Les diables de 67

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À une heure du matin, l'ambiance au bar 67 atteint son paroxysme. Situé au centre d'Amsterdam, il est le cœur battant des quartiers les plus chauds.
Y viennent ceux qui se moquent de l'avenir et ceux qui veulent se lâcher. On dit qu'il est " le paradis des démons qui y trainent " . Bordé de gens bourrés et de serveuses en petites tenues . La chaleur n'y tombe jamais en dessous de 35° due aux fumées des cigarettes mêlées aux souffles des gens. L'alcool y coule à flot, La musique se joue entre le punk et le rap. Une antre du diable façon fans des sex pistoles.

Parfois des bagarres , parfois des rires.

À l'écart de la foule, une jeune femme aux cheveux multicolores fume. Sa beauté s'illumine au milieu des serveuses dépravées attire. Et déja, vient l'entourer un groupe d'hommes se tenant tels de loups affamés près à se jeter sur leur proie. Ils l'abordent avec des compliments et des disquettes mais rien ...Elle reste indifférente.
Au bout d'un moment, Ses nerfs lâchent. Abandonnant un soupir, elle pose la cigarette entre ses lèvres, inspire la fumée et l'expulse.

- Faites pas chier ! Allez embêter quelqu'un d'autre.

En laissant les hommes, elle marche jusqu'à un coin plus tranquille, s'adosse au mur tout en continuant à fumer. Il y a du monde ce soir. Ici, chacun a sa propre histoire et l'étouffe à sa façon. Assaillis de lumières violettes, rouges et bleues, des gens se noient dans l'alcool et d'autres se touchent sans pudeurs. D'autres encore préfèrent la manière forte et jonglent avec les drogues dures.
Des rigolades interminables , des plaintes sur la société et des regards nostalgiques posés sur les verres.

Au milieu de la piste, la foule donne l'illusoire impression que les corps qui dansent ne font plus qu'un, formant une monstrueuse bête faite de dizaines de bras et de jambes qui bougent en rythme.

Un bruit cassant de talon raille la musique. L'adolescente croise les bras et contemple la personne qui se dirige vers elle.
Une fausse blonde au maquillage bordélique et aux cheveux ébouriffés, tout droit sortie d'une partie de jambe en l'air improvisée. Barbara Wilson , la plus divine créature du 67 ; délicieuse et jeune, d'une beauté presque grossière. Elle ressemble à une poupée plastique balançant ses cuisses d'un jeux de jambe digne des plus grandes putes. Elle est belle, très portrait avec son enfant.

Barbara est splendide mais gâchée par toute une couche de fond de teints, de gloss et d'un tas d'autres produits qui la rendent attirante que le temps d'un soir, bien enfuie sous les draps.

De sa voix aiguë insupportable aux oreilles de sa fille, elle demande :

- Tu me cherchais, Jana ?

- Ouais, je t'attendais... réagit-elle en la jugeant de la tête aux pieds, depuis une demi heure maman.

La blonde est étonnée de la voir en ce lieu qu'elle méprise tant. Les deux ne se voient pratiquement plus, le bar 67 les séparent : la mère y travaille le jour en tant que serveuse et la nuit en tant que jouet des hommes et ne rentre jamais à la maison. La fille passe sa vie dans son dit lycée au près de ses amis. En réalité, les ruines d'un établissement abandonnées aux racailles de la ville.

- Un homme te cherche, se décide sa fille à dire après un instant muet, il n'a pas arrêté de rôder devant l'appart.... Ça commençait à m'agacer alors je l'ai ramené ici. Il dit que c'est important.

La maman est gênée. Il doit s'agir de l'un de ses incomptables clients. Mais lequel?Étrange est cet individu car jamais aucun de ses clients ne la cherche aux portes de sa maison.

- Bon je me casse. Il t'attend dehors, souffle-t-elle en marchant vers la sortie. Ce type est étrange. Il m'inspire pas confiance, fais gaffe...

Et la voilà partie. Barbara la regarde s'en aller. Sa fille ne la respecte plus depuis longtemps mais Barbara encaisse les coups, coupable de l'avoir élevée dans l'infortune.
Ou coupable de ne pas l'avoir élevée tout simplement.

Jana sort du bar 67 et passe près du mystérieux monsieur qui n'a cessé de réclamer Barbara. C'est un cas appart, en général les clients de sa mère sont plutôt de jeunes et euphoriques hommes d'affaires qui veulent décompresser, du style à chercher une manière de fuire femme, foyer et boulot pesant. Celui là est calme, distingué et son élégance n'est en aucun cas entachée par son vielle âge, environ soixante ans dirait-elle. Visiblement c'est un étrangers.

La jeune femme choisie de l'ignorer en entamant une longue balade entre les ruelles obscures du quartier . Ses pensées se tournent vers sa mère.

Jusqu'à quand ça t'amusera de jouer les putes, pense-t-elle.

Elle n'a jamais compris d'ou lui est venu cet amour du sex et de la facilité. D'autant plus que l'argent que Barbara gagne en travaillant en tant que serveuse est une misère et ce qui lui revient en vendant son corps n'est pas moins médiocre. Pourtant tout les matins, après être rentrée à des heures si tard qu'elles lui sont inconnues, madame repart aussi vite pour aller se prostituer dans ce bordel déguisé en bar qu'est le 67.

Ce soir, Jana se sent mélancolique. Les points de suture ont tendance à se rouvrir la nuit. Elle inspire, la froideur de ces heures perdues dans les entrailles de la ville ne peut être qu'apaisant.
Sans la présence de bons parents aimants, sans la chaleur d'un foyer normal et sécurisé, il n'y a plus que ce froid familier pour la réchauffer.

Sa vie s'est déroulée dans ce quartier. Elle n'a jamais franchi les frontières d'Amsterdam.

Délinquance. violence. bagarres,
Ça n'a jamais été facile. Durant ses dernières années, les coups dures se sont enchaînées les uns après les autres. Malgré cela, bien que difficiles, se furent ses meilleurs années.

Jana, en dépit de son titre de fille de pute , n'a jamais été seule, au moins elle pouvait s'en venter. Elle a grandit avec des enfants fauchés de la cité. La même race qu'elle. Abandonnés, ils eurent en commun une vie difficile puis une histoire s'est écrite. Combien de fois ont-ils échappé à la mort ? Et combien sont déjà six pieds sous terre?

1h30 du matin. Elle déambule seule dans les ruelles ou traînent les démons de minuit, ou le moindre bruit se transforme en un assourdissant cri. Il fait très beau ce soir, on aperçoit la brillance des étoiles éclairer le profond bleu marine du ciel.  Cette atmosphère très légère se marie avec une ambiance nostalgique qui s'abat sur les voitures garées en plein trottoir, sur les flaque d'eau avalant le bitume comme des trous noirs, sur les ombres inquiétantes qui le jour sont des maisons sans vies.
Au loin , des notes de musique se propagent dans les karaoké , où des voix hurlent furieusement les paroles de Bob Marley.

One love , one love....

No woman , no cry ....

Redemption song.. redemption song.

Depuis maintenant un bout de temps, quelqu'un la suit. Elle l'avait senti malgré la discrétion du suiveur. La jeune femme stoppe ses pas et affiche un énorme sourire.

- Tu fous quoi là toi ? c'est dangereux ici! S'exclame-t-elle d'un ton ironique.

Apparaît un jeune homme tel un spectre surgissant de l'obscurité. Un grand Gaillard typique du casseur de gueule, d'une beauté contradictoire avec son environnement. Tout juste 19 ans et déja marqué d'une multitude de blessures invisibles au premier regard. D'un air hautain, il affiche une expression de douceur qui s'accorde maladroitement avec son apparence de voyou de bas étages.

- C'est toi qui dit ça ? Alors que madame traîne tranquille dans la rue à une heure du mat' ?

Ils ricannent.

Christopher Dixy est le plus vielle ami de Jana. La confiance entre eux est une chaîne de métal indestructible. D'aussi loin qu'elle se souvienne " Crist " - c'est ainsi qu'on l'appelle- Et qu'on l'épelle, a toujours été présent pour l'épauler .

- ...aller petite conne, les autres nous attendent .

Ainsi, les deux s'empressent de rejoindre leurs copains.

Lorsque Jana et Crist se retrouvent comme chaque soir. Ils rejoignent les autres et ne rentrent pas chez eux avant l'aube parce que malgré les années, aucun d'eux ne se lassent de leurs bêtises, aucun n'est fatigué de se remémorer leurs folles aventures.
🤘

Ainsi s'achève le premier chapitre , il résume l'existence de jana Wilson.
J'espère sincèrement que ça vous a plus . Avec l'espoir que vous puissiez apprécier les prochains chapitres.
( pardonnez mes fautes )

Bisous
Caissy .R

 Le Dieu et La Reine TOME I : Riche Malgré Elle Où les histoires vivent. Découvrez maintenant