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"Aaron : Et donc il s'appelle Jake et c'est un de mes meilleurs amis. Je crois bien qu'il est tombé raide dingue de ta pote Jess.

Elena : En une soirée?

Aaron : Il dit qu'il est amoureux, même si je suis sûr qu'il ne sait pas vraiment ce que ça fait d'aimer quelqu'un.

Elena : Jess m'a pas parlée de lui, elle boit toujours beaucoup trop aux soirées alors... le lendemain, elle ne se souvient que du début de sa soirée.

Aaron : Ouais, je vois le genre."

Je la fixe se lécher la lèvre supérieure d'une façon terriblement sexy, bien sûr elle ne s'en rend pas compte. Je me demande quel goût ont ses lèvres et...Ma mère et Peter rentrent dans la chambre avec leurs affaires dans les mains.

"Carole : On va chercher le repas de ce soir chez le traiteur, à tout à l'heure!

Peter : Soyez-sage!"

Simon laisse passer sa petite tête de la porte et saute sur le lit. Elena se lève et se dirige vers la sortie de la chambre.

"Aaron : Tu vas ou?

Elena : Je vais mettre le couvert et je reviens.

Aaron : Attends j'arrive.

Elena : T'en fais pas continue, j'en ai pour pas longtemps."

Simon fait un bisou volant à sa mère puis se tourne vers moi.

"Simon : Est-ce que tu as un papa?"

Sa question me prend de court.

"Aaron : Non, je n'ai plus de papa et toi?

Simon : Moi j'en ai jamais eu. Mais c'est pas grave parce que j'ai maman! Il est ou ton papa? Il est parti au ciel?

Aaron : Oui, il est parti au ciel.

Simon : Oh tu dois être triste, tu veux un câlin?"

J'ouvre mes bras pour qu'il vienne s'y réfugier. Simon se blottit contre moi puis me regarde de haut en bas. Vous croyez qu'il m'analyse là?

"Simon : Tu sais, moi des fois j'aimerai bien avoir un papa. Parce que mes copains ils ont tous un papa avec qui jouer au foot mais pas moi.

Aaron : Tu sais, je ne peux pas remplacer ton papa mais je peux jouer au foot avec toi.

Simon : C'est vrai tu veux bien?

Aaron : Si maman est d'accord bien sûr!

Simon : Oh oui trop bien!"

Je me lève avant de lui faire des chatouilles sur le ventre, ce qui le fait exploser de rire.

"Aaron : Repose toi encore un peu ici, je reviendrais te chercher pour le diner."

Je descend les escaliers quand la voie de la télévision parvient jusqu'à mes oreilles.

"Journaliste : ...il a donc encouru une peine de 12 ans de prison ferme alors qu'il n'avait que 16 ans. Un adolescent ravagé par la haine maintenant sorti de prison. Interrogeons maintenant son avocat."

Oh putain de merde. Elena est là, debout derrière le canapé, dos à moi. Ses bras sont croisés et son dos est complètement droit. La façon qu'elle a de rester mobile m'effraie. Une vidéo de moi à ma sortie de prison est alors sur l'écran de télévision. Les battements de mon coeur s'accélèrent pendant que ma respiration se fait de plus en plus forte.

Comme si elle avait sentit ma présence, Elena se retourne, terrifiée. Elle me regarde d'une façon que je ne saura décrire à 100%. De la haine? De la peur? De la crainte? J'en sais rien.

Ses mains posées sur ses avants-bras tremblent et je vois bien qu'elle essaye de ne pas pleurer. Je m'approche doucement d'elle mais elle me fais signe avec sa main de m'arrêter dans ma démarche.

"Aaron : Elena-

Elena : Tu m'as mentis."

Sa voix a tremblée et je sais qu'elle se retient de ne pas fondre en larmes. Cette journée était tellement bien, pourquoi a-t-il fallut que la télévision soit allumée? Ça me fais mal de la voir comme ça.

"Aaron : Laisse moi t'expliquer-

Elena : Il n'y a rien à expliquer Aaron, j'ai tout compris! Je t'ai fait confiance, je t'ai vraiment fait confiance! Je me suis faite à l'idée que tu étais quelqu'un de bien et que je devais arrêter de me méfier des hommes. En fait j'avais raison de me mettre des barrières. Pour une fois que j'ai voulu baisser les armes...j'ai été bien conne et naïve.

Aaron : Je-

Elena : Non, laisse-moi finir. Je t'ai dévoilée ma vie de A à Z et je me suis dis que si tu ne voulais pas parler de la tienne, c'était que tu avais des problèmes de famille. Tu aurais du me le dire depuis le début! J'aurai peut-être compris, je ne connais que la version des journalistes, pas la tienne. Je t'ai présentée mon fils, en me disant qu'une présence masculine ne pouvait que le rassurer. Je t'ai laissée dans la chambre avec mon fils alors que tu avais un couteau dans les mains et-

Aaron : Je ne suis pas un putain de meurtrier!

Elena : Tu es quoi alors? Tu oses me dire que tu n'as pas fait exprès de les tuer? Vois les choses en face Aaron! Simon descend."

Elle souffle un bon coup en laissant une larme s'échapper de ses yeux. J'ai envie de tout défoncer, de tout casser et surtout de crier de rage. J'aurai aimé qu'elle comprenne, mais il faut se rendre à l'évidence, c'est une situation utopique. Elle a bien fait de s'énerver, elle a raison. Je crois que j'aurai fait la même. Maintenant elle me prend pour un putain de tueur en série et je suis persuadé qu'elle a peur de moi.

Simon descend avec ses affaires et se dirige vers moi avec un grand sourire mais sa mère le rattrape.

"Elena : Attend moi devant la voiture et ne discute pas."

Il ne dit rien et passe la porte. Elena la referme et se tourne à nouveau vers moi. J'ai tellement envie de la prendre dans mes bras et de lui répéter que je suis désolé.

"Elena : Oublies-moi.

Aaron : Quoi?

Elena : Tu m'as très bien compris. J'ai pas envie de perdre du temps avec toi.

Aaron : Tu peux pas me faire ça.

Elena : Ne t'approches ni de moi, ni de mon fils c'est compris?

Aaron : Bordel Elena-

Elena : Explique la situation à Carole et Peter, dis leur que je suis désolée. Au revoir."

Je l'attrape par le poignet et l'attire vers moi. Elle me regarde, les yeux grands ouverts, les larmes menaçant de couler.

"Aaron : Laisse moi t'expliquer.

Elena : J'ai pas envie de comprendre.

Aaron : Elena putain..."

Elle se dégage de mon emprise et me ferme la porte au nez. J'appuie mon front contre le mur en serrant les poings. C'est pas vrai... Je viens vraiment de la perdre...

Criminal LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant