(Angelia)
Le week-end est passé vite. Le samedi, Zachary avait une compétition de handball. Car oui, monsieur est un champion renommé. Le meilleur de son équipe. Il voulait que je l'accompagne avec sa famille, pour lui faire plaisir j'y suis allée. Je n'avais jamais vu ce sport. Papa, lui, ne regardait que le foot avec une bière à la main. Voila tout ce que m'inspire le sport. Et bien je peux dire que ça a changé. Je n'ai pensé à rien d'autre que le match. J'étais obsédée par ce sport. Et bon Dieu ce que ça fait du bien de ne penser à rien d'autre. J'ai très vite compris les règles du jeu et remarquais dès qu'il y avait une faute.
Zac est un très bon joueur. Même si j'observais que, parfois, il avait du mal à se contrôler lorsqu'un joueur adversaire l'embêtait. Étrangement il regardait dans ma direction, me souriait, et sa colère passait. Sans que je ne bouge d'un millimètre. Non, il me jetait un simple coup d'œil et tout revenait à la normal.
Carla, elle, bouillonnait sur place. Il faut vraiment que cette fille se calme. Je ne comprend pas. Pourquoi est-elle en colère contre moi? A un moment, elle n'a plus supporté les regards de Zachary et s'est presque jeté sur moi. Elle m'a hurlé des insultes. Mais immédiatement Rachel et son mari, Quentin, l'ont repoussé en la disputant. Et ils savent être convaincants quand ils le veulent. Ils ne comprennaient ce qui lui arrivait, si seulement ils savaient que ça dure depuis deux semaines. Moi je l'ai ignoré. Cette fille aussi est colérique, finalement il vont bien ensemble. Ça fait bizarre d'être défendue comme ça. C'est vraiment nouveau pour moi.
Puis le dimanche je suis restée dans le salon à regarder Lily jouer. Qu'elle est mignonne. Elle me parle beaucoup même si elle sait que je ne répondrai pas. Exactement comme son frère. Elle m'a racontait ce qu'il se passait dans son école. Puis a inventé une histoire sur la vie de ses poupée. Et à ce moment là j'aurai voulu être une poupée. Inventer ma propre histoire, heureuse. Mais la réalité nous rattrape vite.
Il me semble que Zac lui était chez Carla. Elle lui aurai fait une crise de jalousie après samedi et lui aurai ordonné de venir chez elle. Enfin d'après sa mère. Je ne supporte vraiment pas cette fille. Les êtres humains ne sont pas des objets. Du moins les autres, moi je l'étais pour papa, je devais lui obéir, c'était la règle.Je sors du dernier cours de la matinée et me dirige vers mon casier. J'irai manger après. Rachel veut que je mange avec Zac désormais pour me surveiller. Ils ont peur que je ne mange pas assez. Je n'en ai pas envi, mais alors vraiment pas. Je veux manger toute seule comme d'habitude, sur ce terrain d'herbe. Je m'y sens bien. Une fois je m'y suis même endormie. Je vais essayer de l'éviter, comme ça il ne me trouvera pas pour m'emmener avec lui.
Une fois à mon casier j'entends des ricanements. Je n'y fais pas attention jusqu'à ce que la porte de mon casier se referme brutalement laissant apparaître Carla. Encore elle.
-Salut pétasse, je voulais te dire... Ne t'approche plus jamais de Zac. Je m'en fous que tu vives avec lui, je ne veux plus que tu l'approches ni que tu lui parles. Si jamais je te surprend entrain de...
Je n'entend plus ce qu'elle dit puisque je suis déjà partie en direction du self. Honnêtement je n'en ai rien à faire. Qu'elle garde ses menaces pour elle. J'en ai assez, tous les jours c'est la même chose. Je ne veux plus etre sous la menace de personne.
Je ne suis même pas encore sortie du couloir que je sens sa main s'enrouler fermement autour de mon poignet. Ses ongles s'enfonçant douloureusement dans ma peau.
Et pour moi tout se stoppe. Je ne pense à rien d'autre qu'à ce contact. Il faut qu'elle me lâche. Immédiatement. Sinon je ne tiendrai pas. Je ne veux pas me remettre en colère. Je me fais tellement peur.Mais Carla en a décidé autrement puisqu'à l'aide de son autre main elle attrape mes cheveux et se met à les tirer. Faisant tomber mon bonnet. Non! Pas mon bonnet! Elle tire de plus en plus mes cheveux cherchant à me faire tomber. Mais je ne ressens plus vraiment la douleur, depuis longtemps.
Je reste stoïque essayant de me calmer. Je ne peux pas me laisser emporter. Pas encore. A l'hôpital ils ont dû m'attacher. Je me sentais si misérable, si faible. Exactement comme avec papa, soumise.
Contrôle-toi Angelia, contrôle-toi. Mais Carla prononce la phrase de trop.-Tu mérites de retourner te faire violer par ton père sale pute!Vocifère-t-elle.
...Non... Elle ne peux pas. Elle ne peux pas me dire ça... Je sens la colère prendre le dessus, sans pouvoir rien y faire. La haine contenue depuis ces deux semaines, mais pas seulement, celle de toutes ces années de pur enfer s'élance dans mes veines, mes muscles me procurant une force inconsidérable. J'essaie de me calmer mais en vain. Ça y est, ce que je craignais le plus est entrain d'arriver : je me laisse emporter par ma fureur, ma folie. Mais elle n'aurai jamais dû me parler de mon père. Jamais.
Je lui lance un coup de pied dans le ventre pour qu'elle me lâche, ce qui a l'effet attendu. Mais elle se rattrape vite et me donne une claque. Je rigole intérieurement face à son manque de force.
Oh si tu savais le nombres de coup que je me suis pris Carla, je ne sens même pas la tienne.
Je lui donne un coup de poing dans le visage lorsqu'elle renfonce ses ongles dans ma joue, me griffant au passage. Je sens le sang couler jusqu'à ma bouche et m'humecte les lèvres.Je connais ce goût par cœur. Je l'ai tant goûté.Elle se relève et tente de me donner un coup de pied mais avec ses bottines à talon, c'est simple de l'esquiver. J'en ai plus qu'assez. Je veux juste me débarrasser d'elle, de tous ces jours où elle se moquait de moi, où elle m'humiliait. Je ne réfléchis plus clairement et une seule pensée tourne en boucle dans mon esprit. Je veux la détruire...
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Take Me Away [ÉDITÉ EN VERSION PAPIER]
RomanceElle a vécu l'enfer, il voit en elle l'espoir. La survie, Angelia connaît bien. Pendant 17 ans, elle a vécu l'enfer auprès d'un père violent, avant d'être placée en famille d'accueil, complètement traumatisée. Mais vivre le quotidien d'une lyc...