Sentiment

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J'étais assise avec toi, en train de profiter de la fraîcheur de la nuit. Tout le monde était plus ou moins endormi, et nous profitions de ce calme pour reprendre notre discussion.
-Tu ne m'as toujours pas raconté comment tu es devenu co-leader.
-Tu veux vraiment le savoir? C'est pas une histoire super intéressante.
-Bien sûr que je veux le savoir, sinon je ne te l'aurais pas demandé.
Il fallait vraiment te tirer les vers du nez, parce que tu n'aimais pas beaucoup parler de toi. Mais moi, je voulais tout savoir de toi, depuis le jour où je t'avais rencontré. Je t'écoutais donc me raconter ton histoire mais j'ai été distraite par cette foutue mèche de cheveux qui semblait me narguer. Tu as froncé les sourcils et j'ai trouvé ça tellement mignon que je n'ai eu qu'une envie, plonger mes doigts dans tes cheveux et t'embrasser. Mais je n'oserais jamais. On s'était beaucoup rapproché et les autres n'arrêtaient pas de nous charrier avec ça, mais je ne savais pas si tu ressentais la même chose que moi. Parce que c'était bien ça le problème. Moi la tocarde solitaire que tout le monde craignait, je commençais à ressentir quelque chose. Oh, je ne pouvais pas encore le définir mais je me sentais toute bizarre quand tu étais avec moi. J'aimais bien quand tu restais près de moi pendant notre périple vers les montagnes, et quand on discutait avant de s'endormir, comme maintenant. J'aimais aussi que tu veuilles dormir à côté de moi, pour qu'on puisse être proches, et je me réveillais souvent avec ta main dans la mienne. Je ne me reconnaissais plus et pourtant cette sensation était loin d'être désagréable. Je ne me souvenais pas de ma vie d'avant mais cette chaleur qui envahissait mon coeur petit à petit m'était familière, comme un vieux souvenir qui referait surface. C'était pourtant légèrement différent et teinté de quelque chose de plus... Passionnel? Sauvage? Ça me troublait énormément et je ne savais pas quoi faire. Je décidais de mettre ça de côté le temps d'y voir plus clair.
-Tu n'as pas trop froid?
Voilà ça recommençait. Dès que tu souriais, j'avais ces espèces de papillons dans le ventre.
-Non c'est bon, c'est plutôt agréable.
-On devrait aller se reposer, on a encore beaucoup de marche demain. Tu viens?
Tu m'as pris par le bras et nous sommes allés nous allonger, un peu à l'écart du feu. Au moment où j'allais fermer les yeux, j'ai attrapé ta main et là, au milieu de la Terre Brûlée, j'ai réalisé que j'avais enfin trouvé ma place.

Le RefugeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant