Chapitre 1

610 26 2
                                    

PDV Melia

- Je compte sur vous pour finir ce devoir avant la semaine prochaine !

Après le discours du prof sur lequel je n'ai pas arrêté de me plaindre, en silence, je me lève de ma chaise et pars de l'amphithéâtre. Je crois que c'est l'un des cours les plus ennuyeux que je n'ai jamais eu. D'habitude, la littérature m'intéresse, mais là c'était barbant. Les romans aux XV/XVI siècle, c'est bon. J'ai l'impression de retourner au lycée.

Je sors de cette salle remplie de personnes débordante d'énergie. Je fais tache dans cette salle contrairement aux autres, mais j'ai toujours été comme ça. Je ne me mélange jamais aux personnes qui m'entourent.

Chacun à son caractère. Certaines personnes son sociales, d'autres objectives ou encore tout le temps sur les nerfs. Moi, mon truc, c'est d'être insociable. Je ne m'attache à personne et personne ne s'attache à moi. C'est ma règle numéro une.

"Pas d'attachement, pas de souffrance" c'est ma devise, on va dire.

Je me dirige vers mon coin habituel pour manger. Les toilettes. Ouais, c'est triste, je sais, mais c'est comme ça. Comme je l'ai dit plus tôt je ne me mélange pas au gens. Et croyez-moi, ils ne veulent pas se mélanger à moi non plus.

Je tourne à droite puis au bout du couloir se trouve la porte qui me mènera à ma faim. C'est bizarre dit comme ça. M'enfin.

Soudain, je me retrouve plaquée contre un mur. J'essaye de ne pas penser à la douleur qui se propage dans ma tête, comme à chaque fois.

- Aaron. Dis-je sèchement.

-Melia. Réplique-t-il avec un sourire hypocrite.

- Qu'est- ce que tu me veux cette fois ? Savoir pourquoi je mange dans les toilettes ? Savoir pourquoi je suis tout le temps seule ? Ou encore pourquoi je suis vierge ? Enfin d'après ce que tu t'imagines.

Il me regarde stupéfait que j'ai aligné autant de mot en une seule fois. D'habitude, je ne lui réponds jamais. Ou seulement par un "oui", "non", "je ne sais pas" ou "va te faire foutre".

- Oh la dépressive se rebelle. Enfin, ce n'est pas trop tôt. Il marque une pause sur... Putain de merde !

Il se retrouve par terre se tenant les boules.

- Non mais par contre la sainte ni touche oui.

Je relève la tête vers la personne qui vient de parler. C'est une fille assez petite, blonde aux yeux bleus.

Cliché.

Elle a l'air d'avoir seize ans avec ses petites fossettes et son manque de centimètres. Je ne l'avais jamais vu avant.

- Allez vas-y, avant qu'il ne se relève. Me dit-elle en me gratifiant d'un joli et chaleureux sourire.

Comment est-ce qu'une petite adolescente comme elle a pu le mettre par terre ?

Je ne réplique rien et pars manger. Aucune expression n'est indiquée sur mon visage. J'ai l'habitude que ce genre de chose arrive. Je ne réagis même plus. De toute façon, cela servirait à quoi ? À rien. Il m'énerverait alors je répliquerais méchamment, ensuite il se contenterait de me menacer s'il je n'arrête pas tout de suite, ce qui, soit dit en passant, m'énerverai encore plus et donc nous conduirais à rien. Ah si, à quelques bleus sur mon corps et une crise provoquée par mon cerveau anormal.

Je connais ce genre de garçons. Depuis deux ans je subis la même chose. J'ai arrêté de compter le nombre de fois où l'on m'a propulsé contre un mur ou un casier. Et ce n'était sûrement pas pour me faire des trucs plaisants. Même si j'aurais préféré.

C'était sympa ce que la fille a fait tout à l'heure, mais elle n'aurait pas dû. Je sais me débrouiller toute seule. Je ne suis pas faible, du moins pas physiquement, malgré ce que je laisse paraître.

Après avoir mangé mon sandwich composé de crudités et d'un peu de mayonnaise, je sors des toilettes l'estomac plein.

**

Enfin fini. Dix-neuf heures. Voici l'horaire à lequel je finis tous les mardis. C'est long, très long même.
Je sors de l'amphithéâtre, encore, et me dirige à l'extérieur. Mon "appart" se trouve sur le campus. À quatre, cinq minutes de l'amphi. Je marche dans les couloirs de l'université vide. Peu de personne finissent à cette heure. Ou alors ils sont déjà partis. J'ai traîné un peu avant de sortir. Je ne voulais pas être mêlée à la foule d'étudiants se précipitant vers la sortie.

Putain ! Je vais le tuer ! Mes mains m'ont permis de ne pas me défigurer mais mes poignets souffrent. Et devinez à cause de qui ?

- Pourquoi tu fais cette tête-là ? Tu crois pouvoir partir sans une revanche de ce matin ? Elle ne m'a pas raté la sainte ni touche. Elle a de la force la garce.

Je me retourne et me cale contre le mur. Toujours assise. Je ne bronche pas, comme j'ai l'habitude de faire, et mets mes mains autour de ma tête pour calmer ma douleur.

-Alors on a reperdu sa langue ? Je ne réponds toujours pas. Indifférente à ce qu'il raconte, je reste fixée sur ses chaussures de marque en essayant de contrôler ma respiration. Putain écoute moi quand je te parle !

- Aaron ?

Il tourne la tête vers celui qui vient de parler. Et je fais de même. C'est qui celui-là cette fois ?

-Dylan ?

Le certain Dylan s'avance vers nous et dès qu'il me remarque une lueur d'inquiétude passe dans ses yeux. Toujours cette foutue inquiétude.

- Bordel, mais qu'est-ce que tu fous ?

Il s'avance vers moi et m'aide à me relever.

Je ne parle pas et me laisse faire. Au moins il sert à quelque chose.

- Bah ça se voit pas ?

Dylan souffle.

- Laisse la tranquille.

Aaron fronce les sourcils pendant que moi, je reste extérieur à leur confrontation. Ils ont l'air de bien se connaître, mais on dirait que Dylan apprécie moins Aaron qu'Aaron apprécie Dylan.

- Pourquoi ? Tu l'as reconnu ? C'est madame la dépressive. Dit-il sur un ton moqueur.

Ses yeux font des allées retour entre Aaron et moi, ce qui devient gênant. Il le regarde les yeux écarquillés.

-Justement. Je sais qui s'est. Mais bordel t'es sérieux ? Il chuchote plus bas pour que je n'entende pas, mais je pense qu'il ne connaît pas la discrétion. Elle a vécu un tas de choses cette fille, laisse la tranquille.

C'est de trop. Deux personnes en une journée, c'est de trop. Je n'aime pas et je ne veux pas qu'on me défende. C'est trop dur à comprendre merde ! Je ne perds pas une seconde de plus et m'éclipse de cet endroit. J'entends Aaron gueuler mon prénom, mais je ne me retourne pas. Son pote doit sûrement le retenir. D'ailleurs il est pas mal avec ses yeux gris et ses cheveux noirs.


Voila pour le 1er chapitre ! J'espère que vous avez aimé ! Merci d'avoir lu Kiss 💋Video: Poison / Rita Ora

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.

Voila pour le 1er chapitre ! J'espère que vous avez aimé ! Merci d'avoir lu
Kiss 💋
Video: Poison / Rita Ora

Him & I [ TERMINÉE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant