Chapitre 3 - le fugueur

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Après une nuit d'un sommeil réparateur, je prends une douche rapide, un thé puis j'enfile un top et un caleçon de course, je rajoute tout de même un sweat à zip moulant car il fait encore frisquet à cette heure en ce mois de mai. Je jette un oeil appréciateur à ma silhouette dans le miroir de ma chambre. Ma tenue met en valeur ma poitrine généreuse, ma taille fine et mes hanches voluptueuses. J'ai trop souvent fait des régimes stupides, me suis longtemps affamée, et je n'ai jamais perdu ce cul rebondi...la course et le taekwondo m'ont permis de raffermir et sculpter un peu tout ça mais je me suis rendue à l'évidence: chez nous les femmes sont plantureuses. Le sport me permet de manger ce qui me plaît sans grossir mais mon popotin sera toujours rebondi et je ne ferais jamais moins qu'un 85D... Si j'avais toujours pris soin de cacher ma vraie silhouette au boulot sous des tailleurs informes et trop stricts, dans la vraie vie j'ai appris à apprécier mon corps surtout vu l'effet qu'il semblait avoir sur la gente masculine lorsque je sortais. Je mets mes écouteurs dans mes oreilles puis la musique en route tandis que je rejoins Central Park en marchant. Une fois l'entrée franchie, je mets Offspring en route et commence à fouler le parcours sur You're gona go far,kid.

Après avoir parcouru le parc pendant 45min je décide qu'il est temps de rentrer. Au loin j'aperçois un labrador chocolat cavaler, son maître à suite. Je souris jusqu'à ce que je comprenne que l'animal est en train de prendre la poudre d'escampette. C'est lorsqu'il n'est plus qu'à quelques mètres de moi que je tente ma chance et l'appelle. Il vient naturellement à moi. Éreinté de sa course, sa langue pend sur le côté. Il me lèche goulûment le visage tandis que je lui flatte l'encolure. La gueule ouverte, on dirait qu'il fait un grand sourire, ce qui m'amuse. Son maître arrive à bout de souffle tandis que le chien se roule de bonheur à mes pieds alors que je lui gratte le poitrail et lui parle en français.

-foutu cabot! s'exclama t-il en arrivant devant nous. Je souris.

-une chance que j'ai été là pour récupérer votre fugueur, dis-je en anglais en riant.

-une chance en effet.

Jusque là plutôt occupée à gratouiller le "petit" fugueur, je n'avais pas remarqué à quel point son maître était canon. Pas genre craquant, ni juste beau. Non vraiment à tomber. Musclé, des épaules larges et des abdos que je devine en acier car moulés par un t-shirt noir, un sourire à faire tomber les culottes, des cheveux bruns en bataille lui donnant un charme fou, et des émeraudes à la place des yeux. Il me regarde intensément.

-Vous moqueriez-vous de moi?

-Juste un peu. En général, c'est le chien qui court après son maître pas l'inverse, le raillé-je.

-je suis sûr que c'est parce qu'il vous a vu.

-ça doit être cela, ris-je consciente qu'il flirte avec moi. En tout cas il n'est pas farouche avec les inconnus.

-D'habitude il est plutôt méfiant, c'est étonnant qu'il se soit soumis immédiatement à vous, disait-il en haussant les épaules. je cesse de caresser l'animal et me relève tandis qu'il le rattache et sermone "Tyson".

-si vous venez souvent ici, nous serons sûrement amenés à nous recroiser... Bonne journée. Salut toi, dis-je en flattant à nouveau le chien. Je remets mes écouteurs et file à mon appartement en marchant, sans lui laisser le temps de me saluer.

Je raconte ma rencontre à Mila pendant notre brunch et nous passons l'après-midi à parcourir les environs. Je repère aussi mon nouveau lieu de travail. Le soir nous retrouvons Matt dans un bar pour boire un verre, grignoter un morceau et jouer au billard.

Il s'avère que Matt est un type vraiment sympa et c'est un bel homme, grand blond aux yeux marrons, un sourire charmant et plutôt bien bâti, y a pas à dire ma copine a bon goût.

Nous rions beaucoup, et après avoir attaqué notre troisième bière nous nous dirigeons vers le billard. Nous rejoignons deux types qui terminent une partie.

-On peut se joindre à vous? Demanda Matt.

-ma foi, pourquoi pas répondit le blond. Qu'est-ce que t'en dit Evan?

-pourquoi pas. Dit-il avant de se retourner et de bloquer sur moi.

-comment va le petit fugueur depuis ce matin, souriai-je en reconnaissant le canon du parc.

-probablement en train de ronfler sur mon canapé hors de prix... se marra t-il.

-encore un pauvre malheureux, appelez la protection animalière, me moqué-je.

-c'est le beau goss du parc? me demande en français mon amie. Je lui réponds par l'affirmative en riant, tandis que nous commençons la partie.

-tu ne m'as pas menti, il est vraiment wahou, me chuchota t-elle.

-vous savez que vous n'avez aucune chance? me dit le beau brun.

-ça c'est ce qu'on va voir chéri, dis-je en français en faisant glisser les premières boules dans les trous.

-alors on en est déjà à s'appeler chéri? Me dit-il moqueur. Je le dévisageais un bref instant.

-vous parlez donc français... Couramment?

-affirmatif.

-eh bien sachez que vous parlez peut-être bien français mais je suis plutôt douée au billard...

-voyez vous ça, me défia t-il.

-bien... vous et moi, celui qui perd paie sa tournée.

-marché conclus! Dit-il en tendant sa main que je sers pour sceller notre accord.

Une brève décharge me parcours, je retire aussitôt ma main, troublée. L'a t-il senti lui aussi? Je reprends mes esprits.

J'envoie plusieurs boules dans les trous avant de rater un tour, puis me rattrape en crânant à mort tandis qu'il fait exprès de me frôler.

-alors comme ça vous trouvez que je suis beau goss? Me murmura t-il à l'oreille.

-et vous? Lui dis-je en souriant pour éviter de répondre à sa question. Je loupe mon coup ce qui le fait rire. Je n'ai pas dit mon dernier mot. Je lui donne des conseils, m'amuse à l'effleurer, je caresse suggestivement ma queue de billard du bout des doigts et passe innocemment ma langue sur mes lèvres, jusqu'à ce qu'il manque son coup et que je puisse faire tomber les dernières boules.

-ce n'est pas très fair-play, rit-il.

-vous avez commencé, le provoqué-je. Vous nous devez à boire je crois, souris-je narquoise pendant que son acolyte rigole.

-Je m'appelle Nathan, se marre ce dernier en me tendant la main. Merci pour ce beau spectacle, c'est la première fois que je le vois perdre un billard et vraiment ça vaut le détour! Mille fois merci, je ne pensais pas être vivant assez longtemps pour voir ça un jour!

Son ami hausse les épaules, le sourire aux lèvres. Nous passons le reste de la soirée à discuter et rire. Deux heures plus tard mes amis me déposent devant mon immeuble. Je passe la nuit à faire des rêves érotiques qui mettent tous en scène un certain brun aux yeux verts. Evan. Je me réveille à 9h, trempée et frustrée. Je prends une douche rapide avant d'avaler un thé et de sauter dans mes baskets pour aller courir au parc histoire de passer mes nerfs.

 Je prends une douche rapide avant d'avaler un thé et de sauter dans mes baskets pour aller courir au parc histoire de passer mes nerfs

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