IV- Quatrième

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L'atmosphère régnant dans la salle était pesante. Aki l'ignorait. Aujourd'hui avait eu lieu un test pour la tridimensionnalité, elle devait avoir obtenu de bons résultats Enfin, elle l'espérait...Elle, elle gardait son stress pour le corps à corps. Elle essayait, du moins, car malgré le fait qu'elle était très douée à la 3D, il lui manquait la confiance en elle. Elle mangeait, en silence. Elle n'écoutait pas les autres, elle se taisait, perdue dans ses pensées. Elle pensait au lendemain. Elle pensait au bataillon d'exploration. Elle pensait au passé. Elle pensait au futur. Au présent. Elle finit par en avoir marre, elle avait mal à la tête à force de tant gamberger.

Elle se leva et posa son plateau sur la table prévue à cet effet. Elle quitta le réfectoire la première. Elle ne prévint pas Haru et Yuki, pas la peine. Ils ne feraient que s'inquiéter pour elle, et ils essayeraient de comprendre ce qui la perturbait. Pas la peine. Elle allait bien. Ou plutôt, elle essayait de s'en persuader.

Elle avait beau se creuser la tête, elle ne voyait pas ce qui clochait. Elle aurait dû être heureuse de pouvoir enfin avoir la chance de rencontrer la personne qu'elle avait toujours voulu voir. Non ? Alors, qu'est-ce qui n'allait pas chez elle ? Pourquoi elle présentait tous les symptômes de l'angoisse ? D'accord, elle venait de sortir d'un réfectoire bondé alors c'était alors c'était normal pour elle.

Mais même après s'être isolée tranquillement dans son lit (Certes ,les dortoirs étaient communs mais tout le monde mangeait à cette heure-ci ), elle transpirait et elle avait mal partout, envie de s'enfuir ou de s'arracher les cheveux. Et elle ne comprenait pas. Est-ce qu'elle...Stressait à ce point-là ? Non. Impossible, elle qui était toujours calme à la limite d'être blasée. D'accord, demain elle aurait 13 ans. Et alors ? Franchement, qui s'en souciait ? Même pas elle. Et elle stressait à cause de ça ? Parce qu'elle avait peur qu'on ne le lui fête pas ? On ne lui jamais fêté après ses 9 ans. Elle avait l'habitude. Alors pourquoi ? Pourquoi elle s'affaiblissait comme ça ? Elle devait rester forte, calme. Adopter un aptitude mature. Pas une attitude de gamine de 12 ans. Elle devait être adulte, c'était simple. Elle n'avait pas la droit d'être enfantine. Même si au fond, elle l'aurait bien voulu. Elle aurait voulu rester l'enfant qu'elle était avant de perdre sa famille. La vérité, c'était qu'elle en avait plus que marre de ses souvenirs, de ses responsabilités. Elle avait grandi trop vite et elle le savait. Seulement, le monde ne lui avait pas laissé le choix. Elle était ressortie horrifiée mais aussi plus adulte et responsable de Shiganshina. Elle ne saurait jamais si c'était une bonne ou une mauvaise chose.

Elle s'allongea sans prendre la peine de se changer et passa ses bras derrière sa tête. Elle ferma les yeux ,et essaya de faire le vide dans sa tête. Elle s'efforça de ne penser à rien. Elle s'efforçait de ne simplement pas penser. Ce n'était pas aussi simple dans la tête d'une ado préoccupée. Elle se mit donc à faire les cents pas tout autour du dortoir. Marcher, marcher, ça lui vidait un peu l'esprit. Surtout ça l'occupait et ça la détournait de ses pensées. Elle marcha, marcha encore jusqu'à l'arrivée des ses camarades de dortoir. Dont Haru. Qui lui passa un savon pour les avoir abandonnés sans rien dire. Elle s'excusa, une excuse plate qui sonnait creux. Haru voyait bien que quelque chose n'allait pas. Le regard bleu de la jeune fille était fixé sur ses baskets, qu'elle avait l'air de trouver incroyablement fascinantes.

La grande blonde décida de la laisser tranquille. Elle ne voulait pas l'embêter et encore moins lui faire de la peine.

La grande cloche, bien à l'abri derrière le mur Sina, sonna minuit. On entendit des milliers de cris s'élever de chaque recoins de la ville. Tous le monde fêtait la nouvelle année, encore un année passée à l'abri des Titans.

Aki se bouchait les oreilles, elle ne voulait pas entendre les cris de joie. Ca lui déchirait le coeur. Elle pouvait ajouter +1 à son compteur d'années passées sans sa famille. Plus seulement 3 ans mais réellement 4 maintenant. Elle ne voulait même pas le savoir, elle voulait cesser d'agir comme une gamine en comptant tout. Elle calculait, comptait. Tout n'était que de la méthode pour elle. Les sentiments ? Elle les ignoraient, comment ajoutait-on des sentiments dans un calcul ?

L'automne d'une vieWhere stories live. Discover now