Tentation

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Jana

Je le fixe. Cet homme est si difficile à suivre. Pourquoi m'a-t-il récupérée? pourquoi s'entête-t-il à me tourner autour ?

Daniel s'est bien foutu de ma gueule. J'ai été la conne de l'histoire.

En réalité, ça m'a rassurée de le voir débarquer dans cette villa comme un voleur. Si Adriane n'était pas venu me prendre, qui sait ce que Daniel m'aurait fait. Qui sait jusqu'où il irait ? J'ai compris qu'il n'a aucune limite.

Penser qu'il n'y a pas de danger à trainer avec les potes du psychopathe ; c'était stupide.

- Qu'est ce que vous avez fait ensemble... ? S'élève la voix de mon sombre conducteur.

Sans reflechir, je lui mens.

- On l'a fait Gabriélé... on a baisé...

Ma réponse le fait sursauter. Appuyant sur les freins, il se retourne.
Un silence passe. Sa grimace est hilarante. Je me mets à hurler de rire. Énervé, il se replace sur son siège en me regardant rigoler à travers le rétroviseur.

- Ça ne m'amuse pas.

- C'est fou comme tu peux être possessif. Je suis pas à toi, merde.

Je fais semblant de reprendre mon sérieux et fixe le sol d'une mine navrée.

- Par contre ..., je l'ai juste sucé...

Il se retourne une nouvelle fois et me fixe. Je me remets à exploser de rire. Ça y est, sa rage a atteint le plus haut sommet... Quelle étrange situation. À quel moment j'ai décidé de m'amuser autant en sa présence ?

Il se gare sur un trottoir sombre et quitte la voiture, me laissant ainsi seule sur la banquette arrière alors que je suis hilarée au plus haut point.

- Oh reviens Gabriélé ! C'était pour rire!

D'une violence qui me fait bondir sur mon siège, la porte de la banquette arrière s'ouvre. Il entre, ferme la portière puis m'approche sans rien dire. Ses cheveux sont si soyeux, son regard est si agressif, j'en perds les mots.

Ce que j'éprouve à son égard c'est l'envie irrésistible de le réconforter, d'analyser son passé pour l'en délivrer.

Je sens ta peine Gabriélé.

- Je n'aime pas la façon que tu as de te jouer de moi, Jana... murmure-t-il en approchant son visage du mien, tu sais pourtant quel genre de monstre je suis, tu devrais avoir peur.

Si tu savais à quel point tu me tétanises, Pensé-je

Je ne peux pas bouger, je ne peux pas le repousser ni même lui répondre. Le bleu lumineux de ses yeux m'hypnotise. Mon corps entier est sous son emprise.

- Je ne contrôle plus rien quand tu es là.

- Tu ne me fais pas peur, dis-je d'un ton calme.

Je me perds dans le désert froid de son expression, dicernant pendant une fraction de seconde les endroits où il cache ses secrets, ses crimes et ses péchés.

- Tu as de jolies lèvres, chuchote-t-il, ça me dégoute de savoir que Kayon a osé les embrasser...

- Tu te rappelle de ça ? Putain, plus rien ne m'étonne.

Et si Adriane s'intéressait plus à moi que ce qu'il ose admettre? Il me délivre dès qu'un danger me menace, me court après quand l'alcool le bourre puis pète un cable lorsque je ne suis pas sous ses yeux.

Je deglutis difficilement sans le quitter du regard. Il envahit mon espace vital.

- Est-ce que tu as aimé sa façon de t'embrasser ?

 Le Dieu et La Reine TOME I : Riche Malgré Elle Où les histoires vivent. Découvrez maintenant