Le Dieu et La Reine TOME I : Riche Malgré Elle

Les origines

Jana

L'heure tapant dans les environs de dix-neuf heure, mon regard se balade sur le visage de Crist. Il rayonne de bonheur depuis que Soralie est revenue.

Nous montons tous les deux les escaliers qui mènent à mon appartement. Rien dans la rue. Le froid, les sdf et les lampadaires cassées. Tout ça ébloui par le crépuscule.

- T'es sur de vouloir dormir ici ? demandé-je en cherchant les clés dans ma poche

- Depuis quand j'peux plus crécher chez ma connasse d'amie ?

Je souris en pénétrant le seuil de la porte.

Toutes les lumières sont allumées. On avance jusqu'à la salle à manger et sommes étonnés de voir ma mère assise contre la table. À quand remonte la dernière fois que je l'ai vue à la maison, à cette heure-ci ?

- Bonsoir, madame Wilson. commence Crist, aussi surpris que moi.

- Bonsoir Christopher, bonsoir...Jana

Je n'aime pas du tout son regard me décrivant quelque chose qui, je sais d'avance, ne va pas du tout me plaire.
Elle tient dans sa main la boite qu'on a trouvé au lycée, il y a quelques semaines. Je l'ai laissée dans la poche d'un de mes jeans. J'ai complètement oublié son existence.

- ..J'ai...trouvé ça dans tes vêtements sales, dit-elle en l'ouvrant et en sortant le pendentif.

Depuis quand tu t'occupes du linge sale, Barbara ?

Je m'apprête à lui expliquer mais suis devancée par ses larmes. Crist se contente d'observer la scène à mes côtés.
Elle s'empresse d'essuyer ses joues en évitant mon regard. L'émotion sur son visage ainsi que ses gestes affolés donnent raison à mon mauvais pressentiment.

- Il faut que je te dise quelque chose.

- Je ne veux pas savoir.

Ma mère m'ordonne de m'assoir sur la chaise en face d'elle. Crist préfère se retirer dans ma chambre pour nous laisser seules .

- Quand j'avais quinze ans j'ai rencontré un jeune homme, Commence-t-elle à me raconter.

Débute alors un récit inattendu qui me dépasse complètement. Je m'en fou, de tes amours, maman.

- À la minute où l'on s'est croisé, on s'est immédiatement plu l'un l'autre. Il était le fils des Lorences, une des familles américaines les plus influentes et fortunées... Et quand je l'ai découvert, j'étais déjà enceinte.

Ma respiration prend une allure de film d'horreur car on devine presque la fin clichée de cette histoire.

-...Quand ses parents ont appris ma grossesse, ils étaient fous de rage. L'héritier Lorence avait engrossé une pauvre hollandaise.

Elle sèche plusieurs fois ses yeux maquillés bordéliquement, le corps secoué par des tremblements.

- Il l'ont envoyé vivre aux Etats-Unis. Depuis, plus aucune nouvelle. Je me suis retrouvée seule à la rue parce que ma mère, ta grand mère, m'a chassée de chez elle.

- Maman...? demandé-je en commençant à trembler moi aussi. Pourquoi... est-ce que tu me raconte tout ça ?

Incrédule, je tente de trouver la version qui me conviendrait le plus.

- Me dis pas que j'ai un frère ?

Ses paupières se ferment, elle est terrifiée, tout comme moi.

- Tu sais bien que cet enfant, c'est toi.