Chapitre 2 - Le réveil

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    Mes paupières étaient lourdes. J'avais l'impression qu'on les retenaient closes. Mon mal de tête était toujours présent, mais se dissipait. J'avais chaud. Très chaud. Étions nous en été? Je ne saurais le dire.
Mon corps semblait être malade, alors que je ne l'étais pas le moins du monde.

    Les yeux toujours fermés, je réfléchissais. Je ne pouvais m'en empêcher. J'avais peur de ce que je pouvais apercevoir et découvrir en les ouvrant, et peur de la force que pouvait me coûter cet effort. Je suis à bout de force, comme si j'avais eu le courage de faire un effort surhumain, mais je ne savais lequel.
Mais où suis-je au juste?

    J'essayais de me remémorer les derniers souvenirs que j'avais eu, et de ce que j'avais pu faire. Mais je n'arrivais à penser à rien. Ce rien m'effraie. Pourquoi?
Tout semblait si proche mais pourtant si loin. Je fronçais les sourcils, comme si ça allait permettre à mes souvenirs de refaire surface. Je m'efforçais de me rappeler de tout ce qui pouvait venir, mais rien ne venait. Comme si mon cerveau était remplacé par un trou noir qui effaçait petit à petit chaque bout de ma mémoire, et la vidait dans un endroit inconnu auquel je n'avais pas accès.

    J'ouvris brutalement les yeux. Je m'en étonnais moi même. Ma respiration s'accéléra, et me procura un sentiment familier, comme si j'avais déjà vécu celà auparavant.
Je pris appui sur les bords du lit dans lequel j'étais, afin de me redresser, et de voir tout ce décor qui me faisait face.
Un garçon au teint mate était assis devant moi, un air perplexe sur le visage. En fronçant les sourcils, et sans détacher son regard du mien, il s'adressa au petit garçon aux cheveux bouclés qui se trouvait à ses côtés.

- Va chercher Thomas et Newt. 

    Le petit brun s'exécuta, et parti en courant hors de la pièce. Je le regardais partir hors de cette cabane, probablement faîte à partir de bambou. Lorsqu'il n'était plus dans mon champ de vision, je regardais tout autour de moi. La pièce était assez grande pour se reposer en dehors des regards indiscrets, et elle était chaleureuse. Le tout a forcément du être construit à la main. Mais je ne comprenais toujours pas.

    Je me retournai d'un geste de tête rapide vers le garçon, et à sa tête il devait penser que j'étais paniquée.
Je voulais lui poser tout un tas de questions, mais rien ne voulais sortir. Aucun son, aucun mot de ma bouche. Depuis combien de temps n'ai-je pas parlé? Je ne sais pas. Avec tout mon courage et ma force je finis par articuler quelques mots.

- Ou...où suis-je?

Le garçon lâcha un soupir rassuré, puis me souris.

- Tu es en sécurité.

    Même s'il à l'air gentil, ce n'est pas ce que je voulais entendre. Ça ne répond pas à ma question.

- Pourquoi je suis dans cet état?

    Je portais une main à ma tête pour extérioriser ma douleur.
Il posa une main sur mon épaule pour me rassurer.

- Nous étions tous comme toi. Tu viens de faire un long chemin, et tu dois te reposer, tu es très fatigué.

    J'avais envie qu'il précise, qu'il me donne chaque détail du pourquoi du comment. J'étais prête à tout encaisser. De toute manière, je n'avais rien à perdre. Je voulais tout savoir.

    L' adrénaline enveloppait tout mon être, et d'un coup de tête je me levai de mon lit, comme si je ne commandais aucun de mes faits et gestes. J'avais une envie soudaine de tout découvrir, et d'aller en dehors de cette cabane qui cachait l'environnement extérieur.

    Nous devions être en milieu d'après midi car le soleil éblouissait l'entrée, et l'extérieur n'était pas distinguable. 
Je me dirigeais vers l'entrée, prête à découvrir et à faire face à ce qui se cachait de moi.

- Hé attend pas si vite! Reviens!

Me dit le garçon mate.

    Il voulu me retenir par le bras, mais je fus plus rapide que lui.
J'allais enfin sortir et respirer le grand air, lorsque je finis par heurter un inconnu de plein fouet. Je m'étalais de long en large sur le sol frais, qu'étaient les planches de bois.

    Je méditais la chance que j'ai eu de ne pas finir assommée par l'angle du lit, et levais les yeux en l'air afin de distinguer cette mystérieuse personne.
Un regard profond et familier était posé sur moi. Je connaissais ce regard. Mon cœur fit un énorme bond dans ma poitrine, et toutes mes émotions étaient alors en alerte.

    Un grand blond avec un grand sourire aux lèvres me tendis une de ses mains afin de me relever. C'était ce même regard.
Je me souvenais enfin.

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STRANGERS Tome 1 ( Terminé )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant