Rire

75 12 0
                                    

Je suis en train de finir de ranger la cuisine quand j'entends des pas venir vers moi. Je lève la tête et vois Minho.
-Salut, alors comment va Jessie?
-Mieux. En tout cas, elle a l'air de tenir le coup.
Je sais que Minho était avec elle quand elle a craqué, et qu'il a passé des heures à la calmer. Je sais aussi qu'on s'inquiète tous pour elle depuis, parce que de la voir comme ça, ça nous a fait prendre conscience qu'elle avait besoin de nous plus qu'on le croyait. Alors, même si ça lui tape sur les nerfs, on essaie de pas trop la laisser seule. Il arrive souvent qu'elle en ait marre et dans ce cas elle va voir Gally, le seul à ne pas la couver. Minho est le pire de nous je crois. Il a constamment besoin de savoir où elle est. Thomas, lui, est plus mesuré. Il comprend qu'elle ait besoin de solitude, parce que lui aussi a perdu une personne qu'il aimait. Je m'approche de lui avec des boissons chaudes et nous nous asseyons. Depuis notre arrivée, nous nous retrouvons ici une fois par jour, pour discuter. Parfois de banalités telles que le menu du jour, ou le temps qu'il a fait, et parfois de choses plus importantes qu'on ne peut confier à personne d'autre, et surtout pas à Jessie, parce qu'à partir de maintenant, c'est à nous de veiller sur elle.
-Tu as l'air fatigué. Mauvaise nuit?
-Jessie s'est levée vers 3h du matin pour aller faire un tour sur la plage. Tu imagines bien que je n'allais pas la laisser y aller seule.
Je me souviens qu'à l'époque elle adorait faire des balades nocturnes. Voilà quelque chose qui n'a pas changé au moins.
-Et elle t'a laissé venir? Sans t'incendier ou même te frapper?
Il hausse les sourcils, comme si je venais de dire quelque chose d'insensé.
-Bien sûr qu'elle m'a incendié. Mais depuis quand j'écoute ce qu'elle me dit?
Je me mets à rire et ça fait un bien fou. Le premier fou rire depuis notre arrivée ici, depuis tout ça. Minho, le vrai, est de retour et ça me rassure de retrouver mon ami.
-Je ne sais même pas pourquoi j'ai posé la question. J'imagine que ses hormones doivent lui jouer des tours, pour qu'elle te laisse en vie après ça.
Il prend un air outré mais sourit, et je me dis que ces deux là n'ont pas fini de nous en faire voir de toutes les couleurs.

Le RefugeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant