Prison.

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Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé entre le moment où un salopard, un lâche, m'a assommé par-derrière, et le moment où je me suis réveillé. Tout ce dont je suis sûre, c'est que dehors, il fait jour. Je le sais parce que je me trouve sur un lit, dans une espèce d'infirmerie, ma main gauche menottée aux barreaux de celui-ci. De là où je suis, je peux clairement voir les rayons du soleil passer à travers la fenêtre.

Il n'y a personne avec moi. Je suis seule. Je m'assieds sur le lit, soulagée de constater que je porte toujours mes fringues. Je passe ensuite ma main droite derrière ma tête, histoire de vérifier les dégâts que l'autre dingue m'a infligés. Il n'y a pas de sang, toutefois, je peux sentir comme des fils à l'arrière de mon crâne.

– Ne touchez pas, s'il vous plaît. Ça pourrait s'infecter, dit un homme, s'avançant vers moi après être entré dans la pièce. Je suis le docteur Carson. On vous a amené la nuit dernière avec une vilaine blessure derrière la tête. Vous aviez perdu beaucoup de sang. Je vous ai recousu. Vous allez survivre, me sourit-il négligemment.

– Où est-ce que je suis ?

– Au sanctuaire.

Je ne sais même pas quoi répondre à ça. Un sanctuaire, sérieusement. Le médecin s'approche de moi, son bloc-notes à la main ainsi que son stylo. Un stylo qui serait susceptible de m'être utile. Je le laisse donc s'approcher de moi sans dire un mot, me contentant de le regarder. Au moment où il s'approche davantage pour vérifier mon pouls, je tente quelque chose, sans doute quelque chose de stupide, mais ça vaut le coup.

– Qu'est-ce que c'est ? demandé-je, tout en fixant par la fenêtre, espérant que le doc en fasse autant.

Ce qu'il fait d'ailleurs. À cet instant, j'en profite pour lui piquer le stylo accroché au bloc-notes, avant de le glisser derrière mon dos.

– Je suis désolée. J'avais cru voir quelque chose.

– Arrêtez de vous agiter, d'accord. Ça ne sert à rien. Je reviens vous voir plus tard. En attendant, détendez-vous.

Le médecin part, je sors alors le crayon de derrière moi et arrache tant bien que mal, avec ma main droite et mes dents, la petite partie métallique. Je me suis coupée la lèvre en le faisant, mais pas grave. Ma survie en dépend.

– Ça a plutôt intérêt de marcher, passant ma langue sur ma lèvre pour lécher le sang.

Je prends ce petit bout de ferraille et tente de détacher les menottes. Ce ne sera pas la première fois que je fais ça, même si pendant mon entraînement, nous avions quand même des outils un peu plus adaptés qu'un vieux crayon de pacotille.

Après cinq bonnes minutes à m'acharner sur ces fichues menottes, j'entends enfin le clic de la délivrance. Je suis libre. Enfin, je ne suis plus enchaînée, car libre, c'est loin d'être le cas. Je me lève, mets mes chaussures et ramasse mon sac avec toutes mes affaires dedans. Étonnant, tout est à sa place. Ensuite, je fouille dans les tiroirs et placards afin de voir ce qui peut m'être utile. J'ai besoin d'armes pour me défendre. Dans l'un des tiroirs, je trouve un scalpel. Je n'hésite pas une seconde et le mets dans la poche arrière de mon jeans. Je trouve également des seringues et quelques produits dont un qui a particulièrement attiré mon attention. De la kétamine. Je prends le flacon et remplis quelques seringues avec. Si je pouvais éviter de tuer du monde, je préférais. Je ne suis pas une tueuse, même si les sauveurs sont au service du pire connard qu'il m'a été donné de rencontrer dans ma chienne de vie. Ils ont peur et agissent en conséquence, tout simplement. Enfin, je suppose. On ne peut pas être débile à ce point pour suivre un homme tel que Negan.

Une fois prête, j'ouvre discrètement la porte, en jetant un coup d'œil de chaque côté. Personne à l'horizon. Tout semble vide. Je quitte donc la pièce, longeant les murs de ce long couloir pour trouver une sortie. Le mieux est de grimper, je décide donc de me rendre sur les toits.

The walking dead - The whistler vol.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant