26. My shadow

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Shadow [ˈʃædəʊ],
vf. ombre :

Nom féminin,

Reflet affaibli, zone sombre créée par un corps opaque qui intercepte les rayons lumineux ; absence de lumière dans une telle zone,  apparence changeante, trompeuse ou fragile, dans certaines croyances, Apparence d'une personne qui survit après sa mort.

☆☆☆

November

Et l'instant qui suit, je sens mon visage se faire inonder par des larmes, mon coeur sortir de ma poitrine à cause de ma respiration si forte. Mes jambes tremblent prête à s'effondrer sur le sol et pourtant, je trouve le courage de me retourner et de sortir en fuyant de ce bureau, ignorant les appels du professeur, essayant d'oublier ses yeux remplis de pitié.

Je cours à une allure si folle que je ne sens tout simplement plus le sol sous mes pieds comme s'il s'était dérobé, qu'il avait disparue. La douleur s'empare de moi à une vitesse si rapide que j'essaye malgré tout de l'oublier, de l'en empêcher en courant comme jamais, bousculant chaque personne sur mon passage. La fête étant finie, les invités sous tous dans l'obligation de rejoindre leur chalet et pourtant ils restent tous dans les couloirs intérieurs comme extérieurs, m'empêchant d'aller plus vite, m'empêchant de fuir cette réalité si vraie, m'empêchant d'oublier ce que je viens d'entendre, m'oppressant d'une manière si forte que je me perds dans la foule. Je ne veux pas y croire même si c'est la vérité, je veux simplement me réveiller en sursaut dans mon lit et croire que tout ça n'était qu'un rêve, je veux qu'on me pince pour me rappeler que je ne suis pas vraiment là.

Mais je sais à présent que toute cette histoire a beau être terriblement tordue, horrible dans tout les sens du terme, je sais quelle est vraie.

Je sens soudainement mes jambes s'effondrer sous mon poids, mon corps les suivant, je finis au sol, pleurant toute les larmes de mon corps pour la deuxième fois dans ma vie, hurlant de douleur, ignorant les gens qui me regardent comme la dernière des folles. Je cris comme si ma vie en dépendait, je tape énergiquement le sol comme si cette solution allait tout simplement disparaître et que j'allais enfin l'oublier, je pleure tellement fort que ma voix habituellement cassée disparaît, se laissant oublier au fin fond de ma gorge.

Je n'ai aucune idée du temps que je reste, là, à même le sol, dénudée de tout sentiments, totalement vulnérable devant chaque personne, mais lorsque des bras musclés m'attrape et m'emmène sûrement dans mon chalet, je ne réagis même plus, je ne me débats même pas, je ne deviens que l'ombre de moi-même et je comprends que même lorsqu'on pense avoir touché le fond, on se rend compte que ce n'est qu'un début et que quelqu'un s'amuse à nous faire souffrir, nous envoyant les pires choses en pleine face, nous brisant mentalement, nous tuant physiquement...

☆☆☆

Cela fait à présent une voir deux bonne heure que je suis allongée sur ce lit plus ou moins confortable, à vrai dire je n'ai aucune idée de ce qui m'entoure. J'ai été envoyé dans une bulle à l'opposé de ce monde. J'ai été exclue de cette vie que je mène. On m'a projeter dans une sorte de cauchemar.

Mais ce n'est pas un cauchemar, c'est ma vie. Et dans cette bulle, les seules choses que j'entends sont ses six mots insignifiants séparés et tellement représentatifs à côtés, ses 17 lettres collées les unes au autres, se répétant sans arrêt dans ma tête : "Ton père a tué ta mère." Cette phrase est la seule chose que j'arrive à attraper, à comprendre et qui ne provoque plus rien en moi. Mes larmes ont arrêté de couler au moment où on m'a relevé de ce sol, où on m'a obligé à venir ici. Je n'étais pas encore prête à me relever, la preuve étant qu'au moment où mon corps a été soulevée, il s'est affaissé comme si j'allais tombée une nouvelle fois. Mes jambes n'avaient plus la force de soutenir le poids de mon corps et j'ai pourtant été emmené ici.

Lost in the Wood-(EN CORRECTION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant