Regards

66 10 0
                                    

Nous étions en train de marcher depuis des heures, mais personne ne voulait s'arrêter. Pas après ce que nous venions de voir. Et ce bruit de détonation... Je crois qu'il hante encore mes rêves. Winston venait de nous quitter et bien que tu aies été celui qui lui avait permis de le faire, on voyait bien que tu étais sur le point de craquer. Ce qui m'inquiétais, c'est que je savais que tu ne le ferais pas. Tu avais beau prétendre le contraire, tu avais une âme de leader, et tu ne le ferais jamais devant nous. Jessie marchait à tes côtés et elle semblait inquiète elle aussi. Tout semblait tellement plus dangereux ici. Nous étions à découvert, dans un lieu inconnu et prêt à nous faire attaquer par ces espèces de cinglés qui n'avaient plus rien d'humain. Le soleil commençait à se coucher et nous avons donc décidé de nous arrêter pour la nuit. Jessie s'était assise à côté de Minho et toi à côté de moi. Je  voulais te demander quelque chose mais j'ai vite compris que tu ne m'écoutais pas, trop occupé à regarder celle qui hantait tes pensées et tes rêves.
-La Terre à Newt. Tu me reçois?
-Hein? Euh...oui Fry, pardon, tu disais?
-Tu sais qu'elle ne va pas disparaître si tu arrêtes de la regarder? Rappelle toi, on est pas des sauvages.
Tu as souri à l'évocation de ta phrase.
-Je sais mais c'est juste que.... Non rien.
-C'est juste que tu as peur que Minho te la pique?
-Qu'est ce qu'il lui a fait encore?
Je t'ai vu te lever et partir le rejoindre, sûrement pour lui passer un savon. Jessie était maintenant avec Thomas et Aris, mais je te voyais encore la chercher du regard, anxieux. Quand ses yeux ont rencontré les tiens, j'ai pu lire le soulagement sur ton visage. C'était juste hilarant de voir que tu n'arrivais pas à la quitter des yeux plus de quelques minutes, comme si la regarder pouvait te rassurer sur sa présence. Je l'ai regardé à mon tour et je l'ai vu sourire. Et là j'ai compris. Ces moments où aucun de vous ne disait rien, et que nous prenions pour des silences gênés ou de la timidité, étaient simplement une façon de communiquer. Tous ces regards n'étaient en fait qu'une discussion silencieuse. Et à l'instant Jessie venait de te donner une bonne raison de ne pas craquer. Avec un regard, un sourire, elle avait gagné ton coeur...

Le RefugeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant