais cette fois-ci, c'est décidé. Je prends un nouveau départ.
Je me suis inscrite dans une nouvelle université à la Nouvelle Orléans.
Enfin... J'ai hypnotisé le proviseur mais peu importe cela équivaut au même. Il faut bien que je m'y fasse à ma vie d'immortelle, j'ai une éternité devant moi en pouvant jeter des sorts, hypnotiser, me téléporter.
Après tout, il faut bien aussi que mes pouvoirs de sorcière servent à quelque chose.
J'ai pris l'option littérature bien que j'aime énormément les sciences, je me disais qu'un peu de changement ne fera pas de mal.
Et voilà enfin la rentrée. J'ai vécu cette expérience au moins un million de fois. Étant donné que je suis contrainte de déménager et changer d'identité afin d'éviter d'éveiller les soupçons sur ma jeunesse éternelle. Mais cette fois-ci, j'ai décidé de reprendre mon vrai prénom et nom de famille. Je me suis préparée à mon aise. J'ai horreur de faire une course avec l'heure. Je sortis pour marcher jusqu'à l'université. Elle n'est pas si loin que ça. L'université paraissait si grande de l'extérieur. D'après mon horaire, j'ai cours dans la salle 28b.
Je suis rentrée en classe.