CHAPITRE 20

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Je errais dans les couloirs, cherchant la bibliothèque

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Je errais dans les couloirs, cherchant la bibliothèque. Elle est si... grande, magnifique, majestueuse. Ses étages retenant les livres, pour ne pas qu'ils s'abattent face contre terre. Leurs couvertures si bien dessinées, avec leurs traits fins dorés traçant l'éternité. Les pages serrées entre elles illustrant des mots, des phrases, nous faisant partir entièrement dans nos songes.
Les reflets de la lune rouge éclairant l'immense pièce nous plongeant dans un merveilleux monde. Un monde différent de celui ci, un monde si blanc, si compréhensif, si pur. Un monde où rien nous domine, où rien nous empêche d'effectuer nos volontés.
Et c'est dans ce monde que je veux m'évader, oublier pour un moment tous ce qu'il m'entoure. Je veux fuir un instant, perdre le peu de responsabilités que j'ai, et pouvoir être en paix un moment. Je veux pouvoir me noyer dans les lettres, les comprendre, les identifier afin de trouver leur secret caché.
Bientôt, j'arrivais à mon bonheur. Je parcourais les longs couloirs, découvrant des centaines de milliers de livres, de grimoires mais aussi des journaux intimes. J'en pris un au hasard, changeant ma conviction de partir dans des pages nous comptant une émouvante histoire romantique, et à lire les mots couchés sur le papier d'une certaine Catherine Dompson.

1880- 03 avril

Je pensais que c'était le plus beau jour de ma vie, mais je me suis lamentablement trompée. J'étais la femme la plus heureuse - je le suis encore- mais après ce qu'il m'a fait, je pleure. Je suis triste de son comportement, il ne les a pas surmonter. Son passé, sa noirceur a refait surface de plein fouet. Je croyais qu'en lui annonçant cette nouvelle, il allait comprendre ce qu'est l'amour et le bonheur, je pensais qu'il allait être heureux et changer pour lui, pour notre enfant que nous attendons, mais ce fut le contraire. Je verse des larmes chaque soir, je me lamente sur mon sort mais mon seul lot de consolation et le petit être qui est en moi. Il ne comprend donc pas ce que je ressens. Tous ses efforts, toutes ses promesses ne sont que des fichues paroles en l'air qu'il a énoncé pour me faire plaisir et qu'ainsi , je lui lâche la grappe. Ce soir en lui annonçant que nous attendions un enfant, j'étais heureuse, mais j'étais très crédule. Je suis tombée dans le panneau. Lorsque son regard s'est noirci, lorsque ses poings se sont serrés et que sa mâchoire s'est contractée. Lorsqu'il s'est levé brusquement en me fusillant du regard, lorsqu'il a renversé sa chaise et qu'il a soulevé d'un geste brusque la table où reposait le dîner, lorsqu'il s'est approché dangereusement de moi et qu'il a commencé à me frapper, à me battre, j'ai senti la mort me tendre les bras. Je voulais lui échapper de ses griffes, je voulais partir et vivre dans un autre monde en paix, mais j'ai repensé à lui, à mon bébé. Et je me suis dit, je ne peux pas l'abandonner. Je dois me battre, pour lui, pour moi. Je dois nous protéger. Et ce, à n'importe quel prix.

Mais qui est cette dame? Ces mots me troublent, me donnent envie de connaître la suite, alors c'est ce que je fis, je tournais la page et commençais à lire la suite de ces tourments.

1880- 03 mai

Je vis dans le désespoir et la solitude. Le malheur s'empare de moi et me tue à petit feu. Chaque matin, en me réveillant j'ai l'immense angoisse et la boule au ventre, en me demandant: que va t-il me faire ce soir? Tous les jours il est enfermé dans son bureau, en travaillant ses devoirs de roi mais lorsque le soir arrive, et qu'il sort de son bureau, ce n'est pas pour me tendre ses bras. Depuis ce jour, il me frappe et ne cesse de me répéter une phrase : je veux que cet enfant crève .
Cette phrase me brise le coeur au plus profond de mon âme et plus les jours se succèdent, plus la dépression prend entièrement contrôle de mon corps. Je me meurs de cette noirceur qui règne dans ce royaume. Je pensais le sauver, je voulais le sauver mais lui ne voulait pas être délivré.
Je ne peux m'enfuir, puisqu'il me détient prisonnière. Follement amoureuse de lui avant l'annonce de ma grossesse, je lui ai donné mon autorisation pour le marquage. Je lui appartiens donc comme il m'appartient. Mais désormais, je me rends
compte que ce fut la plus grande erreur de ma vie.

An Evil AngelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant