L'automne d'une vie

XVIII- Dix-huitième

-Bonjour, Caporal.

-Salut gamine. Bien dormi ?

-Hum.. Ça peut aller. Et vous ?

-Comme d'habitude.

Elle s'assit en face de lui, comme il le lui avait proposé.

-Et tes potes ?

-Haru et Yuki ?

-Ouais.

-Je pense que vous n'êtes pas sans savoir que... ils sont ensemble et que, par conséquent, je n'ai pas une grande envie de m'immiscer entre eux.

-Ah, ouais. J'ai peut-être entendu un truc dans le genre.

-Et puis, vu l'heure qu'il est, ils ne sont pas réveillés.

6h30. Effectivement. Ils étaient seuls dans la salle.

-Des couches-tard ?

-Non. Plutôt de gros dormeurs.

-Ah.

Ils restèrent quelques minutes silencieux, avant qu'Aki ne brise ce silence.

-Caporal... vous savez si on nous a accordé un bon budget ?

-Je sais pas. Quatz'yeux a dit hier qu'on aurait bientôt des nouvelles, mais je sais pas trop. On verra bien.

-J'espère que ça va aller...

-T'inquiète. On l'aura ce budget.

-Si vous le dites.

Elle avait l'air inquiet.

-Au pire on a Erwin.

-Erwin ? Pourquoi ?

-Il a une force de persuasion incroyable.

-Vraiment ?

-Ouais. Vraiment.

-J'imagine qu'on arrivera à l'obtenir, ce budget, alors...

-Fais-nous confiance. T'as pas besoin de t'en faire. Tu devrais même pas être au courant d'ailleurs, et on t'as l'a pas dit pour que tu t'inquiète.

-Je vous fais confiance.

-Bien.

Elle ferma les yeux et expira un grand coup.

-Fatiguée ?

-Un peu. Mais sûrement moins que vous.

Le brun allait répliquer mais la jeune fille ne lui en laissa pas le temps:

-Vous voulez un café, Caporal ?

-Ouais.

Elle s'éloigna.

Depuis qu'ils s'étaient confiés, il y a une semaine, le brun avait le sentiment que quelque chose avait changé. Mais quoi ? Il n'arrivait pas à poser le doigt dessus.

Il n'avait pas vraiment pris le temps de penser à ce qu'elle lui avait dit dit. Et surtout à ce qu'il avait dit à la blonde. Il avait laissé échapper quelques informations qu'il n'aurait dit à personne d'autre. Et bizarrement, avec Aki, c'était passé tout seul. Peut-être parce qu'il avait envie de se confier à elle. Parce qu'il faisait confiance. Qu'il savait que même si il lui racontait son passé, elle ne le prendrait pas en pitié. Il savait qu'elle l'admirait. Et que quoi qu'il puisse lui dire, il serait toujours le soldat le plus fort de l'humanité à ses yeux. Toujours.

-Caporal ?

-Ouais ?

-Tenez.

Elle lui tendit la tasse remplie à ras bord du liquide noir.