XXXVI- Trente-sixième

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Une petite blonde et un brun étaient assis sous un escalier abrité par un toit en pierre. La neige, d'une blancheur immaculée, tombait aussi légère que du sucre glace et avait déjà recouvert le sol.

Ils se tenaient à une distance respectable l'un de l'autre, et pourtant, pourtant c'était comme s'ils étaient fait pour se toucher. C'était difficile de les imaginer séparer.

Ils regardaient les flocons s'échouer par terre, avec ce sentiment que seule une beauté créée par la nature peut procurer.

-C'est beau, souffla la blonde.

Le brun la regarda un moment, et il n'était pas difficile de lire dans ses yeux qu'il l'aimait, qu'est-ce qu'il l'aimait.

-Hm pas mal, répondit-il.

"Moins qu'elle, quand même", pensa-t-il.

Il remarqua qu'elle tremblait légèrement.

-T'as froid?

La jeune fille secoua la tête vigoureusement.

-Non. Enfin, si, mais je n'ai pas envie de rentrer...

Elle le regarda pour la première fois depuis le début de leur échange, et le brun passa un bras autour de ses épaules. Il espéra qu'il l'avait seulement imaginée se tendre quand il la toucha.

-Je veux pas que tu tombes malade, Aki. Quelques minutes et on rentre se mettre au chaud devant un bon feu dans mon bureau. Et j'ai du boulot...

-Caporal...

-Hé, tout va bien. Putain te mets pas à pleurer, tu sais très bien que j'arrive pas à gérer ça! Aki, gémit l'adulte aux cheveux corbeau en posant son menton sur le haut de son crâne avec une tendresse presque douleureuse.

-Pardon, murmura la jeune fille en prenant une grande inspiration. C'est difficile de me retenir ces temps-ci...

-Je sais, dit simplement le brun en allant embrasser son front.

-Désolée, Caporal.

-Aki mais merde ça t'arrive de pas t'excuser?

Il affichait une moue adorablement enfantine qui arracha un sourire à sa compagne.

-J'essaie de me retenir. C'est difficile, dit-elle doucement.

Elle se rapprocha du brun et posa sa tête contre son torse, délicatement. La blonde était une force tranquille, et le brun semblait avoir du mal à s'y adapter et ne savait pas trop sur quel pied danser quand il était avec elle. En même temps il avait envie de la toucher, toutes les choses qu'il voulait lui faire, si elle savait. Mais il n'avait aussi qu'envie de la protéger, de l'envelopper dans un cocon protecteur qui l'éloignerait du monde, d'elle-même, de son passé...

Il ne savait plus s'il avait le droit de la toucher, de lui parler, déjà que leur relation n'était pas très claire avant, les récents évènements avaient encore empiré ça.

-Aki? On devrait y aller.

-Levi?

-Ouais?, répondit par réflexe le brun avant de réaliser qu'elle venait de l'appeler par son prénom et de complètement flipper.

Oh, merde. Suffit qu'elle m'appelle Levi et je perds l'esprit. J'ai besoin d'aide.

-J'ai réfléchi, hier soir.

Le ton soudain sérieux de la blonde interpella le soldat, le ramenant sur terre. Il se redressa et hocha la tête pour lui montrer qu'il l'écoutait.

-La...

Elle se mordit la lèvre et amena sa main à ses lèvres et commença à se ronger l'ongle du petit doigt.

L'automne d'une vieWhere stories live. Discover now