2 ; Flemme

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« J'espère que t'as profité du spectacle, dit sèchement Thomas, après une énième pique lancée par son ami.

- Oh putain ouais, répondit-il avec un grand sourire. J'oublierai pas. Si tu savais à quel point c'était bandant comme vision... »

Leur conversation Skype post-live agaçait le plus petit. Son compagnon de jeux lui lançait des regards plus que provocateurs, faisant sans cesse allusion au tournage de la veille. Même si Thomas savait qu'il allait temporairement oublier dans quelques jours, il ne pouvait s'empêcher de craindre le jour où le vidéo sera postée. Surtout que leurs abonnés n'allaient pas l'aider à l'oublier, ce tournage ; il en était certain : ils créeraient des Gifs, comme l'avait demandé Damien, certains feraient même des montages, sans compter les FanGirls et FanBoys qui... Il préférait même pas imaginer ce qu'ils étaient capables de faire, à vrai dire.

« Je- j'suis trop fatigué pour me battre, sérieux. Je vais me coucher, annonça-t-il en baillant, comme pour illustrer ses propos. Bonne nuit, Damien.

- Bonne nuit, Thomas. »

La dernière image que l'écran de Damien afficha, était le ventre, couvert par son t-shirt, et le début des cuisses de son ami, qui étaient dénudées, elles, se levant pour couper l'appel. Il put apercevoir quelques "taches" roses sur la peau de son ami, le faisant sourire puisqu'elles étaient toutes de sa création. Et il en était plutôt fier, mais leur couleur disait clairement qu'elles ne resteraient plus là très longtemps.

Je devrais peut-être en ajouter d'autres, non ?

Son sourire laissait doucement place à un expression neutre quand il se remémora les paroles de Thomas : J'suis pas ta meuf, pas besoin de me marquer. Il se contenta alors de souffler et de se lever de sa chaise, prêt à dormir, lui aussi. Il était vrai que Thomas n'était ni sa meuf, ni son mec, il avait donc le droit de ne pas vouloir ces marques, seules preuves de leurs activités ; mais il ne pouvait s'en empêcher. Lorsqu'il les faisait, il pouvait nettement sentir la chaleur corporelle de son ami augmenter et son corps frissonner, mais puisqu'il semblait être le seul à avouer aimer faire cela, il y renoncerait.

La fatigue sembla se décupler et venait alourdir ses paupières lorsque le brun entra dans son lit douillet alors qu'inconsciemment il voyait encore la scène entre Thomas et le sextoy banane.

C'était à prévoir, le matin était arrivé avec un cadeau, en accord avec les pensées qu'il avait eues avant de se coucher. Cadeau qui devait être là depuis pas mal de temps pour que la douleur se manifeste. Il grogna n'ayant absolument pas l'envie de faire ce qu'il devait faire pour se débarrasser de cette douloureuse protubérance qui déformait ses vêtements et ses draps. Pourtant il fallait bien... Vraiment, parfois être un mec c'est épuisant.

Il se leva et se dirigea vers sa salle de bain. Il devait prendre une douche de toutes façons, alors autant faire d'une pierre deux coups : se soulager sans avoir à nettoyer et se débarrasser de sa crasse.

Sa main glissa d'elle-même vers son membre douloureux et ses pensées s'imaginaient des scènes moins innocentes et catholiques les unes que les autres. Il effectua des mouvements verticaux, l'eau chaude rendant tout plus glissant, augmentant la chaleur de son corps alors qu'il avait déjà l'impression de brûler. Plus ses mouvements s'accéléraient, plus sa respiration s'alourdissait, jusqu'à ne plus être que des râles.
Dans sa tête venaient des scénarios vus et re-vus dans des centaines de sites pour adultes, employant chacun des femmes plus bonnes et vulgaires les unes que les autres, mais de temps en temps l'image de Thomas, gémissant et lui griffant le dos, venait se glisser au milieu de tout ce chaos érotique. Il se revoyait, tirant les cheveux de son ami pour ainsi avoir accès à ses épaules et à la base de son cou, qu'il n'hésitait pas à mordre et à embrasser de temps en temps. Il pouvait entendre la voix de son ami prononcer son prénom de différentes façons : étouffée par un tissu quelconque ; presque criée à cause de la luxure que lui offrait le plus jeune ou alors juste à côté de son oreille, le plus faiblement possible.

Il revint subitement à la réalité, réalisant qu'il avait fini en voyant une tâche sur son mur en carrelage, se faisant emporter par l'eau. Sa respiration était lente et la fatigue pointait le bout de son nez. Il secoua la tête et commença un lavage méticuleux, il voulait vraiment se débarrasser de cette sensation de saleté accumulée sur sa peau.

Étalé sur son lit, une flemme extrême l'accompagnant, il regardait sa TimeLine Tweeter. Il donnerait n'importe quoi pour arrêter de se faire chier. Comme si Dieu avait entendu sa prière, un message lui donna l'espoir de se tirer de cet ennui duquel il avait été la proie toute la journée.

Hugo:

On sort ?

Vous:

Je veux bien, mais pour aller où ?

Hugo:

Bah, dans un bar, se bourrer la gueule comme on sait le faire !
You know what I'm talking about, hein DamiLeBoss ?

Un sourire étira ses lèvres. Peut-être qu'il allait pas se faire si chier que ça finalement.

∆•∆•∆

Du coup j'ai re-regardé la vidéo unboxing et..

Du coup j'ai re-regardé la vidéo unboxing et

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𝑭𝒐𝒐𝒍𝒔 ; TerrainkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant