Chapitre 21

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(Angelia)

     Bientôt deux semaine que je suis ici. Je ne le supporte plus. Tous ces médecins qui viennent voir comment je vais. Qui me palpent le ventre. Les premiers jours je n'ai pratiquement que fait dormir, ne pouvant lutter contre le profond sommeil qui m'attirait suite à mon opération. Mais depuis je ne fais que tourner en rond, je veux sortir d'ici, de cet hôpital.
     En plus je déteste ça! Ils n'ont rien fait pour m'aider, rien! Les rares fois où papa m'emmenait parce que les blessures étaient trop graves, ils ne se sont posés aucune question. Alors ce n'est pas en me gardant aujourd'hui que tout va s'arranger.

     J'ai toujours mal, mais ça va, je ne me concentre pas dessus. D'autant plus que la douleur est bien moins forte, donc plus supportable. Mon moral est bien plus mal en point. Dire que j'ai failli mourir. Enfin. J'aurai enfin pu quitter ce stupide monde où je n'ai pas ma place. Mais non, il a fallu qu'on me sauve.

     Nous sommes l'après-midi et je n'en peux plus. Il faut que je bouge de cette maudite chambre! J'essaie de me lever et un pique de douleur me parvient immédiatement. Je l'ignore et continue mes mouvements en serrant les dents. J'attrape la perche qui soutient mes perfusions et avance lentement vers la porte.
     Bon, j'ai remarqué que les infirmiers passent toutes les deux heures. Sachant que ma dernière visite date de vingt-trois minutes, il me reste une heure et trente-sept minutes pour mon petit tour. J'ouvre la porte, et mets un pied dehors, puis mon deuxième. Je marche discrètement dans le couloir et atteins l'ascenseur. Les portes se referment et je soupire de soulagement. Enfin libre!

     Quand j'arrive au rez-de-chaussée je me dirige immédiatement vers la cafétéria. Mon ventre crie famine et non cette espèce de bouillie qu'ils me donnent pour chacun de mes repas. Même avec mon père je mangait de la nourriture plus concevable. Mais il est vrai que c'est moi qui cuisinait, puisqu'il était bien souvent trop ivre pour ne serai-ce qu'ouvrir une boîte de conserve.  

     Je m'approche des vitrines qui proposent diverses patisseries et remarque soudainement le prix à côté. Mince! De l'argent... Je ne vais pas remonter, je me ferai attraper c'est sûr. Bon tant pis. Je ne suis pas descendue pour rien. Je m'installe à une des tables de la cafétéria et bave devant les confiseries. Je donnerai tout pour en avoir une!

-Salut.

     Je sursaute en entendant cette voix. C'est impossible! Pas elle.

-Carla... Je souffle abasourdis.

     Instinctivement je me lève et recule de quelques pas. Ses coups, ses cris, notre bagarre me reviennent en mémoire. Tant de violence, je me dégoûte. Surtout quand je vois l'énorme œil au beurre noir qu'elle a. J'ai l'impression d'être mon père, je suis quelqu'un d'atroce, un monstre qui ne mérite aucune pitié!

-Je sais que je suis probablement la dernière personne dont tu as envi de voir. Enfin peut être avant ton père.

     En l'entendant parler de mon père, je ne peux retenir un frisson d'horreur me traverser. De quel droit se permet-elle de parler de lui? Voyant mon mal-être elle reprend sa phrase.

-Enfin bref... J'ai appris ton entrée ici et il fallait absolument que je te parle.

      Pendant qu'elle me sort son discours je ne peux m'empêcher de loucher sur le cup cake à la vanille. Qu'est-ce que j'aime ça, et bon sang qu'il a l'air délicieux! Je dois avouer que ça me permet de ne pas penser au fait que Carla se trouve en face de moi.

     Soudain celle-ci se lève et se dirige vers la caisse. Je remarque alors qu'elle aussi a une blouse d'hôpital mais pas de perfusion. Elle n'est donc toujours pas sortie? Elle revient vers moi avec... Un cup cake à la vanille?

Take Me Away [ÉDITÉ EN VERSION PAPIER] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant