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"Aaron : Oui, j'ai tué mon père et ma belle-mère, enfin si on peut les appeler ainsi. Mes parents se sont séparés à mes 14 ans. Je les voyais pas souvent se disputer, alors je me disais que leur amour allait durer éternellement et que j'aurai une adolescence comblée, rempli d'amour par ses parents. Le peu de fois ou ils s'engueulaient, ils finissaient par s'embrasser tendrement et je trouvais ça mignon. Elle lui pardonnait tout et il lui pardonnait tout, je trouvais ça cool comme type de relation. Seulement un jour, mon père a fait un truc impardonnable, il a trompé ma mère avec une de ses collègues. Une jeune d'environ 20 ans, une putain de michto qui couchait avec mon géniteur juste pour le fric. Pendant des mois il trompait ma mère et il revenait le soir, sans pression, alors qu'il venait de coucher avec cette fille. Quand ma mère l'a découvert, ça a été la fin du monde pour elle. Je me rappelle les avoir observés en cachette avec Louis, elle s'était effondrée par terre."

Mon coeur se resserre quand cette vision de Carole me vient à l'esprit.

"Aaron : J'ai détesté mon père au plus haut point, vraiment, jusqu'à la fin. Il avait fait souffrir ma mère, il l'avait humiliée, trompée. J'ai toujours été très fusionnel avec ma mère, comme tu as sûrement pu le remarquer. Louis et moi allions chez notre père une semaine sur deux, les deux chez notre mère. Je détestais y aller, étant donné qu'il s'est officiellement mis en couple avec cette pouf. Maman a perdu beaucoup de poids mais elle a retrouvée sa forme quand elle a rencontrée Peter. Au début, je l'aimais pas trop. J'avais surtout peur qu'il lui fasse du mal, comme mon père. Elle a retrouvée le sourire et elle a commencée à aller mieux. Ça m'a enlevé un poids des épaules mais j'étais pas bien à 100%. Alors quelques jours après mes 16 ans c'est arrivé."

Je me redresse quand un frisson parcours désagréablement mon dos.

"Aaron : Je les ai drogués, j'ai frappé le plus fort possible avec une barre en fer. J'ai achevé mon père avec un coup de couteau dans le ventre. J'ai appelé ma mère et les flics ainsi que les pompiers ont débarqués. Le seul regret que j'ai eu était celui de faire souffrir ma mère."

Aaron relève les yeux et fronce les sourcils en me regardant fixement. Je me rend alors compte que je pleure. J'étais tellement obnubilée par ses paroles que j'ai laissée mes émotions prendre le contrôle de mon corps. Il attend une réponse, ça se voit. Sauf que je ne sais pas quoi répondre à ça.

"Aaron : Parle-moi Elena."

Je le fixe en ouvrant la bouche mais aucun mot ne veut sortir. Je ne sais même pas quoi en penser, comment je pourrais lui donner une réponse...

"Aaron : J'aimerais t'inviter au restaurant ce soir.

Elena : Je...j'en sais rien."

Miracle je n'ai pas perdu ma langue! Aaron se lève et je fais de même. Nous voilà alors l'un face à l'autre, un bon mètre nous séparant.

"Aaron : S'il te plait Elena, j'en ai besoin.

Elena : Comment ça, tu en as besoin?

Aaron : Tu m'en veux.

Elena : Bien sûr que je t'en veux.

Aaron : Je veux arranger ça.

Elena : Pourquoi tu ne fais pas comme les autres? Pourquoi tu ne lâches pas l'affaire?

Aaron : Parce que moi je tiens réellement à toi, et pas qu'à cause de ton physique.

Elena : Tu insinues que-

Aaron : Je n'insinue rien du tout Elena. Je te demande juste de m'accorder une deuxième chance ce soir. Si j'ai pas réussi à te faire oublier tout ça alors...alors je te laisserais tranquille."

Il baisse ses yeux au sol en fixant ses chaussures. Il a l'air tout aussi mal à l'aise que moi et quelque part je ne peux m'empêcher de trouver ça mignon.

"Elena : Va pour ce soir alors."

Il relève les yeux vers moi et souris.

"Aaron : Je viendrais te chercher chez toi vers 20h alors.

Elena : D'accord. A ce soir alors.

Aaron : A ce soir."

Chacun de nous retourne à ses occupations, comme si absolument ne s'était passé. Une jolie rousse passe devant moi les larmes au bord des yeux. Je lui attrape le bras et l'emmène avec moi sur la terrasse. Je déteste voir quelqu'un pleurer, c'est plus fort que moi.

"Elena : Est-ce que tu vas bien?"

Quelle question bête...vu dans l'état ou sont ses yeux, c'est évident qu'elle ne va pas bien!

"Elena : Ton nom?

Hanna : Je m'appelle Hanna...et toi?

Elena : Elena, tu veux boire un café quelque part?

Hanna : J'ai pas envie de prendre du retard sur mon travail... mon état ne devrait pas affecter mon travail.

Elena : Je connais bien le patron, t'en fait pas. Il ne dira rien."

Elle finit alors par hocher la tête. Nous nous dirigeons alors toutes les deux vers le distributeur de café. Nous finissons par nous installer dans une salle, à l'écart des regards.

Hanna passe une mèche de son joli carré derrière ses oreilles et relève la tête vers moi.

"Hanna : Mon copain m'a trompé."

Je me lève de mon siège et la prend dans mes bras pour la laisser pleurer. Quel bel enfoiré.

"Hanna : Je suis désolé je...je sais même pas pourquoi je t'embêtes avec ça.

Elena : Tu ne m'embêtes pas, loin de là! Tu veux en parler?

Hanna : Il m'a avoué hier soir qu'il couchait régulièrement avec une de ses collègues de travail et... je suis encore folle amoureuse de lui. Ça me rend malade. Il ne cesse de me répéter qu'il m'aime encore et il me supplie de revenir. Je ne sais pas quoi faire...

Elena : Je n'ai pas à m'en mêler tu sais, mais si tu veux parler je suis là.

Hanna : C'est gentil de ta part. Tu sais, j'ai entendu parler de toi tout à l'heure.

Elena : A quel sujet?

Hanna : Le patron et son fils étaient en train de parler devant la cafétéria tout à l'heure. Je suis beaucoup trop curieuse, j'ai écoutée. Son fils disait qu'il avait mal dormi, tourmenté par une certaine Elena."

Je sourie en repensant à notre discussion. Alors comme ça, lui aussi ça l'a fait réfléchir.

"Hanna : Tu n'as pas peur? Je veux dire il... enfin la prison quoi.

Elena : Non, j'ai absolument pas peur.

Hanna : Sérieux?

Elena : Ouais, ça m'effraie pas ce genre de trucs."

Je tchèque ma montre et dit au revoir à Hanna avant de rejoindre Blake devant mon bureau. Il me tend mon manteau et montre la porte du doigt.

"Blake : On va manger?

Elena : Je te suis!"

Criminal LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant