Chapitre 19 - Les souvenirs d'Alby

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    Mon expression s'était décomposée. Un endroit dans lequel se cachait un nombre incertain de griffeurs nous emmenait tous à notre perte. Tout espoir retombait en moi. Les créateurs nous avaient piégés et ils nous manipulaient.

- C'est du suicide.

Disais-je en me passant une main sur le front.

- Je sais. Mais c'est le seul moyen que nous ayons.

Lâcha Thomas.

    Nous devions en finir avec tout ça, et partir dans le labyrinthe était effectivement la seule solution pour nous de nous en sortir.

- Très bien. On part quand?

    Minho tapa une de ses mains sur la table. Ce geste traduisait la détermination du coureur à partir loin d'ici.

- Il faut attendre le moment opportun, mais il faut être préparé. On compte sur vous les gars.

    Je hochais pour lui montrer mon accord, puis pris la parole.

- On a fait ce que vous nous aviez dit de faire. On a parlé à quelques blocards mais on est peu.

- Qui ça?

Demanda Thomas.

- Winston, Chuck, Jeff et Clint, et aussi Poêle-à-frire.

Répondit Newt les bras croisés.

    Les deux coureurs allaient reprendre leur récit, lorsque les prénoms de Thomas et de Newt se retentirent dans l'enceinte du bloc. Quelqu'un les cherchait.

    Nous nous regardions tous les quatres, avant de sortir précipitamment du bâtiment, Thomas en tête de nous.

    Jeff avait les mains en porte voix, et se trouvait à quelques mètres de nous. Nous courions à sa rencontre afin de savoir ce qu'il avait de si urgent à dire aux deux garçons.

- À génial vous êtes là! Pfiou je croyais que je n'allais jamais mettre la main sur vous.

Le medjack souriait nerveusement.

- Qu'est ce qu'il se passe Jeff?

Questionna Newt.

    Une lueur animait le regard du medjack. Un fin sourire se dessina sur son visage.

- Alby s'est réveillé.

    Nous suivions Jeff jusqu'à l'infirmerie au pas de course. Le bloc avait changé, et il allait s'en rendre compte.

    Une fois dans l'enceinte du bâtiment, de l'espoir me gagnait. La paix allait revenir. Je souris en entrant dans la pièce.

    Le chef des blocards était assis sur le lit qu'il occupait depuis plusieurs jours, dos à nous.
La pièce était silencieuse, et un sentiment indescriptible m'oppressa. Mon sourire avait disparu.

    Nous étions plantés quelques mètres derrière Alby. Celui-ci savait notre présence, mais ne disait rien.

- Il est comme ça depuis son réveil. Il n'a pas dédaigner prononcer un seul mot.

Précisa Jeff en chuchotant pour qu'Alby ne nous entende pas.

    Une main vint soudainement se glisser dans la mienne. Newt avait les yeux rivés sur son ami sein et sauf. Je fus surprise de ce geste agréable qui, finalement, m'appaisait. Le sérum avait été efficace.
Peut après, Newt posa son regard dans le mien, et se força de décrocher un sourire. J'exerçais une pression sur sa main afin de le rassurer.

    Après un profond silence, Alby décida de le briser. Au départ, je n'étais pas sûre de ses paroles. Je me les répétait de nombreuses fois dans ma tête pour être sûre que se soit bien ce qu'il disait.

- Pourquoi êtes vous là? Pourquoi n'êtes vous pas resté où vous étiez?

    Ces mots pourtant si simples, et si fragiles de la part d'Alby, me blessèrent. Thomas avait compris. Alby s'adressait à nous. Il avait vu. Il s'était souvenu. Il nous en voulait et je m'en voulais. Pourquoi faire autant de mal à des adolescents? Pourquoi le WICKED répendait autant de mal?

    Je pinçais mes lèvres pour retenir mes larmes. Newt remarqua mon comportement. J'étais tendue, et j'avais les jambes qui tremblaient.
Le blond m'approcha plus contre lui, et lâcha sa main pour me la mettre sur ma taille.

- Qu'est ce que tu veux dire par là Alby?

    Finit par répondre Thomas en faisant un pas en avant. Nous étions tous fixés sur Alby.

    Celui-ci se retourna lentement dans notre direction. Il avait les yeux et les joues immaculés de larmes. Son regard était rempli de tristesse, et passait se Thomas à moi. Il secoua la tête. Une nouvelle larme coulait le long de sa joue.

- Tous ça c'est de votre faute.

    Mon cœur se serrait et saignait par cet aveux.

    Thomas se rapprocha d'Alby, et vint se poser à côté de lui. Il avait du cran pour tout affronter en face. On pouvait dire que je l'admirais pour ça.

- Qu'est ce que tu as vu Alby? Dis le moi.

    Alby ne vacilla pas. Il était imperturbable.

- Vous deux. Vous êtes avec l'ennemi n'est ce pas? Vous nous avez tous mis ici pour qu'on n'en sorte pas c'est ça? Je vous ai vu travailler pour eux. Vous nous regardiez souffrir tous les jours.

    Alby trembla de peur. Je ne l'avais jamais vu dans cet état. Et ce n'était pas comme si je l'avais souvent vu.
Il enfouit son visage dans ses mains et éclata en sanglots.

    Thomas se leva et nous rejoignit.

- On ferait mieux de sortir et de le laisser se reposer.

Nous disait-il.

    Nous sortions tous, à l'exception de Jeff, en silence. Nous étions sous le choc de ces révélations. Une piqûre de griffeur pouvait elle faire ressurgir les souvenirs à la surface?

    Il faisait étonnement tard, et le ciel commençait à s'assombrir.
Le bloc était en activité. Tout le monde remuait dans tous les sens, des torches à la main.

- Qu'est ce qu'il se passe?

Demandais-je remise de mes émotions précédentes.

    Chuck arriva en courant, paniqué.

- Les gars! Les gars!!

- Oh du calme Chuck. Qu'est ce qu'il se passe?

    Le petit bouclé sautait sur place.

- Les portes du labyrinthe ne se sont pas refermées!

    Des rugissements raisonnèrent au loin. Les griffeurs allaient attaquer.

- PLANQUEZ VOUS!

    Cria Gally en revenant vers nous avec le reste des blocards.

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STRANGERS Tome 1 ( Terminé )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant