Bon, maintenant que l'agitation du tweet est partie, je reviens.
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Il se souvenait des bruits suggestifs qui remplissaient le petit appartement. Des mains du bouclé qui étaient passées de son poignet à l'arrière de sa nuque et des siennes qui empoignaient toujours le col de son ami pour réduire le distance de leurs corps.
Il pouvait entendre à nouveau la voix du châtain, formulant une requête qu'il n'avait pas entendue à cause de la colère et de toutes ces sensations nouvelles qu'il éprouvait en sentant ses lèvres contre les siennes, son souffle se mélangeant au sien.
« Da-amien... On devrait pas- On devrait arrêt- »
Le plus petit avait quitté les lèvres du brun pour formuler ce semblant de phrase qui fut royalement ignoré par Damien, qui en capturant à nouveau les lèvres de son ami, en profita pour faire glisser ses mains jusqu'à sa taille et le coller contre lui.
Si la première fois avait été brutale mais chaste, cette fois était plus intense, toujours avec cette touche de colère.Il se souvenait aussi que jamais il n'avait si clairement senti la peau de Thomas sous ses doigts ; vu son corps trembler grâce à lui ; entendu sa voix murmurer son prénom quand ils ne s'embrassaient pas.
Il se souvenait de tout, et pourtant, il se trouvait là, à peine réveillé dans son lit, alors qu'Émilie se tenait à côté de lui.
Tout n'aurait été qu'un rêve, alors ?
« Émilie..? Tu... Attends... T'as passé la nuit ici ? »
Sa compagne se mit à rire avant de secouer la tête.
« Non. Je suis venue à l'improviste. Enfin, je t'avais prévenu mais à ce que je vois t'as pas lu tes messages... Après c'est ma faute, j'aurais du te prévenir plus tôt... Je peux partir si-
– Non c'est bon... Reste... Je... J'arrive... »
Se réveillant très doucement, Damien observa sa copine se diriger de l'autre côté de l'appartement avant de regarder très rapidement le sol, mais remarqua que ses vêtements avaient été pliés et rangés, dépassant grossièrement de la petite armoire.
Il soupira et s'empressa de s'habiller à peu près correctement.
« Ah, j'ai croisé ton ami en venant. Thomas, non ?
– Tu- Oh... V-vous vous êtes parlés..?
– Un peu, il m'a dit qu'il était venu pour une vidéo hier et que vous aviez un peu bu, du coup il est resté.
– On a- Ouais... Je voulais pas le laisser... Partir dans cet état.
– Ça explique pourquoi t'as l'air si perdu. Donc, on reste ici ? Je pense pas que tu sois très chaud pour sortir... »
Le brun acquiesça nerveusement, se demandant ce qu'il devait faire, ou même dire.
Il avait l'impression que chaque fois qu'Émilie le regardait, elle savait ce qu'il s'était passé entre lui et le bouclé.
Il culpabilisait. Il ne regrettait pas, mais le sentiment de culpabilité ne semblait pas vouloir décroître. Peu importe le genre de contact qu'il avait avec elle, il revoyait le châtain à la place.Éventuellement, ce sentiment a fini par disparaître quelques heures après le départ de la jeune femme, alors qu'il gisait sur son lit en fixant le plafond.
Putain... Déjà que les autres fois c'était suuuuper gênant... Maintenant ça va être pire... C'était la seule règle, et on est pas fichus de la respecter...
Il ne trouva pas le sommeil cette nuit-là. Le lendemain il prétexta un montage de vidéo à Émilie pour lui justifier une tête aussi atroce.
Et cette journée là, encore, la culpabilité ne l'avait pas quitté d'un pouce.
Entre temps, il n'avait envoyé aucun message à Thomas. Bien sûr, ils n'avaient pas besoin de se tenir informés de ce que faisait l'autre à chaque heure de la journée, mais ils devaient au moins évoquer le sujet. Ce sujet ne pouvait pas être ignoré, pas comme les autres fois, où ils s'étaient juste adaptés à la situation et s'étaient laissés porter encore et encore jusqu'à ce que cela devienne normal.
« Non mais mec, imagine tu couches avec une amie mais -Attention à ta droite- le lendemain elle se barre, dit le brun, lançant une conversation à double sens, espérant que son acolyte comprendrait. Non attends, inverse les rôles. C'est toi qui t'en vas. Pourquoi tu partirais ?
– Imagine elle -merci- a un mec, répondit le châtain après un petit moment. La question c'est pourquoi tu resterais, sachant qu'il peut revenir à tout moment pour lui rendre visite ou j'sais pas. Vous en pensez quoi le chat ?
– Oui mais non mais j'veux dire la réveiller ou même laisser un message, imagine la pauvre.
– Tu sais, sous la panique, on pense pas à tout et après on se dit que c'est trop tard pour expli- Mais putain ! Saloperie de merde là ! D'où tu Spawn à côté du- »
Des explications en plein Live, coupées par des moments de rage, furent échangées entre les deux amis. Arrivant délicatement à une conclusion.
« Mais du coup... Tu regretterais ? demanda le plus jeune, à quelques minutes de la fin du Live. Parce que y'a des limites à pas franchir quand même.
– Ça dépend. Mais je pense pas que je regretterai. De base si on l'a fait c'est qu'on en avait un peu envie, non ? Tu regrettes, toi ?
– Non. Si on le fait c'est parce qu'on veut, et que ça va rien changer. T'as raison. »
Les personnes présentes crurent toutes à une conversation normale, mais les concernés se demandaient si, sur la fin, ils parlaient toujours de la situation imaginaire, ou s'ils se parlaient directement.
Ils terminèrent le Live, satisfaits.